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Chômage: la "boîte à outils" contre la marée

Publié le 28 juin 2013 par Juan

La lutte contre le chômage est un sujet polémique. L'absence de résultats depuis un an pèse sur l'action et le discours de l'équipe au pouvoir. La publication de statistiques provisoirement apaisantes a suscité d'édifiants commentaires.
Rien n'est réglé.
Boîte à outils
A la différence de son prédécesseur, François Hollande ne glapit pas tous les mois pour promettre une improbable baisse du chômage le mois suivant. Reconnaissons au moins la chose.
Mais il est mal en point, indubitablement. La bataille pour l'emploi est une galère de longue haleine. Ces jours-ci, le gouvernement a mis en ligne un site d'information de ses mesures en faveur de l'emploi.
  Mercredi
Concrètement, cela débute par une page d'accueil et quatre chapitres organisés en deux colonnes "les défis", "nos solutions".

La présentation est claire. Les polémiques le sont aussi.  Pour "Protéger l'emploi", l'équipe Ayrault met en avant sa "loi de sécurisation".  Pour "Retrouver la compétitivité", il y a le Crédit d'Impôt Compétitivité Emploi. Pour les jeunes chômeurs les plus précaires, voici un rappel sur les emplois d'avenir, 30.000 signés en 6 mois sur un objectif de 100.000 d'ici décembre. Enfin, pour "favoriser l'emploi des jeunes et des seniors", le contrat de génération.
On pourra critiquer cette propagande. Mais le gouvernement assume sur ce même site des chiffres terrifiants: plus de 3 millions de sans-emploi, 35% de chômage chez les 15-29 ans sans diplômes, 2 millions d'emplois industriels perdus en 30 ans, 30% de chômeurs de plus de 50 ans parmi ceux de plus de un an.
L'intérêt réel du site n'est pas dans l'exercice de pédagogie propagande générale somme toute habituelle. Il est ailleurs: en bas de page, le site ouvre sur du concret: "Vous pouvez bénéficier de ces solutions". On choisit sa rubrique "ce que l'on est" (Jeune; Salarié; Senior; TPE-PME; Toutes les entreprises) ou "ce que l'on souhaite" (Recruter; Etre compétitif;  Investir;  Etre accompagné), et les instructions suivent, concrètes. Par exemple pour les jeunes,

La présentation est claire. Les polémiques le sont aussi. Il suffit de consulter quelques rubriques.

Chômage stabilisé ?
Mais les statistiques sont formelles. Le chômage est là, encore massif. La "bonne" nouvelle du mois dernier est sa stabilisation. Il n'a pas progressé. On pourrait se réjouir. Dans le détail, les sujets d'inquiétude demeurent.
1. Les cessations d'inscriptions pour défaut d'actualisation ont grimpé de 19.000 unités d'un mois sur l'autre. Au total, elles s'élèvent à 219.500, contre à peine 183.000 le mois précédent. Les radiations administratives, elles, ont diminué, 9.000 de moins en mai, pour atteindre 45.000.

2. Les entrées à Pôle emploi sont moins nombreuses, 507.000 en mai contre 534.000 en avril et 517.000 en mars. C'est une vraie bonne nouvelle.Ces données ne concernent que les trois premières catégories - ceux des inscrits en recherche active.
3. Parmi les motifs de sorties, les entrées en emplois déclarés ont progressé, même si elles restent insuffisantes: 94.000 en mai, soit 7.000 de plus que le mois précédent, 1.000 de plus qu'en mars.
Le gouvernement ne s'est pas attardé sur l'information. Il est trop tôt et rien n'est sûr. Nul triomphalisme et l'on peut le remercier pour cela. La Cour des Comptes réclame davantage de licenciements. En langage technocratique, on appelle cela des "économies budgétaires". Elle a publié ses dernières estimations, elle précise qu'elle ne réclame aucun collectif budgétaire intermédiaire. Mais selon elle, le déficit budgétaire devrait s'établir à 4% du PIB et non 3,7% comme prévu. On est loin des délires UMPistes.
Le premier ministre concède que la période est difficile. Sa formule, lâchée depuis Fort-de-France, fait le tour des radios et télévisions.
"Je pense que pour 2013, malheureusement, du fait de l'absence de croissance, ce que dit la Cour des comptes est vrai. Mais à la fin de l'année nous verrons"
Mais pourquoi faudrait-il accepter d'un médecins qu'il préconise de nouvelles amputations quand le malade est déjà affaibli ?
Un sondage précise que près des trois quart des Français interrogés sont mécontents de la politique économique du gouvernement.
Aucun sondage ne demande à son échantillon ce qu'il aimerait pour résoudre le chômage et le reste.
Faut pas exagérer.


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