Les États qui exploitent l’énergie nucléaire et les industriels de la filière se sont réunis du 27 au 29 juin à Saint-Pétersbourg, à l’occasion de la conférence ministérielle internationale de l’AIEA (Agence internationale de l’énergie atomique). Deux ans après la catastrophe de Fukushima, la sûreté nucléaire a alimenté les discussions, alors que de plus en plus de pays se montrent intéressés par l’énergie nucléaire.
Selon Luc Oursel, le président du directoire d’Areva, la capacité nucléaire mondiale pourrait augmenter de 50% d’ici 2035, sous l’effet de la demande croissante de pays comme la Grande-Bretagne ou la Finlande, qui possèdent déjà des centrales, ou d’autres qui n’en ont pas encore comme la Turquie, l’Afrique du Sud, le Vietnam.
En Russie, près d’un milliard d’euros ont été investis pour accroître la sûreté et l’efficacité des centrales nucléaires, assure le patron de l’énergéticien russe Rosatom. Sergeï Kirienko a également insisté sur le fait que le nucléaire émet très peu de dioxyde de carbone, à l’heure où la consommation de charbon continue d’augmenter sous l’effet de la croissance des pays émergents :
« Si on arrêtait toutes les centrales en service aujourd’hui dans le monde, il y aurait d’un coup une émission de plus de 1,7 milliard de tonnes de CO2 par an ».
Même s’ils ont encore principalement recours au thermique pour soutenir leur développement, les pays émergents ne sont pas insensibles à l’impact environnemental de leur production énergétique. Le nucléaire, qui émet peu de CO2 et permet de produire une grande quantité d’électricité, est une option retenue par de plus en plus de pays.
La Chine et l’Inde prévoit respectivement d’installer 45 GW et 10 GW nucléaires d’ici 2020. Représentés à Saint-Pétersbourg, des pays comme le Bangladesh et le Vietnam sont des candidats déclarés à l’énergie nucléaire.
« Pour assurer notre développement économique et pour limiter les effets de serre, la solution c’est le nucléaire. Cela devrait représenter 50% de notre électricité d’ici à 2020 » a déclaré le ministre vietnamien Vu Huy Hoang.
Pour tempérer cet enthousiasme, Jacques Régaldo, le président de l’association mondiale des exploitants nucléaires (WANO)a toutefois tenu à rappeler que la construction d’une première centrale nucléaire devait s’accompagner de l’émergence d’une culture du nucléaire, un processus long :
« Se lancer dans le nucléaire ne s’improvise pas. Il ne suffit pas de construire des centrales. Il faut avoir toute la culture qui va avec. Il faut 20 ans » a déclaré le Français au journal La Croix.