Intéressante cette étude du Baylor (Texas), publiée dans la revue Criminology, qui suggère que les jeunes adultes qui se jugent « spirituels mais pas religieux » sont les plus susceptibles de commettre des crimes que ceux qui se décrivent comme (simplement) « religieux ». Ces conclusions, publiées dans la revue Criminology montrent que l’appartenance à une communauté est plus souvent associée à une moindre criminalité. La spiritualité sans religion qui témoigne en général d’une identité plus indépendante, apparaît plus fortement associée à la déviance.
Des études précédentes ont montré que les personnes qui se déclarent attachées à une religion sont moins enclines à la criminalité et à la déviance. Cependant, émerge aujourd’hui, la notion de spiritualité attachée ou non à une religion. « La notion de spiritualité non associée à une religion est devenue de plus en plus populaire et la question était de définir une spiritualité indépendante de la religion » explique le Pr Sung Joon Jang, professeur agrégé de sociologie au Collège des Arts et des Sciences de Baylor et auteur principal de l’étude, qui ajoute qu’environ une personne sur 10% se décrit comme « spirituelle ».
Ici, les chercheurs ont analysé des données portant sur 14.322 jeunes adultes, âgés en moyenne de très confidentiel, ces jeunes adultes ont été interrogés sur leur comportement dans les 12 mois précédents incluant les bagarres, les vols, le vandalisme, les cambriolages ou autres crimes auxquels ils avaient pu participer. Les sociologues ont classé leurs participants en 4 catégories en fonction de la façon dont les jeunes adultes s’étaient eux-mêmes décrits, soit,
· « spirituel mais pas religieux » : 11,5% des participants
· « religieux mais pas spirituel » : 6,8%
· « à la fois spirituel et religieux : 37,9%
· « ni spirituel, ni religieux » : 43,8%
Ces jeunes qui se jugent « spirituels mais pas religieux » vont commettre plus de délits, d’atteintes aux biens et, dans une moindre mesure, avec violence contre les personnes. Ces sociologues montrent également, que les jeunes adultes qui e décrivent comme ni spirituels, ni religieux sont moins susceptibles de commettre des atteintes aux biens.
Les théories pour expliquer pourquoi les gens religieux sont moins susceptibles de commettre des crimes sont leur crainte de « sanctions » ainsi que la honte d’être déviant. Les personnes religieuses auraient une meilleure maîtrise de soi, en partie à cause de leur éducation religieuse et de l’appartenance à une communauté. Les « spirituels non religieux » auraient moins de maîtrise de soi, seraient plus susceptibles d’éprouver la dépression et l’anxiété, d’avoir des pairs qui abusent de l’alcool et suivent d’autres comportements prédicteurs du comportement criminel. Que signifie réellement « être spirituel » reste un challenge pour ces sociologues, car cette identification est associée, selon cette étude, à un comportement moins conventionnel et plus déviant. « Nous pensons que les personnes religieuses ont un attachement et un investissement institutionnel et communautaire, tandis que les personnes spirituelles ont une identité plus indépendante », conclut l’auteur.
Source: Criminology 10 JUN 2013 DOI: 10.1111/1745-9125.12013 IS BEING “SPIRITUAL” ENOUGH WITHOUT BEING RELIGIOUS? A STUDY OF VIOLENT AND PROPERTY CRIMES AMONG EMERGING ADULTS†
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