Dexter // Saison 8. Episode 1. A Beautiful Day.
En voilà un épisode déroutant de Dexter. Je ne m'attendais pas du tout à ce que la dernière saison de la série débute de cette façon et pourtant, ils ont réussi à transformer (ou
presque) la série en quelque chose d'autre. Enfin, on garde la même trame, et les personnages, mais quelque chose a changé. On sent que c'est la dernière saison et l'on n'a pas envie de dire au
revoir à la série c'est certain. La nouveauté passe dans un premier temps dans la réalisation. Laissée à Keith Gordon, qui a déjà officié sur plusieurs épisodes de la série (mais
qui n'avait pas mis les pieds sur Dexter depuis l'épisode 10 de la saison 5). Il a entre temps réalisé le très beau "Beau Soleil" de The Killing
par exemple. Mais là n'est pas la question. Le réalisateur insuffle quelque chose de nouveau dans la série, le côté bancal de certains plans montrant à quel point Dexter, le
héros, perd de plus en plus pied. Car oui, Dexter perd le contrôle. Lui qui savait si bien cacher ses sentiments et sa rage, va finir par exulter un peu de ce qui est en lui dans
ce premier épisode. Ces plans servent donc à mettre le tout en avant de façon brillante.
Pour écrire ce tout nouveau chapitre de la série, c'est Scott Buck qui s'y est collé. Le scénariste de l'assez mauvais dernier épisode de la saison précédente reprend ici du poil
de la bête et donne à certaines scènes des allures old-school assumés et des dialogues jouissifs et touchants à la fois. Une scène m'a particulièrement plu dans cet épisode. Mais pour cela la
série fait avant l'introduction d'un tout nouveau personnage, Evelyn Vogel, incarnée par la brillante Charlotte Rampling (qui est bien mieux ici qu'à faire de la publicité pour
le groupe Allianz). Ce personnage complexe est tout aussi fascinant qu'il sera certainement celle qui fera tomber Dexter à la fin de la saison. Enfin, c'est ce que nous laisser à
penser ce premier épisode. Mais j'aimerais revenir sur une scène en particulier, celle où Evelyn confronte pour la première fois Dexter. Dans cette pièce exigüe on retrouve
quelque chose d'old-school aussi bien dans la mise en scène que dans la musique qui est utilisée. Jeff Jur, le directeur de la photographie de cet épisode démontre ici l'étendue
de ses talents.
Au fond, ils ne pouvaient pas choisir mieux. Au delà de l'introduction de ce personnage c'est également l'introduction d'un tout nouveau tueur en série. Nous ne savons pas qui c'est réellement (pour le moment), mais la mise en scène (cette histoire de cervelle met en appétit) était brillante et le tout est remarquablement bien introduit. On ne sait pas où l'on va et pour une fois la mécanique n'est pas trop huilée ce qui laisse donc de la place pour les surprises. Contrairement à la saison 6 par exemple qui montrait les limites de la série (et ce malgré son très joli twist et son très beau cliffangher). Ou encore la saison dernière qui n'avait pas réussi à renouveler si bien que ça le genre (malgré quelques très bonnes idées comme Laguerta, Hannah et le talent merveilleux de Jennifer Carpenter enfin mis en lumière). Cet épisode nous propose également de voir ce que devient Deb depuis qu'elle a tué Laguerta. Elle n'est plus elle même et se retrouve plongée au beau milieu d'une infiltration.
Cette histoire la coupe de tout le monde à la Miami Metro mais également de son frère. Elle va même aller jusqu'à rejeter son frère (la scène dans le supermarché était assez touchante et percutante). Mais le point culminant en termes d'émotions de l'épisode est le face à face entre Dexter et Deb sous le porche de la chambre d'hôtel dans laquelle elle réside avec son dealeur. Cette scène était magnifique. Sublimé par le talent de Michael C. Hall et de Jennifer Carpenter, ce moment ne minaude rien et nous offre alors quelque chose de vrai. J'ai parfois même l'impression que l'on voit l'ancien couple à la vie qu'était les deux acteurs qui se chamaillent et se quittent en larmes. Mais Dexter perd maintenant pied car Deb était la seule personne sur qui il pouvait compter dans ce bas monde et maintenant qu'elle ne veut plus ni lui venir en aide ni repartir à Miami avec lui, Dexter va se sentir bien seul. Il ne lui reste finalement que son fils, Harrison.
J'ai été un peu moins emballé par l'histoire de Quinn. Ce dernier est toujours englué dans quelque chose qui ne me plait pas forcément mais son salut pour se trouver dans une association avec Deb prochainement. Enfin, je le vois bien de cette façon. J'aime bien également ce qu'il se passe avec Batista. Son petit face à face avec Dexter appelant au pardon était touchant, et la manière dont Dexter répond percutant. On sent que le fossé se creuse entre Dexter et tout le monde qui l'entoure pour le moment. Il est surement temps pour lui que Hannah revienne sur le devant de la scène pour le canaliser sans quoi il risque de péter les plombs. Finalement, ce nouvel épisode de Dexter permet à la série de repartir sur de solides bases. Je suis confiant. C'est une série renouvelée, un, peu différente que l'on retrouve en forme. Peut être que les vacances d'été lui font du bien finalement et que les scénaristes retrouvent le sourire à l'idée d'enfin en finir (bien que le fan que je suis a peur de dire au revoir à la série).
Note : 9.5/10. En bref, un épisode renouvelant le genre, apportant quelque chose de nouveau à Dexter, tout en étant la plupart du temps brillant.