Après la sévère correction que vient de subir l’or, les spéculateurs du métal jaune sont mal en point et entrent dans la phase psychologique du déni. Celle-ci est souvent accompagnée de sueurs froides et de nuits blanches. Encourageant l’insomnie, de nombreux analystes se rassurent des bons chiffres de l’emploi et soulignent que l’or va retrouver sa place parmi les artefacts poussiéreux.
Le plancher ne serait pas atteint pour autant. Rogers pense que cela peut prendre encore 12 à 24 mois et l’once aura le temps de descendre aussi bas que 900$. Et ensuite? Oui, ça pourrait remonter. Pourquoi? Pourquoi pas! Il peut y avoir un tas de raisons, mais elles sont surtout «géopolitiques». Évidemment, plus l’économie américaine s’améliore moins cela laisse de place à l’or pour servir de refuge. En bref, on ne sait pas.
L’analyste Tom Fitzpatrick de CITI estime que le récent recul de l’or fait étrangement penser à la période 1975-76 et on doit garder espoir. L’once d’or s’était à ce moment aussi, corrigée fortement avant d’entreprendre un rallye de 4 ans multipliant sa valeur par huit. En second lieu, lorsque l’URSS a envahi l’Afghanistan, le cours est passé de 470 à 850$. Moi, je veux bien que les spéculateurs s’accrochent et retrouvent leurs billes. Mais compter sur la répétition d’évènements très conjoncturels pour espérer, ce n’est pas très cartésien.
Mon point de vue sur l’or est très simple. Ce n’est pas un investissement. C’est un objet de parure. Même dans un portefeuille. On le garde longtemps par valeur sentimentale. Le prix de l’once remontera-t-il? Sans doute. Mais comme avec tous ces objets de spéculation qui n’apportent aucun revenu et n’ont que très peu d’utilité industrielle, l’attente peut être TRÈS longue.
Ce que monsieur Fitzpatrick ne montre pas, je l’ai ajouté sur son graphique. Après la correction de 1987, l’once a mis 18 ans avant de retoucher les 450$. La meilleure question que les investisseurs doivent se poser avec les placements sectoriels: Avez-vous du temps?