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Tu vas tellement me manquer !

Publié le 16 juillet 2013 par Cathcerisey @cathcerisey

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Tu m’appelais ta bimbo depuis ma dernière opération … je me moquais gentiment de toi en te qualifiant de « mémé » eu égard à ton âge que tu portais si bien malgré les épreuves.  Et mercredi tu m’as laissée au bord de la route, t’éteignant après vingt années de lutte acharnée contre la maladie. Toi la vétérante du cancer, tu as fini par baisser la garde et le « crabe » a été le plus fort … comme trop souvent !

Notre rencontre a été des plus improbables lors de ce défilé contre le cancer du sein, il y a trois ans de cela. Tu étais la bête, j’étais ta belle et en un regard, quelques boutades imbéciles échangées ont scellé une amitié restée sans faille jusqu’au bout.

Nous en avons passé des après midi à refaire le monde, un monde que nous espérions meilleur loin des traitements que tu supportais comme un brave petit soldat. Chaque chimio, chaque opération, étaient une épreuve mais tu relevais toujours la tête prête à reconquérir l’univers. Nous avions en commun ce désir de vivre les jours comme des heures, les heures comme des minutes, croquant à pleines dents cette existence, ce bonus acquis … mais à quel prix.

Tu me disais que j’étais une des rares qui pouvais te comprendre. Tu comparais nos histoires alors que moi j’admirais en silence ton courage et ta détermination à vaincre.

Tu t’insurgeais contre ces bien-portants qui, croyais-tu,  te jugeaient, qui ne connaissaient pas les mots qui soulagent, qui te faisaient très mal parfois.

Aujourd’hui je relis en boucle nos sms, seuls vestiges d’une amitié balayée par le cancer. Les derniers sont restés sans réponse … j’espère que tu as pu les lire. Je pleure depuis que j’ai appris ton départ et je sais que le vide que tu as laissé ne sera jamais comblé. Chaque jour, je passe non loin de chez toi ; chaque moment te rappelle à moi. J’ai envie de prendre mon téléphone pour te raconter encore et encore les dernières facéties de mes ados, te parler de ma maman de qui tu n’oubliais jamais de demander des nouvelles, te dire ma vie, écouter la tienne …

J’ai su trop tard ton départ et je n’ai pas pu être là pour t’accompagner dans ton ultime voyage. Je voudrais croire que tu es bien là où tu es, libérée des souffrances physiques et enfin apaisée. Toi qui t’étais tournée vers Dieu, as-tu trouvé ce que tu cherchais ? S’il existe il fera en sorte de nous réunir alors pour que l’on mette un peu de folie dans son paradis.

Je ne me résous pas encore à te dire adieu, mais comme on se le disait pour clore chacune de nos conversations, sache que pour toujours I LOVE TOI, ma Myriam, mucho, mucho ! Tu vas tellement me manquer !

Catherine


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