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Culture, peinture et bicyclette à Longueuil

Publié le 27 juin 2013 par Raymond Viger

reflet societe social reflexions sociales debatsLa Maison de la Culture de Longueuil est située dans l’ancien hôtel de ville, rue Saint-Charles. On trouve même, à deux pas, une station de Bixi. Dans Le Devoir de ce matin (le 28 mai 2013), on peut lire que les Bixi montréalais ont maintenant fait des petits à New York sous le nom de Citi Bikes.

Un autre success-story québécois ? Il faut bien souligner les bonnes choses, les bons coups et ce qui va bien. On sait déjà bien assez ce qui ne va pas sur les routes, dans les aqueducs et dans les enveloppes brunes qui poussent comme des pissenlits.

La Maison de la Culture présente en ce moment, du 16 avril au 30 juin, les toiles d’Eugénia Reznik, une artiste peintre d’origine juive ukrainienne qui habite Longueuil.

Des toiles abstraites ?

L’exposition se nomme Récits des racines. J’évite le dépliant un peu savant qui parle d’œuvres «installatives» et j’écoute plutôt ce que les œuvres ont à me dire, sans autres commentaires. Il s’agit souvent de toiles brutes, non encadrées et suspendues, sur lesquelles on peut voir des plis et des défauts divers qui ajoutent à la texture brute de l’ensemble.

Le noir et le blanc dominent la plupart des œuvres. En plus des «toiles pliées» (comme l’indiquent certains titres), on en trouve aussi qui sont encadrées, tandis d’autres tableaux sont peints sur bois. À première vue, les toiles semblent abstraites. Sauf pour le triptyque Alesha i Genia représentant deux enfants, qui est l’œuvre la plus intéressante, à mon avis.

Une partie du triptyque «Alesha i Genia» art culture maison longueuil

Une partie du triptyque «Alesha i Genia»

En regardant les titres, on s’aperçoit cependant qu’il y a des paysages ainsi qu’une série de robes et de manteaux. Mais toutes les formes ne semblent être que des prétextes pour explorer les tracés et les textures.

Avons-nous épuisé l’abstraction ? Je ne crois pas. Ou alors, on l’aborde différemment. Premièrement, l’abstraction ne choque plus comme autrefois, puisque cela fait déjà près d’un siècle qu’on l’utilise. Deuxièmement, l’abstraction et la figuration se confondent librement depuis longtemps, surtout dans les paysages. Il n’y a donc plus de surprise de ce côté-là.

Un art inaccessible ?

Mais les beaux-arts semblent souvent éloignés du grand public. L’approche savante, les termes compliqués (comme les «œuvres installatives») ou le besoin de se distinguer en choquant n’ont pas aidé la situation. L’intérêt de l’art réside dans le plaisir de la découverte, qui n’a rien à voir avec les termes savants qu’on peut lui appliquer par la suite. Les longues études théoriques n’ont rien à voir avec l’art. D’ailleurs, le même plaisir peut animer autant les artistes professionnels que les peintres des rues. Et on peut le constater dans certaines œuvres exposées au Café Graffiti.

Les images doivent pouvoir nous parler sans paroles, sans explications, sinon il leur manque quelque chose. Il y a des éléments intéressants dans cette exposition et le site Web de l’artiste permet d’en découvrir d’autres, des toiles parfois plus colorées et joyeuses. Eugénia Reznik s’est aussi impliquée dans les écoles, à propos des gangs de rue et de la violence chez les jeunes.


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