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Hollande de retour dans l'enfer français.

Publié le 26 juin 2013 par Juan
Hollande de retour dans l'enfer français.
Il voyage beaucoup mais le voici est rentré. Il parle à des Chinois, s'inquiète d'un nouveau plan pour la banlieue. Sa cote sondagière rechute. Le gouvernement met en ligne un site explicatif sur ses mesures anti-chômage. On commente trop les résultats d'une élection partielle.
Bienvenue dans l'enfer français !
Il est rentré des Emirats.
Du Qatar, on comprend qu'il était aussi question de Syrie et de nos otages. Ce n'est pas neutre. La tenue d'une réunion-déjeuner sur les banlieues, lundi à son retour, a permis à quelques journalistes de faire le lien avec cette escapade qatari. Car le Qatar, voici deux ans, voulait dépenser 50 millions d'euros pour financer la création d'entreprises dans nos banlieues. 
Ce lundi 24 juin, Hollande est avec François Lamy, son trop discret ministre de la Ville et ancien bras droit de Martine Aubry, pour recevoir des associations. On lui propose des idées "concrètes", très concrètes, pour la création d’entreprises, la lutte contre les discriminations à l’emploi, la police de proximité, le rôle des parents en milieu scolaire et aussi pour "rendre exemplaire la télévision publique en matière de respect et de valorisation de la diversité."
On lui parle de Villeneuve-sur-Lot.
Le candidat socialiste n'était pas présent au second tour. Le Front de Gauche n'y est pour rien, son candidat n'a rien fait. L'électorat ne s'est simplement pas déplacé. Au second tour, voici l'UMP qui l'emporte contre le fiston frontiste à peine pubère d'un baron agricole local. Le front républicain est en ruine. Il y a davantage d'abstentionistes que de suffrages pour l'UMPiste et le frontiste réunis.
Hollande semble rester inflexible, sûr de son cap. Sans doute le désarroi politique généralisé n'aide-t-il pas à convaincre qu'il faut changer.
Il rencontre des Chinois
Mardi, à l'Elysée, Hollande rencontre des entrepreneurs  chinois et européens. Dans ces échanges, il y a parfois des formules à double sens, comme celle-ci: le président français souligne "combien la France qui est la première destination en Europe pour les investissements chinois, constitue une porte vers l’Union européenne et les marchés tiers."
La France, une "porte" pour les investissements chinois ? Notre esprit écolo chagrin pense aux panneaux solaires chinois vendus à prix bradés... Hollande veut que la Chine investisse encore davantage en France. Il y a une quarantaine de dirigeants d'entreprises chinoises devant lui, attentifs.  Chez eux, de l'autre côté du globe,
Il rechute dans les sondages
C'est l'Express et quelques autres qui nous l'assurent. La cote sondagière de Hollande rechute. L'actuel président est plus impopulaire que son prédécesseur à la même période de son mandat. Dans le Figaro, le patron de l'institut BVA est catégorique: Hollande est aussi mal parti que Sarkozy:
"Il n'a jamais été aussi impopulaire. Un président qui souhaite réformer est jugé sur deux critères: la justice et l'efficacité. Nicolas Sarkozy était jugé injuste et inefficace. François Hollande est jugé de la même façon par les Français."

Il n'a pas oublié Barroso
Mardi, il rencontre Michel Barnier. La Commission européenne vient d'annoncer qu'elle propose l'examen de l'adhésion de la Serbie et de la Turquie à l'Union européenne. Est-ce vraiment l'urgence d'agrandir le marché intérieur - puisque l'UE n'est plus que cela ? Hollande prévient la Commission, il refuse les consignes de reculer l'âge de départ à la retraite sans toucher aux cotisations. L'un des collègues de Barroso, Oli Rehn, en charge des Affaires économiques, en avait remis une couche jeudi dernier: "Sur les retraites, nous faisons la même recommandation depuis trois ans! Cette année, nous allons un peu plus dans les détails et nous ajoutons une dimension d'urgence."
Mélenchon traite Hollande de pompiste d'un Barroso qualifié de carburant du Front National par Montebourg.
Bienvenue en France !
Il gère les déficits
Les lettres de cadrage budgétaire sont envoyées aux ministères mardi. On devine l'horreur et l'effort.
"Le Gouvernement que je dirige depuis plus d'un an tient les dépenses. Et pour le première fois depuis 1958, nous allons présenter en 2014 un budget en diminution." Jean-Marc Ayrault, 24 juin
La veille, le Figaro fanfaronne: le déficit budgétaire déraperait de 20 milliards d'euros par rapport aux 61 milliards d'euros prévus pour 2013. Le quotidien d'opposition n'est pas devin. Il s'est "procuré" un rapport de députés UMP et UDI sur l'état des finances publiques. On sourit. Pierre Moscovici rétorque: "C'est à l'automne que nous constaterons tout cela". L'opposition explique que les recettes fiscales devraient être inférieures de 15 milliards d'euros et que les dépenses vont déraper de 5 milliards.
A gauche, certains ricanent de l'échec austéritaire. A droite, l'opposition est mal à l'aise: la prédiction d'un dérapage des dépenses, par ailleurs marginale dans le sombre tableau dressé par nos UMPistes, est loin d'être étayée: les dépenses "nouvelles" initiées par Hollande telles le CICE ou les emplois d'avenir peinent à être consommées. L'un de ces UMPistes a la cible étroite: ce dérapage serait dû à la stabilisation des effectifs de fonctionnaires (pourtant prévue et chiffrée dans le budget initial) et aux prestations sociales comme le "déverrouillage de l'aide médicale d'État (AME)" qui "coûtera une centaine de millions".
Salauds de pauvres ! Gilles Carrez (UMP) enfonce le clou: "Les prestations sociales représentent les trois quarts de l'évolution de la dépense. Avec mes collègues de la commission des finances, nous estimons possible d'indexer moins généreusement les prestations sociales." Bref, la ficelle est un peu grosse... Pour 2014, le gouvernement maintient même un cap de rigueur que d'aucuns qualifieront d'austéritaire.
A l'inverse, côté recettes fiscales, nos chers députés UMPistes ont la critique fragile; le Figaro expose les arguments: "L'instabilité fiscale a bloqué l'économie". De quelle instabilité fiscale parle-t-on ? La trajectoire est plutôt sacrément stable... Aucun correctif fiscal n'est venu amendé le dispositif depuis le vote de la loi de finances à l'année dernière. Et le collectif budgétaire de l'été 2012 a plutôt amélioré les recettes en supprimant la défiscalisation des heures supplémentaires et en renchérissant l'ISF.
Bref, bienvenue dans l'enfer français...
Et encore, ça aurait pu être pire ailleurs.

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