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Musique : le reflet brut et mélancolique d’Aurélien Boileau et Cary T. Brown

Publié le 10 juillet 2013 par Ralph

Musique : le reflet brut et mélancolique d’Aurélien Boileau et Cary T. Brown

Le duo Aurélien Boileau et Cary T. Brown sur le plateau de l'émission kubic sur TV Cristal en Moselle en 2013. Crédits photos : Kubic - Virginie Faucher, Fred Ritter

PARIS, par Charles-Éric Perrin Gimet
Avec Ralph Bechani à Nice

En rencontrant le premier d'entre eux, Cary T. Brown, dans le début des années 90 au fin fond d'une campagne alsacienne nichée quelque part sur la Route des vins, nous avions tout de suite compris que ce jeune chanteur et musicien américain tout juste débarqué en France ne laisserai personne indifférent.

Né dans le sud des États-Unis, c'est en Pennsylvanie qu'il a fait ses armes.

Aujourd'hui, nous le retrouvons avec une énergie et une inspiration intacte et à notre grande surprise en duo, aux côtés d'un jeune auteur, compositeur et interprète français, Aurélien Boileau.

Depuis plus de sept ans, Aurélien Boileau et Cary T. Brown composent ensemble. C’est dans cette dualité qui frappe au tout premier coup d’œil (le premier s’habille en noir et l’autre en blanc) que les deux acolytes, devenus de véritables amis au gré des kilomètres, créent leur premier album commun : Good Day, Bad Day.

Sortie en 2011, leur musique s’impose dans un nouveau genre.

A la première écoute, notre cœur balance. D’abord Folk… puis, non, plutôt Pop… avec des sonorités Rock’n’roll… difficile de dire. Pourtant, une chose reste certaine : leur style dénote et détonne. En bref, du Modern-Folk qui fait du bien !

Car, en effet, de belles surprises viennent ponctuer cet album « Urban Folk Rock ». D’abord Gold, le premier titre, qui s’attaque aux accents country du Kentucky natal de Cary T. Brown. Puis, dès la seconde piste, c’est I Am qui nous transporte par sa puissance rythmique. Un titre qu’accompagne d’ailleurs un clip « fait maison », pour le plaisir de partager leur musique, aussi, avec les yeux.

S’ensuit le planant Whatever Tomorrow, avant le tout aussi plaisant Captivity, en featuring (s’il-vous-plaît !) avec Michael Jones…

Mais, ce serait mal reconnaître leur surprenante diversité que de ne pas évoquer Carolina qui conclut, tout en douceur et en émotion, leur album.

De l’Américain décalé au "Frenchy multifacette"

Good Day, Bad Day se nourrit des expériences de chacun, pour la musique qu’on aime tous. Et ce ne sont pas les succès qu’ils enchaînent en tournée qui pourraient nous contredire.

Il y a en pour tous les goûts. De l’Américain décalé au Frenchy multifacette, du cow-boy fou au chef d’orchestre… il n’y a qu’un pas ; et c’est avec une aisance déconcertante que ces deux aventuriers du nouveau son le franchissent.

Mais au delà des goûts justement, du style et du travail acharné d’Aurélien et Cary, il y a deux Voix! Il est presque inutile de montrer du doigt qui des deux interprètes a l'accent le plus pointu.

Ainsi, Cary joue de des ses cordes vocales au moins aussi brillamment qu'il ne joue de sa guitare folk, doublé par le charme de cet accent américain qui ne l'a jamais quitté. Idéal somme toute pour faire face à la fougue et au talent vocal d'Aurélien, comme marqué au fer.

A la singularité du tandem ce sont trois musiciens qui viennent aussi le plus souvent renforcer l’harmonie musicale, artistique et humaine : le batteur, percussionniste Clément Adolff, le bassiste Foes Schmidt et le claviériste accordéoniste Pierre willem.

C’est donc avec un impressionnant désire de partager leur amour de la musique, qu’ils ont accepté de répondre à quelques questions. Car qui, mieux qu’un ami, peut encore parler de l’amitié ?

INTERVIEW – Cary T. Brown (C) et Aurélien Boileau (A)

Musique : le reflet brut et mélancolique d’Aurélien Boileau et Cary T. Brown

Comment vous présentez à ceux qui ne vous connaissent pas encore ?

C : « Américain, 1m78… (rires). Je suis un musicien passionné depuis tout petit et suis devenu un peu plus sérieux avec mes premiers concerts aux Etats-Unis. Je suis venu en France à 25 ans.

J’ai d’abord tourné seul pour des scènes ouvertes, des bars avant de rencontrer Miguel Ruiz, un super guitariste, qui m’a gardé sous son aile et avec qui j’ai tourné pendant trois ans. Je me suis lancé dans un album solo en 2005 et c’est à l’occasion que j’ai rencontré Aurélien. »

A : « Pour ma part, j’ai commencé la musique très tôt, à 4 ans, par le piano. Un peu de théâtre à 5 ans, et mon premier groupe avec mon voisin alors qu’on avait 10 ans. J’ai une formation classique avec le piano mais je me suis tourné très vite vers la guitare que j’ai appris seul poussé par l’effet Rock’n’roll.

J’ai continué avec mon premier partenaire jusqu’à 18 ans quand il part pour l’autre côté de l’Atlantique.

J’ai ensuite travaillé pour un label comme musicien pendant 5 ans et c’est là que je suis tombé sur Cary qui enregistrait son album. On a donc tout de suite travaillé ensemble puisqu’il avait justement besoin de musicien. »

Vous vous connaissez depuis près de huit ans. Comment est venue l’idée d’un album commun ?

C : « On ne voulait pas qu’interfère mon album perso et le notre… »

A : « On voulait d’abord défendre l’album de Cary sur scène. Notre amitié et nos chansons se sont construites sur la route. On a mis un certain temps mais tout c’est fait très naturellement.

A force de jouer ensemble sur scène, on a commencé à ne plus jouer les musiques de Cary mais celles que nous avions créées, nous… Là, on s’est dit qu’il serait peut-être temps de réaliser un vrai projet : Good Day, Bad Day »

Good Day, Bad Day, déjà dans le titre, semble être un album des oppositions. Qu’en pensez-vous ?

C : « On est réellement différent, et ça se voit ! On aime mettre ça en avant, cultiver cette différence. Des gens aiment le brun ténébreux et d’autres, le blond, cow-boy à ses heures. Normalement les gens qui viennent d’horizons si variés, lui le rock et moi la country, ne s’entendent pas forcément aussi bien. Là, c’est plutôt réussi ! »

A : « C’est vrai, mais je pense aussi que la raison première du nom de l'album est plus liée aux chansons. Certaines sont « happy », donnent la banane et d'autres sont très lourdes, sombres. Nos chansons sont des moments de vies. C'est un ressenti et on écrivait aussi en fonction de ce que l'on ressentait.

Bon, c’est vrai que je m’habille souvent en noir et lui en blanc… mais on est tous les deux « bad » et « good », tout dépend de l’instant. »

On a vu que votre style de musique était particulièrement différent des autres. Par quoi ou par qui avez-vous été inspiré pour arriver à ce résultat ?

C : « Direct, Johnny Cash ! Sinon, un musicien peu connu en Europe, Marty robins… Je ne suis pas vraiment puriste, j'ai l'esprit musical très ouvert. J'étais aussi un très grand fan de Pink Floyd et tout le mouvement grunge. Je suis à l’affût des actualités. »

A : « Si je ne devais emmener qu’un album avec moi se serait le Best Of de Foreigner. Mais j'ai aussi un côté métal. ACDC d'abord pour finir avec Korn. Mes amis étaient très rock. J’apprécie particulièrement John Mills aussi, dont le premier album m’a été offert par mon père. »

Vous êtes en tournée depuis de nombreux mois, dans toute la France et au delà. Comment appréhendez-vous la ferveur autour de votre duo ?

C : « La tournée se passe super bien ! On veut que les gens aient la banane et c’est aussi pour ça que l’on essaie d’être le plus disponible possible. On fait des petites scènes, ce qui nous permet de profiter au maximum des réactions des gens.

Quand on monte sur des scènes plus grandes comme au « Bass Zorn Live » en Alsace, devant plus de 3000 personnes, c’est incroyable et tellement bien aussi ! L’avantage d’être encore de « petits musiciens » c’est de pouvoir faire de tout. »

A : « Le fait que nous soyons basés à Strasbourg nous permet d’être proche de nombreux pays… et du coup de jouer devant des personnes qui apprécient différemment ce que nous faisons. La différence… tout est là ! (rires) »

Musique : le reflet brut et mélancolique d’Aurélien Boileau et Cary T. Brown

Au-delà de la tournée, avez-vous des projets à plus long terme ?

C : « Oui ! L’album suivant est déjà en cours de préparation et on aimerait bien qu’il sorte en Mai-Juin 2014 cette fois avec notre propre label (Rame Nation Record) pour avoir encore plus de liberté artistique. On va quand même rester très fidèle au Good Day, Bad Day, à notre identité.

A : « Le fait d’avoir notre label nous permettra aussi de rester soudés tout en envisageant un album solo. De quoi être collés encore de nombreuses années ! »

C : Je peux aussi vous dire qu'on entre en studio fin 2013 pour enregistrer un EP. La sortie est prévue au printemps 2014, dans la perspective d'une tournée et du prochain festival du Printemps de Bourges.

Les dates de la tournée : http://www.ctbab.fr/structure/tour.htm
Site web
: www.ctbab.fr

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