Des nanotubes en particules d’or enrobés de protéines qui vont déclencher une réponse immunitaire, c’est un tout nouveau type de vaccination, qui est proposé par ces chercheurs de la Vanderbilt University. Le tout parvient à imiter un virus pour les cellules immunitaires spécialisées de l’organisme. Cette technique, présentée dans l’édition du 26 juin de la revue Nanotechnology, trouve sa première application contre l’infection au virus respiratoire syncytial, responsable de plusieurs centaines de milliers de morts chaque année dans le monde.
Les effets néfastes du virus sont liés, en partie, à une protéine spécifique, appelée F, qui recouvre la surface du virus. C’est cette protéine qui va permettre au virus de pénétrer dans les cellules, puis les agglomérer, ce qui le rend plus difficile à éliminer. La défense immunitaire contre le VRS est donc dirigée vers la protéine F, mais jusqu’à présent, les chercheurs ne sont pas parvenus à développer un vaccin qui « amène » la protéine F jusqu’aux cellules immunitaires spécialisées.
Ces petits nanotubes d’or, de 21 nanomètres de large et 57 nanomètres de long, ont presque la même forme et la même taille que le virus. Ils sont recouverts de protéine F qui reste collée grâce aux propriétés physiques et chimiques uniques des nanotubes eux-mêmes.
Ici, les chercheurs montrent que les nanotubes d’or parviennent à délivrer la protéine F à des cellules immunitaires spécifiques, les cellules dendritiques, extraites d’échantillons de sang adultes.
Ainsi, lorsque les nanotubes revêtus de protéine F sont ajoutés à un échantillon de cellules dendritiques, les chercheurs constatent la prolifération de cellules T comme c’est le cas lors de la réponse immunitaire. Les nanotubes enduis sont non seulement capables de mimer le virus mais aussi de stimuler une réponse immunitaire. De plus, ils ne semblent pas toxiques pour les cellules humaines.
Le Pr James Crowe, auteur principal, rappelle l’immense besoin d’un vaccin contre le VRS, principale cause de pneumonie virale chez les enfants, mais estime que la technique ne se limite pas à VRS : « Cette plate-forme pourrait être utilisée pour développer des vaccins expérimentaux contre pratiquement n’importe quel virus, et même contre des microbes plus grands tels que les bactéries et les champignons ».
Source: Nanotechnology 24 295102 doi:10.1088/0957-4484/24/29/295102Gold nanorod vaccine for respiratory syncytial virus(Vignette Baxter, visuel Sinovac)