Après la NFC, voyons maintenant ce qui fait jaser dans la
conférence américaine à 2 semaines du début des camps d’entraînement.
5 ) L’argent achète-elle le bonheur?
Non, je ne fais pas une pub de Loto-Québec, mais plutôt un
avertissement, qui revient année après année lorsqu’une formation fait sauter
la banque lors de la période des joueurs autonomes. Cette saison, les grands
dépensiers furent les Dolphins de Miami, qui ont ouvert les goussets 258
millions de fois. Mike Wallace, Dustin Keller, Dannel Ellerbe et Brent Grimes
sont les principaux arrivants, sans compter le WR Brian Hartline qui a aussi
signé une prolongation de contrat. Le magasinage ne semble d’ailleurs pas
terminé à South Beach, l’équipe disposant encore de 20 millions sous le plafond
en vue de 2013. Les Broncos, grâce notamment aux additions de Wes Welker,
Dominique Rodgers-Cromartie et Louis Vasquez figurent également au palmarès des
formations les plus actives. Une technicalité leur a cependant coûté cher alors
qu’Elvis Dumervil leur a faussé compagnie pour aller rejoindre les Ravens.
Est-ce que ces millions versés à gauche et à droite en mars rapportent en
septembre? Si on regarde l’exemple récent des Eagles, nous sommes tentés de
répondre non. Je l’avais d’ailleurs déjà fait avant que la folie ne débute et
je ne change pas d’avis : les millions investis par les Dolphins vendront peut être des billets et des gilets
à l’effigie de Mike Wallace, mais ils ne permettront pas de devancer les Pats
dans l’AFC Est. Dans le cas de Denver cependant, puisque les acquisitions se
greffent à un noyau déjà solide, ça pourrait fonctionner.
4 ) Que feront les champions revampés ?
Rarement un club champion a eu l’air autant décimé quelques
semaines après sa conquête. Lewis, Ellerbe, Reed, Kruger, Birk, Boldin, les
corbeaux ont quitté le nid à une vitesse effrénée. A prime abord, le
turbo-contrat consenti à Joe Flacco semblait avoir causé des ravages, mais un
bon repêchage jumelé à des additions heureuses (comme celle d’Elvis Dumervil)
ont redonné du tonus aux champions en titre. N’empêche que les pertes sont
importantes et elles laisseront inévitablement des traces. Les nouveaux éléments, parmi lesquels
figurent nombre de recrues, auront besoin d’une période d’adaptation, ce que ne
permet pas nécessairement une cédule comprenant les Broncos, les Texans, les
Packers et les Steelers au cours des 7 premières semaines. Déjà que plusieurs
pensent que les Corbeaux représentent simplement une formation ordinaire qui a
peaké au bon moment au cours des séries. Il est vrai que les statistiques, tant
de la défensive que de Joe Flacco n’ont ébloui personne durant la saison
régulière et que n’eut été de ce jeu aussi miraculeux que chanceux à San Diego à la fin novembre, Baltimore n’aurait même pas fait les séries. Donc, bien malin celui qui peut dire quel
visage auront les champions en 2013.
3 ) Y-a-t-il de l’espoir pour les derniers de classe?
Habituellement dans la NFL, avec la parité et le plafond
salarial solidement implanté, les revirements sont rapides. Qu’on pense aux
Rams de 1999, champions du Super Bowl suivant une saison de 4-12 ou aux Pats de
2001, auteurs du même exploit suite à un 5-11 en 2000. Plus récemment, les
Bengals, les Colts et les Falcons ont opéré des redressements rapides. Sauf que
dans l’AFC, les derniers de classe semblent abonnés perpétuellement au dernier
rang. En effet, tant les Bills, que les Browns, les Jags, les Raiders et les
Chiefs végètent dans les bas fonds depuis belle lurette. Malheureusement pour
leurs partisans, 2013 ne fournit à prime abord que peu de raisons d’espérer. La
pire situation se trouve indéniablement à Oakland, dont le roster se compare désavantageusement
à celui des Tiger-Cats. De son côté, le Buffalo lancera (encore) un nouveau QB
dans la mêlée, tandis que malgré des acquisitions surpayées en défensive (I’m
talking to you Paul Kruger), les Bruns n’ont pas amélioré leur minable groupe
de receveurs pendant que leur QB qui devait être challengé au camp d’entraînement
ne le sera que par les inspecteurs du BS s’ils voient cet accoutrementsupposément patriotique! Ce n’est guère mieux à Jacksonville où la douloureuse expérience Blaine « le
chevreuil » Gabbert se poursuivra avec ou sans Maurice Jones-Drew, qui
récupère de sa blessure au pied et qui souhaiterait être ailleurs. Dans ce
triste groupe, la lueur d’espoir se situe à Kansas City, où l’arrivée d’Andy
Reid insuffle une bonne dose d’optimisme. Quelques bonnes additions (Sean
Smith, Dunta Robinson, Alex Smith et Donnie Avery) se joignent à un noyau
intéressant sur papier qui sous-performe depuis quelques années. Dans une
division plutôt faible, Reid pourrait rapidement imposer son style et ramener
BBQ City vers la respectabilité. En terminant, même si leur descente aux enfers
est plus récente, nous suivrons avec une curiosité morbide jusqu’à quelles
abysses le cirque New Yorkais descendra cette saison. Ça promet!
2 ) A qui Tom Brady lancera-t-il le ballon?
Wes Welker, Brandon Lloyd, Rob Gronkowski, Aaron Hernandez
et Danny Woodhead. Des 5 meneurs pour les verges accumulées dans les airs en
2012 chez les Pats, il ne serait pas du tout surprenant qu’aucun d’entre eux ne
soit en uniforme lors du match d’ouverture. Chose certaine, seul le fragile
Gronkowski est encore avec l’équipe à ce stade-ci. Pour remplacer tout ce beau
monde, il y a …. Danny Amendola (lui-même plutôt fragile) et Jake Ballard. On
dira bien que Tom Brady a gagné ses Super Bowls sans WR de renom au début des
années 2000, mais à ce moment-là, l’unité défensive menait l’équipe, ce qui n’est
plus vrai aujourd’hui. Brady devra travailler très fort pour développer une
chimie avec ses nouvelles cibles. Coach Belichick a toujours eu comme
philosophie que ses joueurs étaient des pièces interchangeables de son système
et que c’est grâce à ce dernier qu’il gagnait. Cette théorie subira un sérieux
test et, même s’il ne l’avouera jamais ouvertement, gageons qu’il regrette
aujourd’hui d’avoir laissé filer Welker lors de la période des agents libres.
1 ) De nouveaux prétendants émergeront-ils?
Voici la liste des 10 derniers représentants de l’AFC au Super
Bowl : Ravens, Patriots, Steelers, Colts, Steelers, Patriots, Colts,
Steelers, Patriots, Patriots. Répétitif?
Un peu!! Sauf que ça représente bien l’état des forces dans cette conférence. :
Brady, Manning et la guerre Pittsburgh – Baltimore. Personne d’autre n’a pu
détrôner ces poids lourds de leur piédestal et je suis prêt à parier que si
nous faisions un sondage à ce sujet en vue de la prochaine saison, les
formations du beau Tom, du Sherrif et de Joe Flacco occuperaient encore le haut
du pavé. Peuvent-elles être tassées? A première vue, les prétendants sont peu
nombreux. Aucune des 10 formations exclues des séries en 2012 ne semble particulièrement
menaçante, ce qui laisse Indianapolis, Cincinnati et Houston. Les premiers ont
surfé sur une irrésistible vague d’émotions la saison dernière et ont multipliéles remontées spectaculaires. Par contre, ce n’est pas nécessairement le
genre de recette qui fonctionne 2 ans de suite, même si la présence d’Andrew
Luck nous oblige à respecter les fers à cheval. Un QB dominant est justement ce
qui manque aux Bengals pour appartenir à l’élite. La victoire sur la route à Pittsburgh
en décembre constitue un premier pas, mais la décevante prestation à Houston en
séries montre que les tigrés devront prendre des bouchées doubles pour enfin
surmonter leurs complexes et vaincre les puissances de la ligue avec régularité.
L’AFC Nord est à leur portée, mais de là à jaser Super Bowl, il y a une marge…
Ce qui nous amène aux Texans. Dominants pendant les ¾ du calendrier régulier,
Houston s’est fait anéantir par les Pats devant l’auditoire national à la
semaine 14 et ils ne s’en sont jamais remis. Du coup, l’équipe a exposé ses
limites, surtout mentales et ils n’ont plus été un facteur par la suite. Les
couleurs de l’équipe seront défendues par sensiblement le même groupe de
joueurs en 2013 et il faut se demander s’ils accéderont enfin au niveau
supérieur, surtout que leurs leaders offensifs prennent de l’âge. Rien n’est
moins sûr si vous voulez mon avis, mais ils demeurent quand même la meilleure
option pour déloger les gros cogneurs habituels du sommet de l’AFC.