Crazy Joe // De Steven Knight. Avec Jason Statham, Senem Temiz et Vicky McClure.
Jason Statham me fascine. Il trouve le moyen de tourner dans tout un tas de films par an et revient toujours au bercail, dans son Royaume Uni natal, tourner un petit film. Après
Blitz (2011), dernier film britannique qu'il ait tourné, il revient donc à Londres mettre le souk. Si l'idée était louable, notamment car Jason Statham est
toujours aussi bon, peu importe la qualité du film, je suis déçu par Crazy Joe. Alors certes, ce n'est pas le plus mauvais film que l'acteur ait pu faire, mais ce n'est pas non
plus son meilleur. Il manque quelque chose pour le transformer en réel bon film d'action. Peut être de rythme car l'on ne peut pas dire que le film est sous adrénaline tout le temps. Parfois,
quand je vois un film avec Jason Statham je repense à Hypertension et je me dis maintenant qu'il est bien trop mou dans tous les films qu'il peut faire par la
suite. Fort heureusement, ce n'est pas arrivé lors de mon visionnage de Crazy Joe qui avait quelques bons ingrédients, comme nous montrer sous un angle différent le Londres que
l'on a déjà pu voir dans plusieurs films.
Ex-soldat des forces spéciales britanniques, Joey Jones se retrouve à la rue dans Londres après s’être enfui pour échapper à un procès en cour martiale. En s’introduisant par effraction dans
un appartement inoccupé, il découvre de quoi recommencer une nouvelle vie.
Bientôt, il décroche un petit boulot dans un restaurant chinois. Plongeur, puis videur, il va peu à peu gravir les échelons pour devenir chauffeur et homme de main d’un ponte de la mafia
chinoise. Sa volonté sans limite et sa force physique lui font rapidement gagner la confiance de ses employeurs qui l’ont surnommé "Crazy Joe".
En voulant retrouver son ancienne petite amie, Joey découvre qu’elle a été assassinée. Il se jure de tout faire pour la venger. Commence alors pour lui une plongée infernale dans les pires
bas-fonds de Londres…
Le fait est que le film étudie son personnage avec une certaine élégance. On prend le temps de nous raconter son passé de soldat des forces spéciales, et le charisme de Jason
Statham fait tout le reste du boulot. Bien entendu, tout n'est pas parfait, notamment dans la manière dont les choses s'articulent. J'ai été un peu déçu que l'on n'aille pas vraiment
plus loin au sujet de l'histoire de base du film qui finalement ressemble à beaucoup d'autres choses que l'on avait déjà pu voir ailleurs. Cependant, il y a aussi quelques bonnes idées originales
qui permettent par moment au film de sortir du lot. C'est un peu ce que j'étais aussi venu chercher. Je ne voulais pas voir le dernier Jason Statham mais un nouveau Jason
Statham. Son personnage, assez sombre en soit, est assez bien mis en lumière par Chris Menges, un directeur de la photographie qui capture à merveille SoHo, un quartier
de Londres que l'on n'a pas l'habitude de voir dans ces circonstances.
Au milieu de nous balancer un film vidé de toute substance, derrière Crazy Joe il y a une réflexion sociale qui nous est proposée. Je suis assez content du fait que les
scénaristes prennent le sujet de cette manière, cela sort Jason Statham du syndrome Luc Besson et des films avec des grosses voitures, une prostituée et
quelqu'un pour la sauvée. Je ne dis pas qu'il sauve des prostituées tout le temps (il protégeait une enfant dans Safe par exemple), mais il y a bien souvent des histoires bien
trop peu creusée à mon goût. Le scénariste du très bon Les promesses de l'ombre nous fait d'ailleurs retrouver un peu du film de David Cronenberg derrière la violence accouplée
de cette réflexion intelligente. Maintenant je suis bien embêté car je suis partagé entre le film sympathique et pas désagréable que Crazy Joe était et le film qui ronronnait
parfois un peu trop (et du coup, je me suis un peu ennuyé à quelques reprises).
Note : 5/10. En bref, sans être le film de l'année, Crazy Joe avait de bons ingrédients et pour une fois que l'on cherche à aller plus loin que le charisme et
les talents d'action de Jason Statham… Je prends.