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Culturopolis Express !

Publié le 17 juillet 2013 par Delanopolis
Speedy Federbusch a repris son tour express du Paris culturel ! Culturopolis Express ! 1 - Chagall entre paix et guerre, au musée du Luxembourg

Le brave Marc, le doux, le rêveur aura passé près d'un siècle à égayer son bestiaire angélique et coloré sur des toiles dont le temps ne fait que confirmer la valeur. Dédaigneux des modes mais influencé par toutes les avant-gardes, il a su construire un petit monde de villages enchantés, de piété et d'amour que le 20ème siècle, celui des grands crimes, n'est pas parvenu à décourager.

Son art est de synthèse, d'authenticité, de vivacité, de fraîcheur. Chez lui, le folklore est à l'écoute du cubisme. Nous avons désormais suffisamment de recul pour en être convaincu : il était une sorte de Jérôme Bosch au paradis dont la renommée ne faiblira pas.


2 - World War Z

Les zombies ont envie de vous mordre et, franchement, gare à vos cous ! L'intérêt de ce nanard bien ficelé est que l'incongruité du propos liminaire s'appuie ensuite sur une intelligente description de ce que pourrait être, techniquement et politiquement, une épidémie qui nous obligerait à nous méfier de tous nos voisins, susceptibles de se transformer tout à coup en démons malfaisants. Difficile d'échapper au chacun pour soi. Si vous voulez savoir pourquoi, en 2013, on peut faire l'éloge du régime nord-coréen, allez voir World War Z. Sinon, vous ne manquerez rien.


3 - L'art du Tibet à la fondation Bergé

Tout d'accord un grand coup de chapeau au commissaire de l'exposition, Gilles Béguin, habitant du 10ème avec qui nous partageons des combats de terrain. Conservateur honoraire du musée Cernuschi, il est l'un des meilleurs connaisseurs mondiaux de la civilisation tibétaine et son érudition, dans le domaine des civilisations et arts orientaux en général, est tout simplement impressionnante. Vous apprendrez beaucoup en un quart d'heure en écoutant l'enregistrement où il résume l'histoire de ce plateau magique et désolé grand comme sept fois la France. Bravo Gilles !

La collection Alain Bordier, normalement exposée à Gruyères, charmant village helvétique, mais abritée pour l'occasion à Paris, est absolument remarquable elle-aussi, moins par ses peintures et Thang-khas, que par ses magnifiques bronzes. Ces Suisses savent vraiment quoi faire de leur argent ! Une exposition à ne pas manquer et vous pourrez la compléter, dans un registre tout à fait différent, en rendant visite à la galerie de photographies installée juste en face et qui montre d'intéressants clichés sur le monde des mannequins et des People qui (plas)trônèrent dans la Jet-Set des années 1980 et 90.

4 - Lagerfeldotypes

Dans des sortes de bulles mal climatisées installées près du pont Alexandre III, le cher Karl expose gratuitement au peuple parisien ses vues de fontaines romaines avec, en bruit de fond, des sons de ruissellement désaltérants. Il utilise les anciennes techniques du Daguerréotype et du Platinotype qui donnent un ton mat et une allure charmante et désuète à ses clichés. Dans le genre, on peut préférer les plaques aux tirages papier, car elles ont un relief et un irisement poétiques difficiles à égaler. Il n'y a rien de révolutionnaire dans cette démarche réactionnaire mais on ne va tout de même pas en vouloir à ce généreux mécène ! Et puis, comme le dit l'inscription installée par les Romains sur le mur où mourut l'immense Bernini : "Devant son génie, les papes et les rois s'inclinaient". Cela fait toujours plaisir de revoir ses sculptures même en photo.

5 - Bronzes archaïques chinois à Guimet

Le fondation Meiyintang, en réalité les frères Zuellig - encore des helvètes esthètes et fortunés ! - a accumulé en 50 ans, profitant sans doute de la porosité des frontières au moment de la révolution culturelle car depuis ces objets sont sans prix, une incroyable collection de céramiques et bronzes de l'empire du Milieu, largement aussi belle que celle du musée Guimet.

Elle va trouver un port d'attache définitif dans un musée de Zurich mais, auparavant, elle expose ses objets de métal avenue d'Iena. C'est toute l'histoire du bronze chinois qui est ainsi montrée, par des pièces de premier ordre. Collectionnés et copiés depuis plus de mille ans, ces trésors sont l'intime expression de l'art de vivre des princes et empereurs célestes. Pareils ustensiles n'ont guère accueilli de nourriture autre que spirituelle mais il s'agissait de nourrir les dieux ! A ne manquer sous aucun prétexte non plus ...

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