Vendredi 14 juin, nous voila donc traversant les vignes de Cahors pour arriver à la base Le Boat de Douelle. Juste avant Cahors nous avons fait une pause déjeuner à Saint Pierre Lafeuille dans un restaurant plutôt sympa où nous avons goûté un « Château Mesques » émouvant ! Nous gardons l’adresse en tête …
Pendant que les uns font les formalités, les autres vont récupérer les courses commandées en ligne la semaine précédente. Comme toujours, l’organisation de l’embarquement et le rangement du bord prennent bien deux heures. Vers 17h30 nous sommes prêts à appareiller lorsque je m’avise que je ne sais pas où sont les piquets et la masse permettant les amarrages forains à la berge !
Je fonce au bureau où l’on me répond qu’il n’y a pas ! Grande déception. En fait j’apprends qu’il y a maintenant des amarrages aménagés à la berge, balisés par des panneaux représentant un bollard sur fond vert (alors que les amarrages normaux sont sur fond bleu). Bon, nous verrons bien.
Nous larguons pour passer devant l’impressionnant quai de Douelle, cette ville fut le centre de batellerie le plus important du Lot, puis descendons vers l’écluse de Cessac que nous passons vers 18h25, bien entendu nous visons un amarrage en pleine nature.
Ici les écluses sont manuelles et il n’y a pas d’éclusier, il faut donc un équipage robuste. Les hommes sont à la manœuvre. Au cours de notre voyage, un pêcheur nous a interpellé en nous disant que nous étions des mecs bien car souvent ce sont les femmes qui vont s’occuper de l’écluse, les hommes restant aux commandes du bateau ! En y prenant garde, c’est vrai, je l’ai remarqué ensuite.
La sortie de cette écluse est une véritable épreuve d’examen avec des courants traversiers musclés qui vous rabattent sur le ponton d’attente. Je le savais pour avoir vu il y a quelques années un bateau s’y reprendre à quatre fois pour entrer dans le sens montant. Nous passons un peu en vrac il faut bien l’avouer, ce bateau nécessite une prise en main inhabituelle.
Voir la vue satellite.
Les couleurs du soir donnent un charme particulier à la navigation, le ciel nous promet un temps superbe pour demain, les vacances commencent !
Nous nous arrêtons rive gauche en face du château de Caïx qui constitue un joli point de vue en fin d’après midi.
Nous venons d’inaugurer le premier amarrage signalé par un bollard vert, il faut reconnaître que le lieu est bien choisi, au cœur des vignes, loin de la route et de la ligne de chemin de fer. Il en sera ainsi tout au long de notre croisière, je reconnais que les « bollards verts » sont une bonne solution car les emplacements ont été aménagés au minimum de sorte à préserver l’esprit sauvage et garantir un minimum de sécurité.
La table est mise, tout est prêt pour une bonne soirée en pleine nature, c’est l’occasion d’un premier bain. L’eau est fraîche mais de bonne qualité. L’échelle de bain est télescopique et pliable, bien protégée dans les défenses du bateau, astucieux mais très malcommode car les marches sont très étroites.
Samedi 15 juin, nous repartons vers l’amont sans aller jusqu’à Luzech où la navigation est interrompue.
Ce matin, panne d’électricité, les batteries sont tombées à zéro sans que le groupe ne démarre, nous allons repasser à la base pour élucider le problème.
En arrivant au ponton de l’écluse de Cessac, Marc débarque un peu vite et étale ses 200 livres sur le quai, il s’amoche l’avant bras et le mollet. Bon début !
Heureusement comme Marc est un professionnel de la gamelle, son épouse sort vite fait les packs glacés qu’elle a au congélo et commence les premiers soins pour éviter un hématome dramatique. Il n’empêche que ça va lui pourrir la vie pour les premiers jours : pas de baignade et les bas de contention toute la journée, pas idéal pour bronzer …
Après une pause à la base, tout est en ordre, il est 11h30 et c’est le « vrai » départ vers l’aventure. Un grand bief de 6 kilomètres et nous voila à Merques où le château domine la boucle de la rivière. A Merques se trouve un ouvrage qui m’a toujours impressionné, un gigantesque mur qui maintient la voie ferrée à flanc de coteau surplombant la route elle-même soutenue par une muraille. Des cordes pendent tout au long de la muraille pour permettre au personnel qui entretient l’ouvrage de descendre en rappel suspendu au-dessus de la voie.
Ici l’accès à l’écluse est bien protégé par une petite digue, heureusement car le barrage est puissant.
Nous poursuivons vers Cahors pour nous arrêter manger sur un ponton juste avant le pont de Regourd. Il a fallu que je fasse une photo pour m’apercevoir que ce ponton était réservé, désolé, la banderole est du mauvais côté, elle devrait être visible du côté montant puisqu’on s’amarre normalement face au courant !
Repas pris nous passons Labéraudie à 15h15, cap sur Cahors. A noter que cette arrêt à l’écluse nous a aussi permis d’aller chercher un cubi de Cahors au Leclerc qui est accessible depuis la berge. Je savais, pour l’avoir déjà fréquenté, que ce magasin avait un grand choix de vins du coin.
L‘arrivée sur Cahors par la rivière est pleine de charme et de mystère. Certes il ne faut pas trop regarder la rive droite garnie de sites industriels mais droit devant, le pont de Valentré apparaît progressivement. Je vous assure que du temps où il était gardé militairement, ça devait faire peur !
Ce site est unique et magnifique, l’écluse est placée sous l’arche rive gauche et le barrage part en biais tout près de la seconde arche pour donner perspective et profondeur à l’ensemble. A deux reprises le pont de Valentré à eu l’honneur de figurer sur un timbre français.
Il ne faut pas manquer de faire une pause rive gauche au ponton qui est juste en amont afin de visiter la fontaine des Chartreux. Cet endroit a été identifié comme un site antique dédié à la Déesse des eaux « Divona ». Les bassins y sont très jolis, emplis d’une eau dont on peut deviner la pureté.
Le site est aujourd’hui exploité par le service des eaux. Un peu à sec ce jour là, nous le verrons sous un tout autre jour au retour.
Le centre de Cahors approche, nous laissons passer par un bateau à passagers, de toutes les façons il a priorité pour passer l’écluse de Coty. Cette dernière était en panne ce matin générant une belle pagaille, un bateau s’était laisser coincer dans la porte qui se refermait. C’est en effet la seule écluse automatisée du parcours, ceci pour faciliter le trafic des bateaux promenade dans Cahors.
L‘accès à l’écluse de Coty est très bucolique, manifestement elle a été réparée car le bateau promenade est en train de passer. Nous n’aurons pas trop à attendre, le sas est électrifié et le dénivelé n’est que de 1,40 mètres.
L‘entrée dans l’écluse se fait en reprenant l’axe avec précautions, heureusement le bras d’eau est bien abrité du courant.
Tout de suite après le pont se trouve le grand quai du port de Cabessut. Heureusement ici on peut se mettre à couple sans se faire incendier ce qui n’est pas partout le cas (voir ICI).
Le quai du port de Cabessut bien encombré.
Nous faisons une brève halte le temps d’aller faire quelques courses, nous reviendrons visiter plus longuement au retour.
A suivre …
PhB