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Wimbledon : La bataille Nadal

Publié le 26 juin 2013 par Levestiaire @levestiaire_net

Voilà ce qu’annonçait le Vestiaire en décembre dernier. C’était à l’époque où Nadal sirotait du silicone pour genou et annonçait son retour pour l’Open d’Australie, où il ne mettra pas les pieds. Tout ça à cause d’un 2e tour à Wimbledon six mois plus tôt qu’il avait fini en remplissant sa feuille d’arrêt maladie aux changements de côté. Ça et les six mois d’essai gratuits de la raquette de Stéphane Houdet, ça laisse le temps de réfléchir à quoi dire avant et après la saison de terre battue, quand on se fait éliminer prématurément. A choisir, mieux valait perdre au premier tour cette fois et continuer de dire que le genou va bien tant qu’on ne lui demande pas de se fléchir. Quoi de plus naturel ?

Wimbledon : La bataille Nadal

Peut-on avoir joué les cinq années de trop quand on a 26 ans ?

Il y a bien longtemps maintenant que les meilleurs joueurs du monde ne s’emmerdent plus. Doha en janvier, parfois un tournoi à la maison pour ne pas insulter l’après-carrière : en dehors des Masters 1000, des Grand Chelem et bien sûr des exhibitions de Golfe, il n’est pas d’autre rendez-vous immanquable.

En 2012, Rafael Nadal a poussé encore plus loin l’optimisation du calendrier. C’est l’avantage de connaître son corps si bien qu’on peut citer les fabricants de ses muscles et de ses os. En 2007 déjà, il avait commencé avec quelques forfaits sur la tournée américaine en août, le fruit d’une erreur de jeunesse : refaire un tournoi sur terre battue après Wimbledon, à Stuttgart. Il colle des branlées à tout le monde, mais c’est son oncle et son chirurgien qui vont lui en mettre une en fin d’année : à l’US Open, il perd contre Ferrer. Et perdre contre Ferrer en Grand Chelem, ça équivaut chez Nadal à une IRM de genou blessé. Il n’a plus remis les pieds à Stuttgart.

En 2008, jeune, insouciant et muni de deux vrais genoux, Nadal est guidé par l’appât du gain. Il veut tout, et les JO en plus en août, comme Federer en 2012 sauf que Nadal est alors déjà plus vieux que Federer en 2012. Il les gagne. La fin est une tragique escalade : une défaite contre Simon à Madrid en octobre, et évidemment le forfait à Bercy et le retrait aux Masters.

Monte Carbo

2009 est l’année la plus terrible. Il gagne l’Australie mais laisse Roland Garros à Soderling et Federer. Il lui faut deux mois et demi pour comprendre : plus jamais il ne jouera le même début de saison. En 2010, il attend Monte-Carlo pour gagner son premier tournoi de l’année, il remportera les trois suivants sur terre. Federer est tranquillement en train de disparaître, Djokovic n’est pas encore apparu : il empile aussi Wimbledon et l’US Open. Euphorique, il s’offre la tournée asiatique. Il la regrettera, encore contre Ferrer en Australie en janvier 2011. Deux mois d’arrêt, suffisant pour revenir sur terre et gagner Roland, seulement parce que Djokovic n’en voulait pas. Nadal a trouvé un rival, il doit retrouver un physique. Ce sera pour 2012, car la fin d’année 2011 ressemble aux autres : à Wimbledon et à l’US Open il tombe sur plus frais et il gagne la Coupe Davis.

Vient donc 2012. Il se prépare sans trop gagner en début d’année pour être prêt en avril. Le problème Djokovic se règle de lui-même : Nadal le torche à Monte-Carlo, il ne fait pas de faute, il court vite et longtemps. Il gagne encore quatre tournois sur cinq, en lâchant un au passage : tout va comme d’habitude. A un détail près : il a 26 ans. Ce sera donc une défaite contre Rosol à Wimbledon et la saison la plus rétrécie de sa carrière, avec six mois d’arrêt. Presque aussi long qu’une suspension pour dopage, c’est quand même cruel.

Pendant ce temps-là, la République Tchèque a battu l’Espagne en finale. En 2013, Nadal devra choisir : soit la Coupe Davis, soit l’US Open.

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