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Mondialisation : consommateur ou acteur ?

Publié le 04 juillet 2013 par Copeau @Contrepoints

D’un côté, Jacques Cossart, le membre d’ATTAC qui critique la mondialisation « néolibérale ». De l’autre, Lucas Léger, chercheur à l’IREF et défenseur de la mondialisation. Au milieu, les envolées lyriques du médiateur.

Par Bogdan Calinescu.
Un article de l'aleps.

Mondialisation : consommateur ou acteur ?
Comme dans une partie de ping-pong, on échange les idées et les faits, on apporte des clarifications et des contradictions. Lorsqu’on met face à face un membre de l’association ATTAC et un représentant de l’IREF, le scénario peut paraître prévisible. En réalité, le débat n’est pas aussi tranché. Oui, Jacques Cossart s’inquiète des « dérives néolibérales » de la mondialisation. Mais, en même temps, il accepte le phénomène mondialiste (ce qui n’était pas le cas il y a une quinzaine d’années). D’ailleurs, d’antimondialistes, les associations comme ATTAC sont devenues altermondialistes. Ce qui les préoccupe – et c’est une belle astuce – c’est l’environnement et les « bien publics mondiaux ». Oui à la mondialisation, non au libéralisme qu’elle véhicule.

Le membre d’ATTAC est conscient que le repli sur soi n’est pas la solution. Il veut donc trouver des solutions, pardon, des alternatives, aux ravages de l’économie libérale sur la planète. Car il conteste, bien entendu, cette libéralisation des économies comme étant à l’origine de l’extraordinaire croissance dans des pays comme la Chine, l’Inde ou d’autres pays qui sont sortis, au moins partiellement, de la pauvreté. C’est là que Lucas Léger apporte des preuves irréfutables. Il rappelle d’abord que, contrairement aux idées reçues, la mondialisation est un phénomène très ancien. Athènes, ville ouverte, a survécu à Sparte, ville fermée. La Renaissance n’aurait jamais existé sans les échanges entre la France, l’Italie et les pays flamands. Ni le marché de l’art français sans le marché… américain. Et les exemples sont inépuisables.

Mais la mondialisation économique est une réalité incontestable. Malgré la crise, le monde ne s’est jamais autant enrichi. Il reste des pays fermés comme la Corée du Nord et Cuba. Le reste du monde s’ouvre (à des degrés divers) parce qu’il a compris les bienfaits de la mondialisation. Lucas Léger apporte d’ailleurs les preuves des terribles conséquences de la fermeture des frontières. Ce serait catastrophique pour les entreprises et pour les États (les exemples du passé le prouvent). Le protectionnisme a souvent été fauteur de guerre alors qu’il n’y a jamais eu de guerre entre deux pays qui ont signé un traité de libre-échange.

Le chercheur de l’IREF tord aussi le cou à plusieurs idées reçues comme le « dumping social », les délocalisations et la pauvreté conséquences de la mondialisation : ce sont les réglementations et la fiscalité qui poussent les entreprises à délocaliser. Par ailleurs, la mondialisation a sorti de la pauvreté des dizaines de millions de personnes.

L’argumentation de Lucas Léger est bien construite s’appuyant toujours sur des chiffres implacables. Sa démonstration est aussi agrémentée de petites histoires qui ont façonné la mondialisation comme celle de l’inventeur du conteneur dans les années 1930, du blocus de Jefferson au début du XIXe siècle ou bien celle de l’entreprise française Chauvin & Arnoux qui n’aurait jamais pu être à la pointe de la technologie sans les échanges mondiaux. Tout cela pour le plus grand bonheur des lecteurs.

Mondialisation : consommateur ou acteur, paru aux éditions Le Muscadier en 2013.

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