Lucien Pellat-Finet©IMAXTREE via L’Express - Alibellus+ - Julien David
En attendant, Lucien Pellat-Finet reste fidèle à lui-même. Quarantième collection de vêtements -en partie- cachemire qui se superposent confortablement sur des pantalons "chino " et autres bermudas. S’efforçant de sortir toujours un peu plus des sentiers battus, le Monsieur nous épargne le sempiternel refrain propret d’un monde révolu et préfère s’amuser avec les couleurs, les matières et les imprimés. Le flocage "tête de mort", la feuille de cannabis revient comme un leitmotiv sur les t-shirt en coton égyptien. Le fil d’écosse cachemire, lui, s’utilise dans la fabrication de pull-overs où qualité, technicité et douceur réconforte. Avec pour devise Victor et Inermis (vainqueur même désarmé) Lucien Pellat-Finet semble se moquer d’un avenir incertain. Heureux homme.
La ligne Alibellus+ -à prononcer "a libellus" plus- porte bien son sigle positif (+). Les propositions du styliste Titi Kwan se veulent urbaine et rafraîchissante au regard du thème emprunté au réalisateur Alan Parker et son film Birdy. Chaines rompues autour du cou, le créateur invente et propose une silhouette singulière : épaules rondes évoquant l’oiseau avant son envol ou celles de Matthew Modine recroquevillé. Pieds nus les jeunes hommes de Kwan avancent silencieusement dans des costumes et ensembles veste coordonnés au pantalon. On perçoit parfois une allure plus sportswear… les pièces avec ou sans manches de plein été, jouent la transparence ici et là dans des couleurs tendres comme le rose pastel, le jaune citron le vert ou le bleu. Les pantalons à plis sont façonnés dans des textiles à l’aspect technique offrant un détail de velours sur la jambe. Quelques hauts/tuniques sont soigneusement réalisés offrant rondeur, volumes et découpes. Une collection cohérente qui manque toutefois de pièces fortes et spectaculaires… histoire de marquer les esprits.
Le défilé de Julien David fait écho au confort. Peut-être parce que dès le début, le créateur cherche à camper une allure douce dès le premier passage, à attendrir son public à chaque saison. Ainsi, la première silhouette de l'été prochain offre une superposition étonnante et réfléchie : la longue parka anthracite bordé bleu électrique (façon robe) portée sur une très jolie veste à brandebourg s’offre aux journalistes venus TRÈS nombreux. Les gars de Julien ressemble à ces garçonnets à la fois sensibles et frondeurs se moquant des conventions, libre d’être à l’aise dans leurs vêtements. La première silhouette est suivie de quelques autres personnages tout aussi "reposants". Le regard s’habitue, les textiles tissées commencent à fleurir ici et là, les vestes adoptent des coupes avec une jolie rondeur, une poésie s’installe.
Chez Walter Van Beirendonck, les garçons gominés d’or jouent les éphèbes extirpés d’un monde idyllique. La collection dans son ensemble traite la couleur avec subtilité. Les incrustations de textiles motifs abeilles font diversions sur la plupart des vêtements, bousculent les bleus ciels des costumes bien fittés et dérangent les fleurs tricotés apposées sur le devant d’une veste. Les casquettes tressées surdimensionnés en osiers rappellent un "je ne sais quoi" buccolique et champêtre. Un air de printemps, de bien-être et de romantisme souffle sur cette ligne de jolie facture. Du beau travail. Fabrice Gil