VANCOUVER — Malgré les efforts déployés depuis des dizaines d'années
par les femmes pour dénoncer les agressions de leur conjoint, la
gestion par la police des cas de violence conjugale est déficiente au
Canada.
C'est ce qu'ont déclaré les participantes à une conférence internationale organisée à Vancouver, à laquelle assistent également des avocats des droits des femmes de Nouvelle-Zélande, des Etats-Unis, d'Ecosse, d'Angleterre et du Pays de Galles.
Louise Russell, membre de l'association Vancouver Relief, créée en 1973, affirme que la plupart des femmes victimes de violence ne prennent même pas la peine d'appeler le 9-1-1 parce qu'elles ne font pas confiance aux policiers.
Elle cite comme exemple de négligence policière le cas d'une femme morte le mois dernier à Abbotsford, en Colombie-Britannique, après un appel auquel les services du 9-1-1 n'ont pas donné suite.
Selon la police, qui enquête actuellement sur cette affaire, le téléphoniste au 9-1-1 a retourné l'appel et parlé a un homme. Il a ensuite estimé que la police n'avait pas à intervenir dans ce cas.
Lee Lakeman, le porte-parole pour la Colombie-Britannique de l'Association canadienne des centres contre les agressions à caractère sexuel, a déclaré que, la plupart du temps, les policiers ne croient pas les femmes qui déclarent avoir été victimes de viol. Si tel est le cas, pense M. Lakeman, c'est parce qu'ils ont été influencés par l'opinion de leurs supérieurs.