Que feriez-vous si vous connaissiez la date exacte de la fin du monde ?
Scénario de Rodolphe, dessin de Lucien Rollin Public conseillé : Adultes, adolescents
Style : Aventure ésotérique Paru chez Glénat, le 3 juillet 2013 Share
L’histoire
Angers, une nuit d’octobre. Un mystérieux visiteur masqué s’introduit dans la forteresse des ducs d’Anjou et se dirige vers les Tapisseries de l’Apocalypse. Cette oeuvre d’art médiévale, commandité par le duc d’Anjou Louis 1er, féru de sciences et d’ésotérisme, fut en son temps la tapisserie la plus grande jamais entreprise.
Malgré un neutraliseur de caméra vidéo, l’inconnu est repéré par le service de protection du musée (la SDSA) qui donne immédiatement l’alarme. Fonçant sur place, les deux agents, Paul et Stephane ne trouvent aucune trace du voleur. Encore plus étonnant, aucun vol ni dégradation n’est constatés. Persuadés que l’inconnu va recommencer, les agents mènent l’enquête et découvrent que le château contient des passages secrets ignorés de tout le monde.
Mais qui est ce mystérieux visiteur et que cherche t-il vraiment ?
Ce que j’en pense
Avec « La Bête de l’Apocalypse », Rollin et Rodolphe signent un album co-édité par « Glénat » et les « éditions du patrimoine ». La région Angevine profite donc du savoir-faire de ces deux auteurs aguerris pour promouvoir son patrimoine historique. Côté auteurs, la contrainte est assez minime, puisqu’il s’agit d’utiliser et de représenter fidèlement les lieux emblématiques.
C’est donc autour du Château des Ducs d’Anjou et son trésor (la Tapisserie de l’Apocalype) que Rodolphe et Rollin ont imaginé une enquête à l’arrière-gout ésotérique. Rien de très nouveau pour ces deux auteurs qui ont déjà oeuvré dans cet univers, mais une histoire plutôt bien construite, qui se lit avec plaisir.
Pour nous emmener dans son récit de vol et de secrets, Rodolphe alterne scènes en “temps réel” (effraction et enquête), explications historiques didactiques (un peu trop peut-être ?), et scènes parallèles à l’enquête qui en éclairent les enjeux. Le basculement dans le fantastique s’opère doucement, mais le récit au global reste très simple. On sent vite la limite du ‘One-shot’ en 46 pages qui ne permet pas de construire un récit suffisamment dense, dommage !
Le dessin
Sur ce sujet aussi, on sent tout le métier de Rollin en action. Parfaitement à l’aise dans des ambiances contemporaines, il met en image le récit de Rodolphe en privilégiant la lisibilité, mais sans prise de risque. Son trait précis sert au mieux les décors réalistes, mais manque un peu de chaleur (particulièrement sur les portraits).
C’est un travail de “faiseur” qui maîtrise son art, que Rollin nous offre ici, à la manière de son scénariste.
Pour résumer
Angers, son château des Ducs d’Anjou et sa salle des Tapisseries de l’Apocalypse. Rodolphe et Rollin, en bon ‘faiseurs’ nous invitent dans une enquête au parfum d’ésotérisme. Le dessin réaliste de Rollin met en image, avec beaucoup de lisibilité, un récit bien construit, mais peu original. Les « éditions du patrimoine », co-éditeurs, profitent du savoir-faire de ces deux auteurs aguerris pour promouvoir le patrimoine historique.