Le grand jour approche de plus en plus, et de plus en plus vite. Moi qui pensais être libérée de tout le stress accumulé ces derniers mois, pauvre naïve que je suis, il n’en est rien : c’est inexorable, la date arrive, et je stresse toujours. (Je ne parlerai même pas des ongles que je me suis emmbêtée à faire pousser bien longs pendant des mois, et que j’ai arrachés d’un coup de canine vengeur en deux jours et demi, bien que j’en meure d’envie, non, je n’en parlerai pas.) Je suis à cran, ce qui ne doit pas être évident, mais à côté de ça, une bonne partie de l’entourage l’est aussi, ce qui a un effet de vase communiquant assez désastreux. C’est aussi sans compter les éternels gaffeurs et autres stressés, qui ne réfléchissent pas à ce qu’ils disent et achèvent de me stresser un peu plus (à coups de « les mariages, c’est pourri » ou « oh non, danser c’est trop naze »*). Après avoir affronté la détermination d’acier des mères en tout genre ; les aléas des rendez-vous administratifs ; les affres de la messe et des prières ; le stress des devis ; les ires des banquiers ; les rushes des magasins : s’entendre laminer par ce genre de phrases “anodines” donnerait envie à n’importe qui de décalaminer la tête du malheureux, non (si? pitié dites-moi que si, histoire que je ne passe pas pour la psychopathe insensible que je me fais l’effet d’être). Bref. J’assume, chez moi, ça me donne juste envie de filer une méga beigne à l’inconscient (qui ne sait pas à quoi il vient de réchapper, le malheureux) et de lui dire que s’il est pas content, bah il a qu’à pas venir. Non mais puis quoi encore.
A part ces quelques remous, la surface est de marbre dans l’océan de félicité qui m’entoure (huhuhu). Chéri et ses copains, tout à leur joie masculine, ont des préoccupations masculines, comme préparer en secret et avec force échanges de coups de fil ricanants, son enterrement de vie de garçon. Quand ça sonne, et qu’il dit d’une voix bien forte « Ah! Salut Laurent! », surtout s’il me regarde en coin, je sais qu’il faut que je fasse mine, au choix, de 1) m’éloigner nonchalament 2) me plonger dans ma partie de Sims 2 en montant un peu le son 3) filer sous la douche ou jouer avec les robinets, bref n’importe quelle activité bruyante fera l’affaire (il faut bien inventer des subterfuges, étant donné qu’on habite un petit appartement). Je dis ça, mais en vrai j’aime bien le voir comme ça, je ris sous cape, on dirait des bisounours qui préparent une pyjama party en secret (ouh, que n’ai-je pas dit là! mais c’est affectueux!). Je sais bien que le programme est loin de la pyjama party, hein, ce serait plutôt alcool, musique et balade nocturne. Je ne sais pas s’ils ont prévu des gages ridicules (il y en a que ça tente dans le groupe, apparemment, mais je ne crois pas que ce soit le fort de mon asociable fiancé…) et j’espère juste que les photos ridicules de Chéri bourré ne vont pas nous poursuivre toute notre vie, assaisonnées de la private joke qui va avec. Un peu relou au bout de quatre ans, je présume.
Et puis, le meilleur pour la fin, nous avons profité d’une période faste en petites annonces pour visiter d’éventuels futurs sweet homes : certains décevants, d’autres sympathiques mais mal placés, et certains pleins de potentiels, à condition de se retrousser les manches pour les rendre chaleureux et habitables. Du coup, je suis en pleins rêves de maison, de terrains, bricolage, peinture, jardinage, réhabilitation, je me vois déjà en bras de chemise et salopette en jean (si, c’est comme ça et pas autrement pour les travaux salissants) en train de défricher un terrain… (haaa… une maison rien qu’à nous…). Bon je peux bien rêver un peu avant que mon banquier ne mette un terme brutal à mes fantasmes terriens. Sur ces considérations idylliques, je clos ce billet. Rendez-vous bientôt (le temps presse!).
*Les phrases originales ont été changées pour plus d’anonymat, mais l’esprit global reste le même.