Transformers (1984-1987)
4 saisons – 98 épisodes+1 film
Versus
Transformers Prime (2010-2013)
3 saisons – 65 épisodes+ un direct to dvd
On dit souvent que les choses étaient mieux avant. Mais est-ce vrai ? A l’heure où de nombreuses séries ont ou font l’objet de remakes, il est intéressant de comparer les deux visions d’un même pitch. Attention, ce comparatif n’est pas absolu et tient compte d’une grande part de subjectivité.
Cette semaine, place aux robots géants transformables qui se tapent dessus. Etait-ce mieux avant ?
Le pitch :
En 1984, nous étions en pleine période de grâce pour les dessins animés commerciaux. Ces dessins animés servaient avant tout de support publicitaire à la gamme de jouets trouvable en magasin. On a les jouets, y a plus qu’à pondre un pitch autour pour faire un dessin animé qui fera vendre les jouets. Voici comment débarquent donc les autobots et les decepticons (-cans en vf de l’époque) sur la Terre et où ils poursuivent leur combat éternel dont le vainqueur sera le maitre de Cybertron dévasté par la guerre.
En 2010, Prime voit les autobots déjà sur Terre, vivant cachés des humains et des Decepticons mais l’affrontement va reprendre rapidement avec le réveil de Megatron.
Dans les deux cas, on a un pitch qui est avant tout un prétexte pour se faire taper dessus des robots géants.
Résultat : Egalité.
Les personnages et leur développement:
Deux conceptions s’opposent entre ces deux séries. En 1984, le but était en premier lieu d’être une vitrine pour les jouets. Et ils étaient nombreux. Donc chaque épisode mettait en avant un nouveau transformer qu’on ne revoyait généralement pas ou alors faisant de la décoration derrière. Bien sûr, les grands classiques comme Optimus ou Megatron étaient présents à tous les épisodes mais leur développement était nul. Ils servaient avant tout de justificatif à la baston.
En 2010, la donne a changé. Les autobots et les decpticons se focalisent sur un noyau dur de 4 ou 5 personnages et introduisent quelques autres au fur et à mesure des épisodes. Cela permet un développement un peu plus poussé de la personnalité des robots, développement également permis par les bonnes interactions avec les quelques humains (Jack, Raf, Miko et l’agent Fowler). A l’inverse, en 84, nus avions qu’un seul humain, le trop fameux Spike l’insupportable.
Il est donc bien plus agréable de voir la série de 2010, qui permet de s’attacher à tous les intervenants.
Résultat: 2010 > 1984
Les épisodes:
Avec une règle de un nouvel autobot (ou decepticon) par épisode, on ne pouvait pas aller bien loin. Les épisodes de 84 se ressemblent donc tous avec un schéma très classique: introduction du bot du jour, baston autour des cubes d’énergon, victoire des autobots. C’était très pokemon dans l’esprit (en fait, c’est plutôt pokemon qui est très transformers dans l’esprit mais vous m’avez compris). C’était donc très très répétitif et vraiment trop peu d’épisodes sortaient de ce schéma pour pouvoir lire une forme d’arc sur la longueur.
En 2010, le nombre d’autobots étant fixe, les scénaristes peuvent se permettre de développer des arcs narratifs. On peut bien sûr discuter de la pertinance de ceux-ci mais au moins ils existent et donne un vrai but à la série et une raison de la poursuivre autre qu’en 84 où on espérait qu’au prochain épisode, on voit en action le transformer qu’on venait acheté.
Résultat: 2010 >>> 1968
La réalisation:
Les années 80 ont vu une rupture dans l’animation américaine. Jusque là, on était vraiment dans une animation sur un plan, les personnages se déplacant de droite à gauche et inversement. L’inspiration japonaise s’est faite sentir à partir des années 80 et les séries américaines (souvent partiellement produites en Asie) trouvent alors une certaine forme de profondeur dans l’action. Mais le résultat reste quand même très limité sur Transformers, une impression de limitation encore plus renforcée par le design des robots ultra cubique.
En 2010, Prime s’inscrit également dans une « révolution » visuelle de l’animation puisque de plus en plus de séries jouent la carte de la totale 3D. Transformers Prime est l’une des première a vraiment bien exploiter cette technique et offre ainsi des combats virvoletants et très dynamique. Malheureusement, elle souffre du défaut d’une impression de vide immense dans les villes, vu l’absence de figurants/passants.
La question ne se pose même pas, Prime enterre très profondement la première génération de Transformers sur le plan technique.
Résultat: 2010>>>1984
L’emprunte de la série:
L’apport de la série de 1984 est énorme puisqu’il a permis la naissance d’une franchise extrêmement vivante et grande en 30 ans avec de très nombreuses séries animées (armada, cybertron, beast wars, animated …), des jeux vidéo, des centaines de figurines et 4 films live (minimum). De plus, la série a réussi à s’imposer dans un univers de l’animation pour garçons extrêmement concurrentiel à l’époque et devenir l’un des véritables porte drapeau de l’animation des 80ies (avec GI Joe).
La série de 2010 étant quasi achevée (il ne reste qu’une poignée d’épisodes à diffuser au moment de l’écriture de ces lignes), on peut dire qu’elle aura été un beau succès d’estime et aura prouvé qu’on peut développer une série avec de vraies histoires et une vrae progression alors que la base est très simpliste. Elle a également permis de renforcer le fait que l’animation n’est pas réservée uniquement aux jeunes enfants et qu’il est parfaitement possible de réaliser des séries rassemblant à la fois les très jeunes et les plus vieux et que tous peuvent prendre du plaisir à les voir. Malheureusement, cela ne la rend pas unique: c’est un apport que d’autres séries font tout aussi bien (tortues ninja 2012, Green Lantern, Young Justice par exemple) et en plus, les décideurs semblent prendre aujourd’hui une autre direction avec des séries débilisées au maximum (Teen Tians Go, Ultimate spiderman …).
Il semble donc clair que l’emprunte est largement à l’avantage de la série de 1984.
Résultat: 2010<<1984
Conclusion :
Malgré son aspect publicité de 22 minutes, Transformers 1984 est une série marquante des années 80 dont tous les trentenaires se rappellent avec émotion. Malheureusement, son schéma type très limité et son animation d’un autre âge la rendent difficilement regardable aujourd’hui, même avec l’oeil nostalgique. Prime fait tout l’inverse et la rend donc bien plus intéressante à voir aujourd’hui. Néanmoins, cette appréciation se fait avec un regard d’adulte. Pour un enfant de 4-8 ans, il ne verra aucune différence et appréciera tout autant les deux séries. Après, ce sont des robots géants qui se tapent dessus ! Trop bien ! Et en plus, la série de 84 a un petit plus: elle a des dinosaures robots se tapant dessus ! (mais la série de 2010 a des dragons robots elle ^^)
Verdict final:
Si on a plus de 8 ans, Transformers Prime l’emporte haut la main sans la moindre difficulté, même en tenant compte du facteur nostalgie. Pour les moins de 8 ans, peu importe les scénario et l’animation tant que ce sont des robots géants qui se tapent dessus !
Autobots … Transform and roll out !