L'humanité a frôlé l'extinction il y a 70.000 ans, décimée par des conditions climatiques extrêmes, selon des travaux d'une équipe de paléontologues publiés jeudi.
"Qui aurait pensé qu'il y a seulement 70.000 ans, un climat extrême a réduit notre population à un nombre tellement infime que nous étions au bord de l'extinction", écrit Meave Leakey, professeur de paléontologie à l'Université Stony Brook (New York, est) ayant participé à ce projet. Des études précédentes avaient montré que la population humaine, qui s'élève aujourd'hui à 6,6 milliards, ne totalisait peut-être que deux mille individus il y a 70.000 ans.
L'Afrique de l'est paraît avoir subi une série de sécheresses sévères entre il y a 135.000 et 90.000 ans et ces phénomènes climatiques auraient contribué à des changements dans la population humaine, la divisant en petits groupes isolés qui se sont développés indépendamment, expliquent Doron Behar du centre médical Rambam à Haifa en Israël et Saharon Rosset, du centre de recherche du groupe IBM à Yorktown Heights (New York, est), les principaux auteurs de ces travaux.
Et ce n'est qu'il y a 40.000 ans que tous les groupes humains sont devenus partie intégrante d'une seule population pan-africaine, réunie après avoir été séparée pendant 100.000 ans.
"Cette étude illustre l'extraordinaire puissance de la génétique pour révéler certains des événements clé de l'histoire de l'espèce humaine", souligne Spencer Wells, de la National Geographic Society.
"Il s'agit vraiment de l'épopée humaine écrit dans notre ADN qui nous montre de petites bandes formées des premiers humains, séparées par des conditions climatiques très dures, avant de se regrouper après avoir failli disparaître de la surface du globe pour aller peupler le monde", poursuit-il.
Source et date de l'article Le Monde.fr 25 avril 2008