Je couine comme un porc
Je couine, d’avoir été pris le groin dans la culotte de la femme de chambre. Je couine d’avoir été montré au monde avec des menottes aux mains. Je couine de ne pas assumer mes actes. Je couine d’avoir vu mes avances repoussées par une simple femme de chambre. Je couine de ne pouvoir réserver une chambre d’hôtel, sans que l’on me réponde : « très drôle ».
Je couine d’avoir été jeté comme un malpropre par ma délicieuse épouse. Je couine de ne plus disposer à ma guise de la fortune héritée par mon ex épouse. Je couine quand mon arthrite me fait si mal en gravissant les marches du festival de cannes, que d’aucun ont pu penser que je les narguais.
Je couine de me plaindre et de me re plaindre. Je couine, je couine, je couine de voir mes amis politiques tomber les uns après les autres. Je couine de savoir que mon petit tour médiatique me permet de me remettre en selle. Je couine de penser que comme d’autres je vais sortir de mon silence.
Je ne veux plus couiner, mais exister et me remettre a grogner, grogner, grogner et rejoindre la porcherie que je n’aurai jamais du quitter.
Mais qui suis-je? à me délecter de couiner?