Signalé : très respectueusement par courriel à la Libraire toulousaine « Ombres Blanches » son impardonnable oubli, dans une vitrine présentant des ouvrages consacrés au Tour de France, du dernier roman de Ludo Sterman « Bombe X » (Fayard Noir).
Reçu : quelques nouvelles attristantes des membres de nos familles grecque et espagnole. La Grèce comme l’Espagne, et d’autres, pleurent alors qu’aujourd’hui la Croatie sourit. Pour combien de temps ? L’Europe qui se faisait par la lorgnette de l’économie, choisit aujourd’hui le bâton de la finance. Car l’Euro n’est pas l’Europe. Les très doctes dirigeants du FMI, de la Commission Européenne et de la Banque Centrale Européenne ont ravi le pouvoir de nos élus. Ne vivrait-on pas l’une des plus gigantesques impostures de ce qui s’annonçait comme un espoir sans doute fou ? L’indignation ne suffit plus. Les brésiliens l’ont compris.
Attendu : avec une certaine impatience la fin du film Shokuzai. Une saga en deux films du japonais Kurosawa (non pas Akira, avec qui il n’a aucun lien de parenté, mais le jeune Kiyoshi[1]). Une sombre et très noire histoire des effets, sur 4 gamines témoins du viol et du meurtre d’une de leurs camarades. Une saga, en fait, car il existe deux films. Le premier, sous-titré « celles qui voulaient se souvenir » retrace le drame initial et l’impact sur deux des gamines 15 ans plus tard dans leur vie de femme. Eblouissant et particulièrement torturé, nous sommes entraînés dans des abimes bien vertigineux de l’âme humaine. Au cœur d’un quotidien japonais, bien éloigné des clichés habituels où les fourchettes et les couteaux remplacent les baguettes, où les protagonistes mangent à table sur des chaises occidentales, les paranoïas des personnages accentuent le fossé culturel entre notre façon d’appréhender les sens de la culpabilité, du respect d’autrui et plus encore de la place de la femme dans la société.
Le second, sous titré « celles qui voulaient oublier » est du même acabit tant qu’il se préoccupe de dresser le sort des 2 autres gamines. Mais le film se clot alors dans un exercice de style alambiqué où l’on découvre les rapports tordus entre la mère et l’assassin de la jeune victime qui n’ajoute rien et, bien au contraire, affadit le propos du réalisateur.
Le film a été tourné pour une commande de la télé. Avec l’exigence d’une diffusion en cinq épisodes. Ceci explique sans doute cela ; un découpage nécessitant d’en rajouter plutôt qu’en retirer… et de transformer ce qui aurait pu être un chef-d’œuvre en du grand-guignolesque. Le film est une adaptation du best-seller éponyme écrit par la romancière Kanae Minato. Il semble que la production exigeait un étroit respect de l’histoire originale. Je ne peux l’affirmer ne connaissant pas ce roman qui n’a pas été traduit en français. Et je regrette de n’avoir pas quitté la salle avant le début du cinquième et dernier chapitre de ce film étonnant.
Dans la nuit étoilée, après avoir quitté le cinéma, j’entendais un homme dire à ses compagnons « ils sont quand même perturbés ces japonais ! ». J’ai pensé alors que oui, sans doute, ils l’étaient. Ou plutôt qu’ils n’étaient pas de notre espèce. Qu’une autre forme de pensée, de civilisation, s’étaient développées sur ces îles lointaines. Et que ces différences m’attiraient inéluctablement. J’ai pensé aussi à ce roman de Philip Kindred Dick, « les clans de la lune alphane »…
Flatté : de trouver un exemplaire d’une de mes relations œnologiques et gastronomiques, réalisée sous forme d’hommage littéraire à Vincenot et intitulée « Le retour du pape des escargots » sur le site Priceminister. Bon, ceci dit, le prix réclamé ne m’a pas fait sauter aux nues !
Catastrophé; par le choix des films proposés par Cap’Cinéma, la seule salle agenaise de cinéma (hormis Les montreurs d’images) ; sur 30 films proposés pour la fête du cinéma, un seul pourrait à la limite m’intéresser, « The bling ring » de Sofia Copolla. Et encore, depuis « Somewhere », je me méfie de cette réalisatrice.
Appris : à faire des makis lors d’un dimanche dans la campagne de l’Albret, au château de Saumont.
Ambiance conviviale, repas japonais réalisé sur place, choix de livres impressionnant ou j’ai noté ce petit bijou graphique « Petite épopée nippone », un carnet de voyage au Japon de Philippe Buchet (édité par kana Editions), le célèbre auteur de Sillages.
[1] que la cinémathèque de Paris a honoré en mars 2012 d’une rétrospective.