Japan Expo 2013 : Interview [TSUME]

Découvrez l'interview de Tsume réalisée à Japan Expo.

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Japan Expo 2013 – 13ème impact

Du côté des figurines – Interview de Patrick Grange de Tsume

Nous sommes au second jour de Japan Expo. Est-il possible de faire un point sur vos premiers retours ?

Patrick : Pour commencer nous avons été heureux d’avoir une si bonne ambiance lors de la présentation avec des bons retours et même des applaudissements lorsqu'on a dévoilé Zoro. Le public a été vraiment étonné et les fans, fidèles à Tsume, aux anges en découvrant le prototype. On a même été surpris de voir des personnes pleurer de joie. Donc, de belles réactions sur Zoro mais aussi sur Shaka, qui est le Saint qui a fait le plus beau démarrage depuis le début de la licence, après Ikki et Saga. Après, sur Asura, c’est positif mais la licence n’est pas particulièrement connue en comparaison des autres séries que l’on possède. Donc elle est occultée par One Piece, mais concernera le monde et donnera donc entière satisfaction aux fans. Ensuite, de belles réactions sur Fairy Tail et sur Erza de la part des fans qui sont heureux que l’on continue dans notre lancée, après Natsu et Gajil. Ca nous ouvre des perspectives sur cette licence puisqu’on prévoit de monter en qualité sur les HQF. Natsu et Gajeel pouvant être vus comme des figurines de première génération. Maintenant, on va pouvoir grimper en ambition avec des décors, des mises en scènes et une amélioration de la qualité des matières (avec plus de transparences et plus de teinté masse). Pour résumé, les fans sont toujours au rendez-vous et sont venus nombreux sur notre stand (ndlr : Cyril Marchiol aurait compté 400 personnes lors de la présentation).

Des rumeurs avaient circulé sur la PVC Erza et la figurine de Sasuke avait déjà été annoncée. Toutefois, Zoro a su créer la surprise lors de la présentation officielle. Un mot sur cette sculpture ?

Patrick : Lorsque nous avons travaillé sur Zoro, le but était que cette statue puisse traverser les années et que les fans en soient satisfaits pour longtemps. On voulait qu’elle ne soit pas obsolète que ce soit dans cinq ou dix ans. Sur cette sculpture, nous avons voulu plus particulièrement insister sur l’anatomie et la mise en scène car il faut le reconnaître le marché est très concurrentiel sur One Piece. On ne voulait pas faire du 1/8ème comme Megahouse ou des figurines articulées comme Bandai. Moi-même collectionnant d’autres produits de One Piece, je connais les marques et Tsume souhaitait faire quelque chose d’ambitieux et de différent, à la hauteur de la résine. De plus, la licence étant populaire, nous savions que les fans nous attendraient au tournant, il nous fallait donc montrer quelque chose à la hauteur de la série et du personnage. Quelque chose de dynamique et impressionnant. Et dans notre réflexion, l’idée de mettre deux personnages nous est apparue comme une évidence, car sur cette attaque, nous avions à choisir entre la pose en cours d’exécution ou la pose postl ’attaque, avec Zoro, classe et impitoyable. Mais forcement, ce choix était un réel défi technique car il fallait pouvoir changer le personnage et l’écartement des pieds n’était pas le même. Pour éviter d’avoir plusieurs trous, nous avons donc décidé qu’une partie du socle serait interchangeable. Concrètement, rien n’est dans la facilité avec Zoro, en terme de peinture le travail est également conséquent, mais nous voulions aller jusqu’au bout pour tenir vos promesses.

Du coup, est-ce qu’il serait envisageable d’avoir un second socle pour pouvoir exposer les deux versions du personnage ?

Patrick : Nous y réfléchissons. Nous devons en parler avec les ayants-droits et choisir la forme, mais il est certain que ce serait dommage que l’autre version dorme dans un carton. Je reviens également sur le prix. Cette figurine est affichée à 399€ et nous avons d’ailleurs eu de belles réactions à ce sujet, surtout lorsque l’on prend en compte tout ce qui est fourni dans cette sculpture et sa taille. Nous ne voulions pas passer le cap des 400€, car même en plusieurs fois, ça aurait été un budget trop conséquent.

Comme on le disait tout à l’heure le prototype d’Asura Wrath a eu des réactions moins vives et celui d’Azzar’hi, qui était en couleurs, est passé un peu inaperçu. Est-ce que cela vous fait peur ?

Patrick : Pour nous ce n’est pas un problème. Depuis le début Tsume n’a jamais choisi la facilité, nous n’avons pas sorti que les personnages les plus importants ou les plus populaires. Par contre, nous fonctionnons au coup de cœur et Asura était un gros coup de cœur de Cyril (ndlr : Cyril Marchiol, gérant de Tsume) car ce jeu bénéficie d’une mise en scène exceptionnelle. Pour cette sculpture, nous avons une licence monde et du coup, nous ne sommes pas inquiets la concernant. Il s’agit d’une pièce majeure pour un jeu qui n’avait aucun produit dérivé donc quoi qu’il en soit nous sommes très fiers d’avoir exploité cette série au point d’avoir fait de cette sculpture un produit de luxe. Et tant mieux, si ce n’est pas tendance, si c’est dédié à un certain public, car nous ne pouvons pas faire que du One Piece ou du Naruto. Nous savions que c’était une licence risquée, mais nous souhaitions que le public découvre ou redécouvre le jeu grâce à cette statue. De plus, Capcom était impressionné par ce que nous avons fait avec Asura, leur premier mot a d’ailleurs été "amazing". C’est d’ailleurs ce qui nous a permis d’avoir la licence Street Fighter IV de cet éditeur. Donc clairement, d’un point de vue professionnel pour nous c’était bénéfique. Et puis cette statue, elle est représentative de Cyril et donc par extension de Tsume. Asura, c’est clairement une figurine Tsume dans l’âme donc pour nous, même si elle met un peu plus de temps à partir, ça sera une réussite.

La licence Black Bulter connaît un franc succès auprès du public féminin. Est-ce une volonté justement de toucher ce public-là ?

Patrick : Notre volonté était de toucher tous les fans de Black Bulter et de pousser à la découverte ceux qui n’ont pas franchi le pas, en se disant justement que c’est une licence à destination du public féminin. Malgré son côté un peu précieux, Black Bulter mérite qu’on creuse un peu en allant au-delà des apparences. S’il est vrai que ce n’est pas le genre de produit que l’on propose habituellement, pour nous c’est une façon de s’essayer à autre chose. Par exemple, le travail sur les yeux est complètement différent, justement en raison du style de l’auteur. Avec cette exclusivité Kyodai, nous avons aussi voulu nous essayer à un socle double, pour immortaliser ce duo très intéressant dans la série. Et si le concept fonctionne, pourquoi pas l’adapter à d’autres couples légendaires, comme Alphonse et Edward.

Tu cites Fullmetal Alchemist. C’est une licence qui vous pourriez obtenir ?

Patrick : C’est une licence qui a été abordable car on nous l’a proposé. Mais on ne l’a pas saisi pour l’instant. Potentiellement, pour moi, en résine ça me parait un peu serré, mais j’aurais bien fait un set X-Tra comme Ciel et Sebastian. Un duo avec un socle décoré à prix raisonnable. Mais sur ce principe, on pourrait imaginer de nombreuses autres licences.

Reparlons un peu d’Azzar’Hi qui sera soumis à un financement participatif. Pourquoi ce choix et en quoi cela consistera ?

Patrick : À priori, la sculpture d’Azzar’Hi sera financée par les internautes via Kickstarter et sera à destination du monde entier. C’est-à-dire que les gens qui seront sensibles à cette réalisation pourront participer à sa commercialisation. Si nous avons choisi de l’ouvrir au monde, c’est tout simplement car c’est une statue qui est plutôt orientée US où Aleksi Briclot est connu pour son travail sur Spawn, Magic The Gathering ou plus récemment Remember.Me. Travailler avec lui a été l’opportunité de se pencher sur une œuvre différente, plus artistique que jamais, tout en faisant un premier pas vers les États-Unis. Il y aura donc différentes étapes, permettant d’être cité dans l’artbook, de recevoir certains goodies comme une lithographie d’Aleksi et quand tu arrives à un certain pallier, forcement tu as la statue. Mais en franchissant les paliers, il sera possible d’avoir une statue signée ou une journée chez Tsume avec l’auteur avec le pallier ultime. Mais quel que soit le budget de l’internaute, il pourra participer à sa hauteur. De plus Kickstarter permettra de suivre l’évolution, en fonction du financement. En fonction des gens, on pourrait même imaginer faire les griffes en bronze. Autant dire qu’avec Azzar’Hi il sera possible d’envisager plein de choses.

Xtra, HQF, HQS, trois gammes pour des budgets différents. Mais finalement, qu’est-ce qui fonctionne le mieux ?

Patrick : Le cœur de Tsume c’est la HQS car cette gamme permet de s’exprimer via une mise en scène. Sur les X-Tra c’est déjà moins le cas car on va davantage s’exprimer sur la pose, le dynamisme ou la fidélité du personnage. Après en HQS, évidemment, on a tout le reste, on peut ainsi mettre en situation les personnages, on peut aussi proposer des choses que l’on ne pourrait pas faire en PVC comme Asura. Un tirage plus important aurait été difficile alors que la résine nous permet de faire des choses en quantité plus limitée. Par contre, les HQF vont prendre une route plus ambitieuse pour essayer de s’approcher de la HQS. On va essayer de s’approcher de plus en plus de créations comme la Black Rock Shooter de Good Smile Company avec une mise en scène plus aérienne et un socle travaillé. C’est notre ambition. Mais pour nous, quelle que soit la gamme, il faut qu’on se donne à fond. Nous travaillons aussi dur sur une Xtra que sur une HQS.

En mars, vous avez participé au pôle figurine de Made in Asia. Avec l’arrivée de KotoEU ou encore le développement de Good Smile Company, peut-on s’attendre à des initiatives ou projets communs ?

Patrick : Pourquoi pas. Il ne faut pas considérer les autres fabricants comme de la concurrence. Nous avons besoin des autres éditeurs pour faire vivre le marché. En outre, nous avons chacun notre propre style. Nous ne possédons pas forcément les mêmes licences et même quand c’est le cas, nous savons que nous ne ferons pas la même chose. Pour moi, je pense que nous sommes complémentaires. Par exemple, Max Factory exploite aussi Fairy Tail avec Lucy et pour autant ça reste différent de ce qu’on fait avec Natsu, Gajeel ou Erza. En aucun cas le fabricant marche sur nos plates-bandes comme on a pu nous le dire car il propose une version de Lucy très mignonne. Ce n’est pas comme ça qu’on fera le personnage.

Donc Lucy est prévue ?

Patrick : Oui, ce n’est pas une surprise. On ne peut pas passer à côté. Mais la nôtre sera plus dans l’action, elle montrera une autre facette du personnage, permettant aux fans de choisir entre l’une ou l’autre ou même de prendre les deux car elles seront complémentaires. Après personnellement, j’avoue que j’aimerais aussi réaliser une autre version d’Erza, avec une autre costume que l’on soumettrait aux fans comme on va le faire avec Saint Seiya.. Mais pour finir avec ta précédente question, les collectionneurs ont besoin qu’il y ait des fabricants différents. Nous ne ferons pas du Madoka Magica et Good Smile Company ne fera pas du Asura’s Wrath. Du coup, travailler ensemble, oui, pourquoi pas.

Sinon, avez-vous d’ores et déjà prévu d’autres déplacements ?

Patrick : Cette année on a fait pas mal de salons, qui ont été positifs d’un point de vue professionnel mais pas forcément intéressants en terme de rentabilité. Du coup, on va peut-être ralentir le rythme en France. Bien entendu, nous serons à Japan Expo l'an prochain, car c’est une convention incontournable. Mais avons eu aussi de beaux salons en Belgique et en Suisse.

Ça pourrait donc être une convention par an et par pays ?

Patrick : Non peut-être un peu plus quand même. Mais c’est vrai qu’il faut se rendre compte qu’il y a un investissement nécessaire à chaque participation. On ne peut pas arriver dans un salon sans proposer quelque chose de nouveau. Mais on a besoin de rencontrer le public, car on a besoin des retours des fans. On veut leur donner le choix, après tout, on travaille pour eux, pour leur faire plaisir. Si je prends l’exemple de Saga du Gémeaux, certains nous ont écrit pour nous remercier. Et ça, ça n’a pas de prix !

Enfin pour conclure, des petites indiscrétions pour les lecteurs de Shadonia ?

Patrick : On peut d’ores et déjà rappeler que nous avons la licence monde de Street Fighter 4 que l’on a obtenu hier. Nous allons ainsi proposer des duos de personnages pour simuler des combats. Il y aura une interaction dans le posing, dans la direction du regard même si parfois y aura une limite, si vous séparez un duo pour mettre l’un avec un autre, ne serait-ce que d’un point de vue de rapport de taille. Il s’agit d’un projet ambitieux car on a la volonté de sortir une large gamme de personnages et il ne faut pas qu’en cours de route, on décide de s’arrêter. Sinon, comme je l’ai laissé sous-entendre dans une précédente question, nous allons demander l’avis des fans pour déterminer le prochain Gold Saint après Japan Expo. Ils nous aiderons de choisir parmi Mu du Bélier, Shura du Capricorne et Aiolos du Sagittaire. Ensuite ils participerons à l’attaque, la pose ou encore le décor. Nous souhaitons vraiment les associer à cette licence qui est chère à nos fans. Enfin, même si on ne peut pas les citer, on a normalement obtenu deux licences, l’une est récente et très populaire, une autre licence seinen qui tient à cœur à l’équipe. Clairement, nous travaillons de plus en plus d'éditeurs japonais. Nous avons aussi en projet des produits de luxe, tirés à une vingtaine d’exemplaires qui intéressent beaucoup les japonais mais dont seul un élément changera par rapport à l’édition classique. Il n’est pas question d’éditer quelque chose de complètement inédit et qui serait inaccessible pour les fans de Tsume. Autant dire qu’on vous promet de belles surprises encore !

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