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Le PRISM s'invite dans le débat français

Publié le 02 juillet 2013 par Juan
Le PRISM s'invite dans le débat français
On le sait, c'est confirmé, prouvé, démontré. La NSA nous espionne tous, tout le temps, beaucoup trop, avec d'innombrables complicités. Il y a de l'espionnage industriel, économique, populaire, public et privé. 
Le Parti de Gauche et Europe Ecologie Les Verts ont demandé à la France d'accorder l'asile politique à Edward Snowden, ce jeune ancien espion de la CIA, qui a dévoilé l'ampleur de l'espionnage américain. Le gars a préféré demander l'asile politique à la Russie de l'autocrate Poutine. Une démarche terrifiante... On le soupçonnait aussi d'avoir négocié un contrat de travail chez l'une de ses nombreuses firmes de surveillance privée internationale.
La NSA est là pour espionner le reste du monde. Le scandale est venu, nous explique-t-on, parce que (1) elle a été prise la main dans le sac et (2) des citoyens américains ont été visés (en masse). Le si sympathique secrétaire d'Etat américain John Kerry a expliqué ce lundi 1er de juillet à son homologue européenne si effacée et sans effet Catherine Ashton que la recherche d'informations sur d'autres pays n'était "pas inhabituelle". On sourit. Nous sommes dans un mauvais James Bond, un excellent Skyfall, la fin de nos illusions ou la prise de conscience que les Etats se font bel et bien une guerre sans armes de destruction physique. Pascal Riché, pour Rue89, s'indigne contre cette Amérique qui loue les droits de l'homme et pratique l'espionnage généralisé.
Car l'Amérique espionne ses propres citoyens. Depuis le 11 septembre, Guantanamo et tout le reste, qui donc avait encore un doute ? Un blogueur du Guardian avait donc mis la main sur une consigne d'avril dernier de la NSA  autorisant la collecte de données personnelles chez l'opérateur téléphonique Verizon.
Mais l'Amérique est si paradoxale. Le même jour de cette confession qui provoque l'effroi, la même Amérique s'apprête à régulariser quelque 11 millions d'immigrés clandestins. Le Sénat américain vient d'approuver cette réforme d'Obama. La France si frileuse et effrayée par sa fraction frontiste pourrait en prendre quelque graine. 

L'Europe s'indigne parce que ses secrets ont été trahis. "La France était aussi ciblée" commente le Monde ce lundi fatidique. Durant le weekend dernier, le Spiegel avait livré de quoi nourrir l'ire présidentielle française: l'espionnage de la NSA était donc massif et plus général encore. Représentation diplomatique de l'Union européenne (UE) à Washington, délégation de l'UE aux Nations unies, du Conseil européen à Bruxelles, que nous restait-il de tranquille et secret ? Rien. La NSA avait le ciblage large et aisé, 38 "cibles privilégiées" nous raconte le Guardian. Des années durant, nos services européens ont cherché sans trouvé. On comprend donc - et ce n'est pas l'information la moins terrifiante - qu'ils ne sont pas si efficaces que cela.

Une commissaire européenne a rejoint Jean-Luc Mélenchon. Viviane Reding, commissaire à la justice et aux droits fondamentaux a en effet suggéré de geler les négociations commerciales entre l'Europe et les Etats-Unis. Ces dernières n'ont pas commencé mais ça défoule de se dire qu'on suspend.
Voici donc François Hollande, ce lundi, qui s'indigne à son tour. Il est trop tard, bien trop tard. Et d'ailleurs, après tout... Qu'importe ? "Nous ne pouvons pas accepter ce type de comportement entre partenaires et alliés." Certes... mais le mal est fait. On se souvient que notre Sarko national était allé vendre son allégeance dès 2005, avant même son élection. Les Américains, déjà au courant de l'essentiel et plus encore, avaient dû sourire ou s'esclaffer.
François Hollande était donc obligé de réagir. Il n'aurait pas pu proposer à Edward Snowden l'asile politique. Le gars était parti chez Poutine ou ailleurs.
Et nous n'allions pas faire la guerre fut-elle diplomatique contre l'Amérique.
 

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