355.000 nouveaux cas et 148.000 décès estimés en 2011, c’est le fardeau du cancer en France, dont l’incidence progresse fortement, au point d’avoir été plus que multipliée par 2 en 30 ans. Ces nouvelles données, issues de l’étude de l’évolution de l’incidence et de la mortalité par cancer en France, communiquées par l’Institut de veille sanitaire au 11 juillet, cachent certes une diminution de l’incidence des cancers de mauvais pronostic et une augmentation de l’incidence des cancers de meilleur pronostic, mais aussi, et c’est préoccupant, une augmentation conjointe de l’incidence et de la mortalité pour le cancer du poumon chez la femme et le mélanome cutané chez l’homme.
Ce sont les premiers résultats de l’étude co-menée par le réseau Francim, les Hospices Civils de Lyon, l’Institut de veille sanitaire (InVS) et l’Institut national du cancer (INCa), sur la période 1980-2012 et les tumeurs solides pour 19 localisations. Une seconde vague de résultats portant sur les hémopathies malignes sera publiée en septembre prochain.
En 2012, le nombre de nouveaux cas de cancers en France métropolitaine est estimé à 355.000 (200.000 chez l’homme et 155.000 chez la femme).
Le cancer de la prostate reste de loin le cancer le plus fréquent chez l’homme (56.800 nouveaux cas par an) devant le cancer du poumon (28.200 nouveaux cas) et le cancer colorectal (23.200 nouveaux cas) et le cancer du sein le plus fréquent chez la femme (48.800 nouveaux cas par an), devant le cancer colorectal (18.900 nouveaux cas) et le cancer du poumon (11.300 nouveaux cas).
Cette incidence a considérablement augmenté entre 1980 et 2012 chez l’homme comme chez la femme (respectivement 107,6 % et 111,4 %) à la fois en raison de l’accroissement et le vieillissement de la population mais aussi en raison de progrès du diagnostic.
Alors que globalement, l’incidence est en baisse chez l’homme (en moyenne -1,3 % par an) et que son augmentation ralentit chez la femme (en moyenne 0,2 % par an), alors que l’incidence des
« premiers cancers », les cancers du sein chez la femme et de la prostate chez l’homme, est en baisse depuis 2005, a contrario l’incidence –tout comme la mortalité- augmente pour le cancer du poumon chez la femme (Visuel de droite) et le mélanome cutané (visuel de gauche) chez l’homme.Ainsi, chez la femme, l’incidence du cancer du poumon croît de 5,3 % par an entre 1980 et 2012 et de 5,4 % par an entre 2005 et 2012. Quant au mélanome, son taux d’incidence standardisé augmente de 4,7 % chez les hommes, vs 3,2 % par an chez les femmes.
En 2012, le cancer est responsable de 148.000 décès, 85.000 chez l’homme et 63.000 chez la femme, avec le cancer du poumon au 1er rang pour la mortalité chez l’homme (21.300 décès par an) et le cancer du sein chez la femme (11.886 décès par an). Le cancer du poumon est aujourd’hui le second cancer le plus mortel, devant le cancer colorectal. Si, pour la période 1980-2012, le taux de mortalité diminue en moyenne de 1,5 % par an chez les hommes et de 1 % chez les femmes, s’il reste plus élevé chez les hommes, il diminue aussi plus rapidement chez les hommes. Une diminution liée à la diminution de la consommation d’alcool et de tabac chez les hommes.
On retient ainsi, en dehors du fardeau croissant du cancer, en raison certes en partie de l’évolution démographique, l’augmentation d’incidence et de mortalité du cancer du poumon chez la femme et du mélanome chez l’homme, qui appellent à des efforts de prévention contre leurs facteurs évitables, le tabagisme et l’exposition aux U.V.
Source: Communiqué InVS Evolution de l’incidence et de la mortalité par cancer en France entre 1980 et 2012 (Vignette NIH)