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La torture et l'exemple Mauritanien

Publié le 28 juin 2013 par Micheltabanou
Deux pays sur trois dans le monde font encore aujourd’hui usage de la torture. Cette pratique permet d’imposer le silence à une société sous forme de terreur et de censure. Les victimes ainsi que leur famille refusent souvent de témoigner par peur de représailles, rendant difficile pour les ONG l’obtention de véritables témoignages. La délégation d’Amnesty International a cependant pu interroger un certain nombre d’individus sur place en Mauritanie ce mois-ci. Lors de son déplacement, l’ONG a surtout récolté des témoignages d’enfants et de jeunes mauritaniens ayant subi des traitements cruels et dégradants lors d’interrogatoires de garde à vue, dans des commissariats de police. Un enfant raconte : « Ils m’ont fait m’accroupir. Ils ont attaché une de mes mains à mon pied avec des menottes et ont fait la même chose avec mon autre main et mon autre pied. Ils ont commencé à me frapper sur la tête avec leurs bâtons. J’ai perdu trois fois connaissance ». Ce recours à la torture se déroule aussi dans les prisons surpeuplées où les conditions de détention sont déplorables. Les autorités mauritaniennes, comme un grand nombre de pays parmi lesquels les Etats-Unis et la Russie, justifient l’usage de la torture au nom de la sécurité et de la lutte contre le terrorisme. Les individus sont souvent arrêtés et torturés, et n’ont ainsi jamais accès à une quelconque défense. Les aveux extorqués sous la torture sont ensuite utilisés comme principales preuves lors de procès iniques et expéditifs. L’impunité quasi généralisée des auteurs de la torture ne peut qu’encourager ces actes de violence contraire au droit international. La journée internationale de la Torture qui s’est déroulée ce mercredi 26 juin, célèbre la date (26 juin 1987) où la Convention contre la Torture est entrée en vigueur dans 146 pays, interdisant l’utilisation de cette pratique ainsi qu’autres peines ou traitements cruels, inhumains et dégradants. Pourtant un rapport d’Amnesty International a révélé qu’en 2012, 112 pays avaient torturé des personnes, ressortissants nationaux, ou étrangers malgré des législations nationales et internationales qui interdisent cette pratique. Amnesty International à l’issu de son déplacement a recommandé que l’Etat mauritanien, ainsi que l’ensemble des pays ne respectant pas la Convention, de « cesser ces violations des droits humains et mettre en œuvre impérativement les recommandations récemment formulées par le Comité contre la torture des Nations-Unies ». Je voudrais ici rappeler les difficultés de diffusion d’un documentaire exemplaire : « La Face sombre de l’humanité » réalisé par B. Lemaine en 2006 et qui dénonce ce procédé qui remonte à la nuit des temps. Procédé lié tout autant à la nature profonde de l’être humain qu’à ses conditions de vie sociale. La guerre et le besoin de puissance ont exposé depuis des siècles de nombreuses victimes, les laissant marquées à jamais. Il y a différentes raisons à la persistance de cet archaïsme malgré le progrès des mentalités et l’interdiction internationale. Il s’agit dans ce documentaire de soulever cinq questions fondamentales et de se laisser pénétrer par des témoignages de survivants, et les arguments d’Alain Testart et de Marie-Josée Mondzain du CNRS, de Françoise Sironi psychologue, de Sibel Agrali du Centre Primo Levi, du Colonel Pierre-Alban Thomas, Frédérique Drogoul de Medecins du Monde, Denys Robiliard d’Amnesty, Arnaud Veisse du Comède et Guy Aurenche de l’ACAT.

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