Une créatrice futuriste
Je vous parle aujourd’hui d’une exposition qui me tient particulièrement à cœur car j’adore le travail de cette créatrice-artiste. Iris Van Herpen est une créatrice néerlandaise qui a travaillé avec Alexander McQueen avant de façonner ses propres créations. Son univers technologique, moderne, géométrique me fascine et m’intrigue. C’est pour cette raison que je vous parle d’une exposition qui présente 26 de ses « robes œuvres d’art ». Ses robes futuristes aux matériaux extraordinaires sont réellement des inventions artistiques que la Cité de la Dentelle et de la mode à Calais a décidé d’exposer. Technologies novatrices, travail pointu sur la matière, formes géométriques : Iris Van Herpen nous raconte un conte féérique et moderne où les vêtements deviennent personnages. Son univers avant-gardiste l’a propulsé sur le devant de la scène : ses créations ont désormais leur place dans un musée d’art.
Haute-couture et Art contemporain
Ses collections mêlent modernité, technologie, matières innovantes pour conter la poésie contemporaine de la mode. Miroir, volumes, armure : ses robes font des femmes des sculptures mouvantes qui évoluent dans un monde merveilleux et futuriste. Cet ailleurs vous transporte dans un univers où étrange, sensualité et rêve s’entremêlent. En associant
la tradition du « handcraft » qui est une technique du plissé-main avec des technologies d’avant-garde comme les impressions numériques en 3D par exemple, elle montre clairement que c’est une créatrice dans l’air du temps, peut-être même en avance… Mais quel artiste n’a jamais été en avance sur son temps ? Ses robes extravagantes nous rappellent à quel point la technologie a pris une place importante dans notre vie quotidienne. La mode se fait d’ailleurs le porte-parole de cette tendance à travers la vitalité d’une mode conceptuelle. Les créateurs comme Iris, Hussein Chalayan, Rei Kawakubo (pour ne citer qu’eux) n’en finissent pas d’interroger et de creuser plus avant dans le processus créatif pour faire interagir le vêtement, la personne qui le porte et le mode de vie actuel où la technologie domine. Tout est donc bienvenu pour faire de nouvelles expériences. Les créateurs deviennent des chimistes modernes qui font leurs expériences à travers le vêtement.Mode conceptuelle : quand technologie et matières se rencontrent
Polymère translucide, lamelles acryliques, dentelles siliconées, cuir industriel et cuir écologique tressé : la complexité des matières des robes est à mettre en parallèle avec le travail méticuleux d’Iris Van Herpen. Le minimalisme des couleurs chez Iris Van Herpen (couleurs naturelles ou effets métallisés et irisés) permet de mettre en avant la forme du vêtement et sa matière. La Splash Dress en PEG (polyéthylène glycol) est, par exemple, une robe conçue grâce à du plastique. La Snake Dress est, elle, réalisée avec des lamelles acryliques qui sont enroulées dans des tubes pour retrouver le corps du serpent. Iris Van Herpen a toujours su travailler les matières pour les sublimer dans un vêtement : elle raconte que son passage chez Alexander McQueen lui a appris que la perfection demandait de l’apprentissage et surtout de la patience. Il semble qu’elle ait suivi les conseils de son mentor quand on regarde ses créations : ce sont des œuvres d’art qui assemblent technologie, apprentissage, savoir-faire pour ravir les curieux. La mode peut donc se renouveler tout en gardant les mêmes matières… Tout est question d’apprentissage et de patience pour se laisser le temps de comprendre, ressentir et créer le vêtement. Les œuvres d’Iris en sont la preuve… cousue !