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Sarkozy, la faillite tous azimuts

Publié le 05 juillet 2013 par Juan
Il avait ruiné la France. Il a réhabilité Marine Le Pen en lui courant après, il poursuit la déstabilisation de son propre parti pour mieux conserver ses chances de revenir. Et voici qu'il met l'UMP en faillite.
Lui, c'est Nicolas Sarkozy.
Idéologiquement, la ruine est consommée. On se souvient de la campagne extrême-droitière de Nicolas Sarkozy, entamée dès l'automne 2009 (débat sur l'identité nationale), amplifié à l'été 2010 (discours de Grenoble), massifiée au printemps 2012.  Depuis, l'UMP conduite par Copé s'est déchirée. Sa fraction centriste est partie fondée l'UDI, emmenée par Jean-Louis Borloo. Patrick Buisson, le théoricien de l'ombre d'une prétendue droitisation de l'électorat, poursuit son travail d'influence à coup d'interviews et de coups bas. L'UMP se cherche et s'est perdue: elle ne progresse pas dans les sondages, et ne doit ses victoires électorales aux scrutins législatifs partiels qu'à la désertion de l'électorat de gauche. Le Front national de Marine Le Pen encaisse, engrange et progresse.
En coulisses, les travaux de Nicolas Sarkozy pour empêcher toute reconstruction sont désormais si visibles qu'ils finissent par gêner. Sarkozy veut rester dans le jeu pour revenir en 2017. Ses proches et lui même ne le cachent même plus. Et donc ces derniers fusillent tout ce qui pourrait ressembler à une renaissance. Sarkozy a encouragé Copé contre Fillon. 
Voici qu'un nouvel épisode s'ajoute à cette série de décompositions.
Alors que Marianne nous apprenait que Carla Bruni voyageait à l'oeil grâce à son statut d'épouse d'ancien président de la République, une autre nouvelle, une vraie déflagration celle-là, est venue troubler l'avenir déjà gris de l'UMP: le Conseil Constitutionnel rejette les comptes de la dernière campagne présidentielle du candidat Nicolas Sarkozy pour 466.118 euros, soit 2,1% de dépassement du plafond légal.
Concrètement, cela signifie que le candidat Sarkozy a perdu quelque 11 millions d'euros de remboursement sur les 23 millions d'euros de dépenses électorales. Grand seigneur, Jean-François Copé a engagé l'UMP : l'ancien parti présidentiel règlera la note: "La campagne présidentielle fut une entreprise collective et c'est donc toute notre famille politique qui se doit d'assumer de manière solidaire les conséquences financières de cette décision émanant de la plus haute juridiction de notre République." Or les caisses avaient déjà été vidées par la défaite législative de juin 2012. Depuis, l'ex-parti unique de la droite a dû se débarrasser d'une cinquantaine de collaborateurs.
Bref, c'est une catastrophe. Jean-François Copé lance un appel aux dons, au-delà de sa famille politique. 
L'UMP aura quelque difficulté à crier au complot politique ourdi par l'actuelle équipe élyséenne. Elle n'y est pour rien. Si l'on était cynique, on pourrait même conclure que l'UMP ne s'en tire pas si mal : le dépassement du plafond de campagne n'est "que" de 466.118 euros. Or, à relire la chronique des déplacements et réceptions présidentielles de l'ère Sarkofrance, on réalise combien cette campagne sarkozyste avait finalement commencé bien tôt, et coûté bien plus cher.
"Toute la semaine, le candidat Sarkozy a enfilé des perles, les siennes, celle d'un candidat qui aimerait que les Français voient leur pays comme lui, qu'ils oublient ses échecs et promesses non tenues, et acceptent son nouveau rôle, une vraie composition, celui d'un monarque enfin protecteur. De retour des Antilles, après un passage inutile à Washington, il a continué sa tournée des voeux. Aux parlementaires UMP (mercredi), aux forces économiques (jeudi), puis au Conseil économique et social (vendredi), il a répété les mêmes termes sur le même ton, affiché la même satisfaction avec la même mise en scène. Avec la Tunisie en proie à de violentes émeutes depuis décembre, Sarkozy a surtout gâché une belle occasion de redorer son blason. Et l'affaire des otages au Niger complété le sinistre tableau. " (193ème semaine de Sarkofrance, 15 janvier 2011)

Le Conseil a su se montrer indulgent en n'évaluant que les dépenses engagées près de la durée de la campagne officielle...Tout juste a-t-il réintégré quelques frais du discours de Toulon, en décembre, qui de toute évidence n'avait d'autre objet que de lancer une campagne. Les alertes avaient pourtant été nombreuses.
Finalement, Sarkozy, chaque semaine, parvient à nous distraire. Il a repris sa liberté de parole - finies les confidences tonitruantes à la presse ! Il a démissionné du Conseil constitutionnel.
Enfin !


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