« Les crises
économiques, plus que la prospérité, annoncent la démocratie. »The
Economist s’interroge sur la vague de révoltes qui secouent le monde. Et s’en
réjouit, finalement. D’ailleurs, les affrontements sectaires, Shiites contre Sunnites,
n’ont pas pour vocation de dégénérer. Une forme d’équilibre a toujours été de
rigueur. « Ni le poids des
allégeances religieuses ni la forme des alliances politiques n’ont été
constants au Moyen-Orient. Savoir que cela peut changer agit comme un frein
contre un affrontement sectaire à outrance. » Pour le reste, ça bouge
partout. En Turquie, le gouvernement a été apparemment ferme face à ses
opposants, mais flexible, en réalité. Les négociations avec l’Europe et les
Kurdes n’ont pas été suspendues. Au Brésil, la crise semble calmée. Mais n’a-t-on
pas promis l’impossible ? (Le problème majeur est la corruption et le
dysfonctionnement de l’Etat, si je comprends bien, i.e. de ce qui devrait mener
les réformes !) Qui va tirer parti de ces troubles ? L’ex président
Lula ? Mais n’est-il pas à l’origine de ce dont souffre le pays ? (Demain
le chaos ?) Le retour de fortune brésilien a fait une victime : son
homme le plus riche. Les investisseurs étrangers ne croyant plus au pays ne lui
prêtent plus. Et ses affaires n’étaient apparemment que des bulles
spéculatives. En Egypte, le pays est paralysé par l’affrontement entre
gouvernement et opposition. Ce qui pourrait ramener l’armée au pouvoir. L’équilibre
politique italien est suspendu aux démêlés judiciaires de M.Berlusconi. En
Russie, Gazprom, outil de pouvoir et d’influence internationale de M.Poutine
est menacé par le gaz de schiste. Il fait choir les prix, émerger une
concurrence interne, et apporte de nouveaux fournisseurs à ses clients. En France
« les implications politiques (de l’affaire
Tapie) sont explosives ». Les Portugais veulent rester dans l’euro,
mais ils souffrent. Qu’ils supportent cette souffrance est capital. « L’UE (…) a désespérément besoin d’un succès.
Si le Portugal ne peut pas se remettre sur pieds en dépit d’un gouvernement de
centre droit qui adopté le libre échange avec zèle, les critiques diront que le
problème est dans le traitement, pas dans son application ». C’est la
faiblesse de la France qui a fait de l’Allemagne un leader. Mais elle est
extraordinairement mal à l’aise dans ce rôle. Elle sait surtout ce qui n’est
pas bien. Non où aller. Barack Obama tente de faire passer quelques mesures de
lutte contre le réchauffement climatique. Mais il est paralysé par une
opposition qui utilise toutes ses initiatives pour lui nuire. (Dans ces
conditions, ne devrait-il pas chercher à encourager le réchauffement climatique ?)
L’Affaire Snowden, en dévoilant l’hypocrisie massive des USA, provoque « le malaise de l’Amérique et la joie de ses
ennemis ». Annonce de la
prochaine crise économique ? La banque fédérale américaine parle de ralentir sa politique de soutien de l’économie. Partout les marchés sont
sans dessus dessous. Et les banques tremblent. « C’est
une douce ironie que les titans de la gestion de fonds, qui se considèrent
comme des champions robustes du système du libre échange, soient si dépendants
des subventions des autorités monétaires. » Quant à Internet, il
facilite les révolutions, mais pourrait bientôt être la meilleure arme pour les
éviter, ou les réprimer.
Dans le monde de l’entreprise. Le marché monte à l’assaut de
l’école. Dorénavant, on va apprendre par ordinateur. Certes ce n’est pas la
première fois que l’on cherche à appliquer une innovation à l’école. Mais cette
fois-ci, c’est sûr, c’est plus efficace que la méthode traditionnelle. Mais n’est-ce
pas un moyen de licencier de l’enseignant ? D’accroître les inégalités ?
En tout cas les lourdeurs administratives pourraient freiner ce changement,
bénéfique selon The Economist. Alors, les entreprises cherchent à rendre les familles
accro à leurs produits, afin qu’elles fassent pression sur l’Etat. (Au fait :
quid de la socialisation dans l’apprentissage ?) Pour le reste, cela bouge
presqu’autant que dans la société civile. Les télécoms européennes sont « dans le trou ». En particulier, les
spécialistes du mobile. La faute apparemment à trop de concurrence, et trop de
déréglementation ! Du coup, ils n’ont pas les moyens d’investir dans le
4G. Les Américains tournent autour des sociétés européennes, exangues. Le cloud
donne l’avantage à IBM et Amazon (« Amazon
pourrait rouleau compresser tout le monde »). Cela force Salesforce,
Oracle et Microsoft à s’unir, pour tenter de sauver leur peau.