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A lire: 100 histoires pour apprendre la Grande Boucle

Publié le 10 juillet 2013 par Jean-Emmanuel Ducoin
Les 100 histoires du tour 
de France, de Mustapha Kessous 
et Clément Lacombe. Éditions PUF, collection « Que sais-je ? », 128 pages, 9 euros.
Le Tour reste-t-il la plus extraordinaire des aventures de l’extrême? D’un été l’autre, devant le peuple chaque année retrouvé à lui-même, la course a forgé des destins usinés dans le plus beau matériau: l’Histoire, avec un énorme H. Pour la centième édition, ne manquez sous aucun prétexte la lecture du dernier «Que sais-je?», aux éditions PUF, de Mustapha Kessous et Clément Lacombe, qui en connaissent un rayon. Intitulé les 100 Histoires du Tour de France, vous y découvrirez quelques récits qui racontent, mieux que toute exaltation, les légendes des temps souvent réécrites ou réinterprétées, faites de sang, de larmes, de sourires et des joies, autant de souvenirs partagés qui dépassent les générations.
De la naissance en 1903 dans une France encore coupée en deux par l’affaire Dreyfus, à la victoire du premier Anglais, Bradley Wiggins, en 2012, c’est un pan de l’histoire de France qui défile ainsi sous nos yeux embués. Le Tour? «Une parenthèse en or et jaune, écrivent les coauteurs. Une longue respiration qui ponctue les étés français. (…) Le Tour est aimé, détesté, moqué… Et pourtant, un mois de juillet sans lui, c’est comme un été sans chaleur. Même les deux guerres mondiales et le virus du dopage ne sont pas parvenus à le tuer. Il semble immortel.» Armés d’un style pédagogique mais enlevé, les auteurs vous apprendront par exemple que, 
en 1904, l’épreuve fut entachée par des coups de feu, 
des jets de clous et des disqualifications, au point qu’Henri Desgrange, son fondateur, annoncera (à tort): 
«Le Tour est terminé et sa seconde édition aura, je le crains bien, été sa dernière.» Vous saurez tout de l’épopée du maillot jaune, des premières ascensions dans 
les Pyrénées ou dans les Alpes, du Tour le plus long 
(5750 kilomètres, en 1926, une véritable folie !), des raisons qui justifièrent le choix des équipes nationales, 
dès 1930.
Vous comprendrez pourquoi la dopette devint le dopage, et comment le dopage, au carrefour des années 1990, se transforma en pratiques scientifiques sous 
la férule d’apprentis sorciers sans foi ni loi. Et puis il y a toutes les aventures des Géants de la route, sans lesquels la France ne se retrouverait pas chaque juillet dans 
les contours surannés d’un Hexagone de salle 
de classe. Allez, une dernière larme pour notre héros René Vietto, le grand sacrifié de 1934, qui offrit sa roue à son leader Antonin Magne en abandonnant la victoire promise – il ne remportera jamais l’épreuve. Pour Coppi, Bartali, Poulidor, Anquetil, Hinault, Fignon et les autres. Quand l’épique voisine avec l’anecdotique, nous sommes tous des enfants du Tour. Non?

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