Contre l’extrême-droite, un apéro républicain ce soir à Aubagne

La nouvelle s’est répandue sur les réseaux sociaux comme une traînée de poudre : la présence de Jean-Marie Le Pen à Aubagne aujourd’hui venu soutenir Joelle Melin, la candidate du FN aux élections municipales 2014. L’annonce avait été faite sur le site de Stéphane Ravier, l’un des caciques marseillais du parti d’extrême-droite et aussitôt reprise par les réseaux sociaux où les réactions d’indignation se sont multipliées. Pour bon nombre d’internautes la présence de l’homme du «détail» et du «Durafour crématoire» dans un lieu hautement symbolique, L’Espace des Libertés, situé « avenue Simon Lagunas » et dont les salles portent les noms de « Simone Veil » et « Stéphane Hessel » est un affront à la mémoire de ces anciens résistants et déportés et internés qui ont combattu toute leur vie durant l’extrême-droite. Face aux risques d’incidents entre militants antifascistes, une partie de la jeunesse et militants FN à craindre autour de L’Espace des Libertés, un collectif de citoyens aubagnais a mis en garde les organisations de gauche et de centre gauche en les invitant à organiser un rassemblement pacifiste non seulement pour dissuader les jeunes d’en découdre et prévenir d’éventuels débordements mais aussi pour signifier au patriarche de la dynastie Le Pen qu’il n’est pas la bienvenue à Aubagne. Sans attendre un quelconque feu vert des organisations politiques, le collectif constitué de citoyens, de militants et de quelques élus locaux a pris les choses en mains en organisant ce soir à partir de 19h un apéro républicain sur l’esplanade De Gaulle devant la stèle à la mémoire des victimes de la Déportation. Objectif : marquer de manière symbolique et pacifiste – le lieu de rassemblement est à l’opposé de celui du meeting du FN – l’opposition des Aubagnais à un parti qui prône ouvertement l’intolérance, la haine de l’autre, le repli sur soi et dont le programme est un vague tissu d’inepties qui, s’il était appliqué, plongerait notre pays dans un chaos social et économique.

Lire aussi le communiqué du maire d’Aubagne, ci-dessous :

Aubagne, le 25 juin 2013

Je viens d’apprendre, comme d’autres, par le Web, que Jean-Marie Le Pen serait à Aubagne jeudi prochain.

Mme Joëlle Melin a effectivement sollicité le prêt d’une salle municipale à cette date dans le cadre du lancement interne à son parti de sa campagne des municipales. Dans le cadre de la non rupture d’égalité entre les candidats, et comme je m’y étais engagé, j’ai donné l’autorisation pour ce prêt.

La présence de Jean-Marie le Pen en changerait le caractère, nous allons examiner avec les autorités préfectorales les possibilités d’interdire sa venue pour risques de troubles à l’ordre public.

Cela marque, ce que nous avions lu dans la presse locale et nationale, que le FN a décidé de faire d’Aubagne une de ses cibles principales dans ce département : le score de Joëlle Melin aux cantonales et aux législatives sur Aubagne, et le score du FN lors des élections partielles de l’Oise et de Villeneuve-sur-Lot montrent que le danger est réel.

Soyons vigilants et rassemblés. Ne faisons rien qui leur donnerait l’occasion d’être sur le devant de la scène et qui aggraverait le risque de troubles.

Le communiqué de Florian Zwojsczyki, Président du Mouvement des Jeunes Démocrates 13 :

Comme tous les responsables politiques républicains, les jeunes démocrates sont inquiets de la montée du Front national dans notre ville. Nous le savons, le phénomène n’est pas national mais européen. Nous avons récemment partagé nos expériences sur ce point avec nos amis jeunes démocrates de Maastricht (du parti démocrate européen co-présidé par François Bayrou).

Sur un plan strictement local, nous préférons mettre en avant l’incapacité et l’irresponsabilité des expériences de mairie Front National. Que Jean-Marie le Pen vienne s’il le veut, ça ne changera pas grand chose, Joëlle Melin n’a pas d’équipe, pas de programme et pas d’ambition pour Aubagne. Elle pourra faire le tour cent fois de l’espace des libertés, elle n’y trouvera pas une once d’inspiration. Elle a oublié quelque chose de fondamental, les Aubagnais.