Le dernier rapport d’activité de la DGFiP montre que seule la moitié des foyers fiscaux français, soit exactement 18 152 160 contribuables sur 36 389 256, payent de l’impôt sur le revenu.
On aurait pu croire que le hasard fait bien les choses en coupant ainsi la poire en deux parts identiques, l’une pour les pauvres et l’autre pour les riches.
Or, il n’en est rien car la moitié qui ne paie pas d’impôt sur le revenu ne jouit pas forcément de ce privilège en raison de la faiblesse de ses revenus.
En effet, nombre d’entre eux sont non imposables parce qu’ils auront largement défiscalisé en amont, soit volontairement par des dons aux œuvres, l’emploi à domicile ou l’investissement dans certaines sociétés, soit passivement en bénéficiant par exemple de la prime pour l’emploi.
Dès lors, il faut plutôt se dire que la légion des non imposables est constituée pour une bonne part de foyers qui auront pris leur précaution pour ne pas l’être ou auront profité des largesses de l’administration.
Quant à la moitié qui reste imposable, certains d’entre elle auront sans doute oublié qu’il suffisait de donner 1 500 € aux œuvres pour effacer totalement ses 1 000 € d’impôt.
Le jour où le contribuable décidera réellement, en toute connaissance de cause, s’il préfère donner à l’Etat ou à sa cause favorite, le rendement de l’impôt sur le revenu chutera terriblement.
Quand on sait qu’il suffit à un célibataire d’être smicard pour être imposable, cela n’aurait d’ailleurs pas laissé d’être inquiétant quant à l’état de pauvreté de la population française si la moitié des foyers avait été déclarés non imposables uniquement du fait de leurs revenus…
Olivier Bertaux