Naissance de la psychiatrie
Augustine est le sujet majeur des expériences du Docteur Charcot sur l’hystérie. A Paris fin du 19èmesiècle, l’hôpital de la Salpétrière, Augustine et son médecin vont vivre une relation particulière.Ce film a le mérite de nous éclairer sur les relations praticien/patient à cette époque, mais aussi sur les relations homme/femme, et enfin sur l’interprétation très masculine des troubles psychologiques féminins. La réalisatrice tient un propos très féministe : les femmes de cette époque sont prisonnières de leur corps, de leurs pulsions et leurs sentiments dans cette société hyper rigide. De fait elle développe des symptômes de ces frustrations répétées et constantes et de la négation de leur différence. Elle appuie bien le trait, certainement car très documentée, sur cette société très compartimentée mais avide de découvertes. On voie aussi bien comment sont traité ces êtres humains objets de recherche et çà rappelle d’autres films. Ce côté très naturaliste, on le retrouve aussi chez Tod Browning « Freaks », Khechiche « Vénus noir » ou Lynch « Elephant man ». C’est scandaleux mais déjà vu. Ensuite dans cette leçon de cinéma, on passe à une page expressionniste pour flirter aussi du côté de l’épouvante.Du talent de la réalisatrice au talent des interprètes avec une Soko habitée et un Lindon tout en retenue et nuance dans les silences, les regards et les gestes, il n’est de contestation possible. Mais le film tourne en rond avec une histoire d’amour prétexte à une manipulation finale guère intéressante.Avec ce film tourné un an après « A dangerous method » de Cronenberg, Winocour aborde le même sujet que son maître c'est-à-dire les balbutiements de la psychanalyse. Etelle convertit mieux l’essai que le canadien, c’est une fierté francophone. Mais mis à part le côté très documenté du film, je n’y voie guère de motif à le recommander.Sorti en 2012