EXTRAIT DE WIKIPEDIA
Pour pouvoir comprendre les concepts de la forme de l'Univers, selon le modèle standard, le lecteur devrait d'abord développer son intuition sur ce qu'est une variété différentielle, et plus précisément, sur ce qu'est une variété riemannienne.
Néanmoins, ces définitions sont abstraites. La suite tente de donner un aperçu de ces concepts, afin que le lecteur puisse développer son intuition.
Les notions ordinaires de l'espace et du temps du lecteur sont peut-être erronées ; ce sont des constructions psychologiques développées à partir du sens commun dans le cadre de la vie quotidienne, puisqu'elles modélisent bien la réalité sur les échelles humaines de distance et du temps, mais ceci ne suffit pas pour qu'elles soient valables.
Par exemple, le sens commun et l'observation directe nous enseignent que le monde est grand, plat et immobile. Or, en vérité, la Terre est petite, ronde et tourne sur elle-même rapidement (à peu près 1 700 km/h sur l'Équateur) et à son tour, elle orbite autour du Soleil (à 100 000 km/h environ). Cette réalité n'a été scientifiquement appréhendée qu'il y a quelques siècles, et il a fallu à peu près un autre siècle pour qu'elle soit largement acceptée dans l'opinion.
De la même façon, différentes expériences ont montré que l'Univers se comporte d'une façon très différente par rapport à ce que nous attendons de l'expérience ordinaire, sur des échelles de longueur très petites ou très grandes, et sur des échelles de vitesse et d'énergie très élevées.
Elles nous indiquent même que la géométrie locale de l'espace est modifiée par la gravité. Il est donc naturel de se demander si l'Univers peut avoir une géométrie locale (une courbure, locale, mais pareille globalement) ou globale (une topologie) sur les très grandes échelles, qui soit différente de celle que nous attendons intuitivement.
Le lecteur pourrait d'abord imaginer une définition très abstraite d'un ensemble, ce qui est, en gros, une collection de points, auquel par la suite l'on rajoute de plus en plus de définitions de propriétés de ces ensembles.
Ces définitions incluent les façons selon lesquelles les points sont liés entre eux, et après qu'un certain nombre de définitions ont été rajoutées, l'ensemble possède des propriétés qui ressemblent à celle des notions ordinaires de l'espace, mais qui évitent certains supposés arbitraires et inutiles.
Ensuite le lecteur est invité à accepter l'usage des espaces à deux dimensions comme analogies pour l'espace réel à trois dimensions, parce que dans ce cas, l'intuition à trois dimensions déjà installée dans l'esprit du lecteur peut être utilisée comme un outil psychologique pour réfléchir sur les différentes possibilités d'espaces à deux dimensions. Il faut, pourtant, bien se rappeler que l'usage d'une dimension pour le développement de son intuition n'implique pas que cette troisième dimension ait un quelconque sens physique. Ce n'est qu'une astuce psychologique pour imaginer les espaces de courbure et de topologie diverses.
COMMENTAIRES
Une des manœuvres de certains théoriciens de la physique consiste à opposer le sens commun et les mathématiques, sous entendant par-là que notre raison ne peut accéder aux subtiles arabesques que ce langage formel permet de dessiner. Grace à ce procédé parfaitement manipulé par la physique quantique, nombre de fausses vérités peuvent acquérir un statut d’universalité scientifique que l’on ne peut contester autrement que par ces mêmes procédés formels.
C’est ainsi que la notion de forme ou de géométrie de l’espace nous apparait-elle comme une des grandes tromperies intellectuelles du XXème siècle. Quels sont en effet les soubassements de l’affaire ? C’est que l’espace EN TANT QUE TEL n’a strictement aucune forme, il est identique dans toutes les directions, c’est en première analyse « le lieu » où la matière se dispose.
Pour un espace EN TANT QUE TEL, une géométrie n’a aucun sens. Une géométrie ne se dessine que par présence de corps et de leurs mouvements. Ainsi, ce n’est pas « la géométrie locale de l'espace qui est modifiée par la gravité » mais le mouvement d’un corps qui devient courbe sous l’effet attractif d’un autre corps. Selon cette conception, l’espace n'a aucune propriété ni effectivité, seules les masses "dialoguent" entre elles, sans action aucune sur leur espace. La notion de courbure de l'espace est donc une tromperie de langage dont l'usage n'a rien d'innocent et qu'il nous faudrait accepter comme une métaphore puisque nos sens communs ne peuvent en comprendre la nature physique!
Cependant sur cette base toute une cosmologie est née dont la grande question est de déterminer la « forme » de l’univers et son degrés de courbure, lequel va conditionner la plus ou moins grande vitesse de l’expansion. De fait, ce n’est pas l’espace EN TANT QUE TEL dont il s’agit mais de la distribution des masses dans l’univers, de leur densité et vitesse de fuite. Des propriétés de l’espace EN TANT QUE TEL il n’en a jamais été question.
Or a été découvert un contenu de l’espace EN TANT QUE TEL sous l’espèce de rayonnements dits fossiles perceptibles dans toutes les directions. La distribution inégale de ces rayonnements laisserait apparaître des traces de ce qui fut aux tout premiers temps un « géométrie » de la matière et viendrait ainsi corroborer ou infirmer les thèses cosmologiques sur la forme et le degré de courbure de l’univers.
La boucle est bouclée, les rayonnements dits fossiles sont ainsi récupérés pour venir renforcer les thèses relativistes sur les géométries de l’espace et poursuivre ainsi jusqu’à satiété le débat byzantin sur les « formes » de l’univers. Les propriétés de l’espace EN TANT QUEL sont discrètement reléguées ou assimilées à celles de la matière, on ne s’interroge pas sur sa spécificité comme contenant ayant un contenu d’une nature tout à fait particulière et originale. On ne se demande pas par exemple quelle est ce support, cette substance, qui permet aux ondes des rayonnements fossiles d’onduler – et qui compose justement ces ondes - et qui empli l’espace tout l’espace EN TANT QUE TEL.
La dérivation du débat sur la géométrie de l’espace a donc pour seul objectif d’interdire tout questionnement fondamental que la nature de l’espace EN TANT QUE TEL : c’est que le sens commun et notre psychologie archaïque ne nous permettent pas de comprendre les subtilités du langage géométrique de mère nature !