N’ayant pu encore regarder en différé l’intervention télévisée de notre Président, je ne suis pas en mesure d’en faire un commentaire d’ensemble. Je me contente donc, pour aujourd’hui, à propos de deux phrases saisies au vol dans les extraits que j’ai pu voir, de livrer deux remarques qui démontrent sa propension constante à l’exagération.
Il a déclaré passer "un temps infini à ...". Puis-je respectueusement faire observer à celui qui aurait enfin revêtu un costume d’homme d’Etat qu’un temps infini est très exactement la durée de l’éternité, qui est tout à fait hors de notre portée. En ce qui le concerne, bien que ce ne soit pas humainement possible, le temps maximum qu’il puisse consacrer à sa tâche est de 24 heures par jour pendant les cinq années de son quinquennat. Parler de temps infini, c’est céder au lyrisme, ce n’est pas une parole d’homme d’Etat responsable.
Afin d’expliquer qu’il lui est possible de faire des erreurs, il nous confie qu’il est amené à "prendre une décision toutes les dix minutes". Etant donné que ce n’est pas l’impression qu’il nous a donnée depuis son arrivée au pouvoir, il pourrait être très instructif qu’il nous confie, en tablant sur une durée quotidienne de 8 heures de travail, sans doute très largement dépassée, les 48 décisions qu’il a été amené à prendre au cours de la présente journée du vendredi 25 avril 2008.
Je sais bien qu’on pourra m’accuser de m’acharner sur un pauvre Nicolas Sarkozy qui fait tant d’efforts pour expliquer sa politique aux Français mais vous conviendrez cependant que, sur les deux points évoqués, il dit un peu n’importe quoi. De là à supposer qu’il use du même de rigueur pour le reste...