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Inde : le dernier télégraphe en service du monde s’arrête

Publié le 18 juillet 2013 par Alanlimo @ChristoChriv

Telegram

La fin d’une époque.

Lundi dernier, en Inde, le dernier service de télégraphe du monde en activité s’arrêtait de fonctionner après 162 années de service derrière lui.

De New Delhi à Allahabad, en passant par Calcutta, les Indiens se servaient toujours du service de télégraphe pour envoyer de petites missives de papier à travers tout le pays. Le télégraphe indien avait été informatisé depuis belle lurette ; et il était même possible d’envoyer un télégraphe depuis internet. Et, en Inde, 5000 télégrammes étaient encore envoyés quotidiennement.

Mais, face à la concurrence d’internet et des technologies mobiles comme le SMS, le service de télégraphe le plus populaire du monde ne pouvait plus résister. En 1980, pourtant, les bureaux étaient encore pleins ; sur une photo, on peut voir des dizaines d’employés du bureau d’Hyderabad réceptionner et dispatcher les télégrammes de leurs clients. A cette époque, c’étaient 60 millions de missives qui étaient envoyés chaque jour.

A Allahabad, on utilisait encore des tampons de l’époque coloniale pour écrire les messages. Les coursier, à bicyclette, continuaient à livrer les messages des uns et des autres ; comme si, après avoir envoyé un sms, un facteur venait toquer à la porte de notre correspondant pour lui lire le message. On demandait des nouvelles de proches, des livraisons ; un mari demande à sa femme de lui ramener son déjeuner ; on envoie des faire-part de mariage, ou de naissances ; ou des avis de décès.

1844 – le premier télégramme envoyé par Samuel Morse, « What hath God Wrought ». Victor Hugo, qui envoie à son éditeur un simple « ? » pour demander comment se portent les ventes de son nouveau roman – et qui reçoit, en guise de réponse, un « ! ». Le premier ministre égyptien qui, en 1938, félicite Hitler de son élection en lui disant : « Votre nom restera dans l’histoire comme celui du chef d’Etat qui a sauvé la civilisation de la destruction ».

Il y a quelque chose de désuet ; un petit parfum de mélancolie, dans cette technologie qui prend fin et qui a profondément marqué l’histoire de la presse écrite. Un voyage qui n’a pas été fait, un télégramme qui n’a pas été envoyé ; l’impossibilité de pouvoir dire : « moi aussi, j’ai utilisé le télégraphe ! ».

[Source]


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