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Paris : Présentations masculines été 2014 (2ème jour)

Publié le 28 juin 2013 par Fabricegil @thenewreporter
Cette deuxième journée de défilés masculins à Paris rassemblait de nombreux designers étrangers qui redoublent de personnalité pour rivaliser dans la capitale française.Citadin et/ou sportif, naturel et/ou synthétique, ou encore artisanat et/ou grande distribution… C’est aujourd’hui un grand classique de tenter de rassembler des contraires dans la mode pour hommes. À tel point que tout finit par exister, se confondre et ne plus dessiner de tendance majeure. Néanmoins des exceptions subsistent, véritablement unique : c’est le  cas pour le défilé de la créatrice coréenne Wooyoungmi qui a débuté hier matin par un costume en denim marine, bleu et blanc sous forme de large bande incrustée. C’est la première fois que le dit textile (jean) s’invite dans ses propositions. Puis l’effet tricolore de la toile de Nîmes laisse place à des teintes vert cactus, beige, ocre et terracota. La collection joue sur des oppositions de couleurs franches offrant un dressing masculin de plus en plus affirmé et portable. Une broderie bleu nuit sur tissé terre brûlé donnent du relief à un ensemble manteau-short carrément bien assumé, puis des vestes, des pièces avec ou sans manches, des pull-overs tricot coton de plein été couleur neige apporte fraîcheur et bien être. Régulièrement passent des silhouettes sportives délicieusement allurées comme des ponctuations. Également une combinaison ceinturée impeccablement exécuté. Grâce à des références minimalistes dans les coupes et les détails, la collection se veut structurée, plus nette. Les sandales et chaussures derby tricolore (marine, vert et blanc) à larges semelles bouts fleuris d’esprit britannique finissent de dresser une posture à la fois virile et raffinée. Une collection aussi simple que réussi que je vous recommande vivement…
Comme à son habitude, parti pris ultra-technique pour la collection Issey Miyake Men qui cible la vie en extérieur et le besoin de s’évader aux contacts des éléments naturels. "Ouvre ta fenêtre et regarde le monde" tel est la thématique choisie pour cette nouvelle ligne de chemises-tuniques, de vestes sur short bermuda réalisés en Tie-Dye, Itajime (soie imprimée) et/ou Batik. Les silhouettes -urbaines- offrent un sentiment de confort et de légèreté. On sent un net progrès stylistique tout au long de la présentation, collection dessinée par la main du fondateur qui se réinvestit dans son travail depuis trois saisons. Des ensembles partiellement imprimés rappellent quelques techniques de son concept innovant Pleats Please. Couleurs primaires ou multiples, rose fushia, gris ou bleu, les teintes s’affichent également sur des casquettes au style pseudo-révolutionnaire. L’enivrante batucada de fin de présentation ne reste pas sans conséquence : je n’ai pas pu m’empêcher de penser aux centaines de milliers de brésiliens descendus, dernièrement, dans la rue pour manifester leurs mécontentements. Etrange sentiment. Existe-t’il un lien entre le Japon et le Brésil ? L’avenir nous le dira… peut-être.
Construction bâti-bois en toile de fond, les jeunes hommes Louis Vuitton montent une à une les marches qui les séparent du podium miroitant façon damier. Dès le premier passage, un costume rayure tennis gris "preppisant" sur une chemise carreaux et bandana rouge (non noué) prend la couleur et donne l’allure d’un été sémillant. Les blousons "perfecto" ou non en cuir gold naturel affichent ici et là le tout premier sigle en date de la maison (bleu blanc rouge). Les tissages fil à fil des costumes de ville offre une mise au point de coupe parfaitement exécuté. La création de minishort Prince de Galles et d’une tunique ample imprimée "méditerranée" évoquent la douceur de vivre des stations balnéaires. Créé par le designer anglais Kim Jones, sous la direction artistique de Marc Jacobs, cet été du malletier sent le sable chaud, tant au niveau du prêt-à-porter que des chaussures mi-haute en cuir gras. Les bagages déclinés dans divers formats pour différents usages jouent les mille et une périodes de la journée. Le final plutôt grand soir offre un cuir argenté aux pieds des messieurs sur des costumes carrément bien conçus, ivoire ou noir en fonction des envies…"Losing My Religion" -en illustration sonore-  évoque cette expression des régions du sud des États-Unis signifiant perdre son tempérament ou perdre son calme. Un vent de revendication soufflerait-il sur Vuitton ?
Dries Van Noten, qui, une saison encore, se renouvelle et surprend dans sa propre continuité. Les antipodes stylistiques, c’est sa gamme, ses notes, depuis toujours. Il en joue comme personne. Son homme de l’été prochain se profile en rock version Woodstock . À moins que ce soit un teenager stylé Baba-cool assumé. Voire les deux. Ou alors un néo-dandy, un bourgeois décomplexé, un bad boy qui se rachèterait une conduite en se composant des looks incroyables avec une spontanéité déconcertante. Il n’y a pas de stéréotypes chez Dries Van Noten. Juste des personnalités. Des peignoirs, des vestes de chambre et des tuniques façonnées dans des soies, des jacquards, des cotons à motif tapisserie ou des textiles rebrodés avec un aspect usé, authentique, chiffonné. Ils sont associés à des pantalons droits, fluides… et les costumes sont sacrément bien taillés. Pléthore d’autres associations défilent. Toujours différentes, jamais répétées. Une ou soixante propositions : exceptionnelles.Fabrice Gil

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