Véritable trip-retro-sous-acide, Hotline Miami avait scotché des milliers de joueurs PC à leurs écrans, à sa sortie l’an dernier. Forts de ce succès, ses créateurs ont décidé de porter le jeu sur PS Vita (et PS3). Nous avons bien évidemment sauté sur l’occasion pour le (re)tester.
Pour ceux qui n’étaient pas là
Comment décrire Hotline Miami aux gamers ne s’y étant pas essayés ? Simplement comme un jeu irréel, dans la forme et dans le fond. Un shoot’em up 8-bits halluciné, qui fait hommage au style flashy des années 80. Mais cette petite bouillie de pixel révèle rapidement une ambiance sombre et addictive, basée sur un scénario volontairement décousu.
Vous êtes « Jacket », enfin, c’est comme ça qu’on l’appelle puisque votre personnage n’a pas de nom, juste un type à qui un inconnu téléphone pour qu’il tue des gens. Pourquoi ? On ne sait pas vraiment. Mais en quinze minutes, on a déjà décimé une vingtaine d’autres types à la moulinette. Et ça ne fait que commencer. Petit à petit, vous allez vous rendre compte que quelque chose cloche, mais l’ambiance et la bande-son hypnotique auront déjà fait de vous une machine à tuer.
Muni de masques plutôt étranges (poulet, cochon, tigre…) vous proférant divers avantages, vous n’aurez pas le droit à l’erreur. À la manière des jeux qu’il imite, Hotline Miami est un die & retry où un coup suffit à vous tuer. Chaque tableau doit donc faire l’objet d’une concentration sans faille, afin d’exécuter le crime parfait. Deux options s’offrent à vous, les armes à feu ou les armes blanches (et contondantes), plus discrètes.
Ce deuxième choix ne tue pas toujours instantanément, et il faudra parfois achever vos opposants. Égorgement, éventrements, coups de marteau… On incarne ce genre de type qui, s’il n’attaque pas, cherchera toujours à se défendre. C’est là qu’on se dit que « Jacket » a peut-être un souci. Et nous aussi. Bienvenue dans Hotline Miami.
Taillé pour la PS Vita ?
À l’annonce de ce portage, nous nous sommes demandé si la petite dernière de Sony nous permettrait d’apprécier ce titre un peu particulier. Autant le dire tout de suite, la PS Vita est une plateforme idoine pour le jeu. Les quelques nouveautés simplifient l’expérience et permettent une prise en main intuitive.
Le double stick de la Vita est un vrai bonheur, et devrait convaincre ceux qui avaient un peu de mal au clavier. La vitesse de déplacement est idéale et l’analog gauche offre une visée ergonomique. Quiconque a déjà eu une manette entre les mains maîtrisera le soft en cinq minutes.
Fait assez rare pour le signaler, le soft utilise les capacités tactiles de la Vita de manière intelligente. En faisant glisser son doigt, il est possible de scroller sur la carte afin de repérer les adversaires. Une idée toute bête, mais qui évite de mourir bêtement en entrant trop vite dans une salle. Un bon moyen surtout de préparer efficacement ses assauts, et d’obtenir une meilleure note. Car oui, il y a désormais un classement en ligne, ainsi que des trophées.
Mais cela ne s’arrête pas là. Il est également possible de viser automatiquement les assaillants en tapant sur l’écran de la Vita. Ceux qui ne jurent que par les boutons pourront utiliser la touche carrée. Une option pas nécessaire, mais qui aide à éliminer des ennemis un peu plus coriaces.
Last but not least, les développeurs ont décidé d’ajouter un nouveau masque. Celui de Russell, le taureau enragé. Lorsque vous jouez avec ce dernier, tout le niveau passe en noir et blanc, excepté le sang, ce qui ne manque pas de le faire ressortir à l’image. Un effet chic et choc plutôt sympa.
9
/10
Note JDG
RenversantHotline Miami se prête donc parfaitement à cette nouvelle maniabilité, et permet aux gamers consoles de goûter à une expérience différente. Le bel écran de la PS Vita rend hommage aux couleurs du jeu, et l’ambiance générale (ainsi que la fantastique BO electro) risque bien de vous prendre aux tripes. À 8, 99 euros en cross-buy, on vous conseille de (re)foncer.