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Critique Ciné : Only God Forgives, beauté évidée

Publié le 20 juillet 2013 par Delromainzika @cabreakingnews

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Only God Forgives // De Nicolas Winding Refn. Avec Ryan Gosling et Kristin Scott Thomas.


Le réalisateur de Drive frappe encore une fois avec Only God Forgives, une oeuvre aussi fascinante que désolante. Ce que le réalisateur à compris c'est comment mettre en avant Ryan Gosling et son visage. Car le visage de l'acteur sait dire tout un tas de choses et l'acteur use de ce filon comme il avait déjà pu le voir dans Drive. Le plus gros problème de Only God Forgives n'est pas tant son histoire qui reste plutôt sympathique, mais plutôt la mécanique que le réalisateur utilise pour arriver au bout des choses. Enchainant alors les belles séquences, léchées, mais aussi le vide profond qu'inspire le tout. C'est dommage car au fond, l'enrobage est assez fascinant. D'un côté une sorte d'hommage au cinéma asiatique prononcé (le goût pour le sabre et son maniement, les décors) et de l'autre nous avons cette mise en scène lumineuse et viscérale (ces plans de couloirs, littéralement, qui suggère certaines scènes de violence, laissent au téléspectateur un arrière goût de réussite).
À Bangkok, Julian, qui a fui la justice américaine, dirige un club de boxe thaïlandaise servant de couverture à son trafic de drogue.
Sa mère, chef d’une vaste organisation criminelle, débarque des États-Unis afin de rapatrier le corps de son fils préféré, Billy : le frère de Julian vient en effet de se faire tuer pour avoir sauvagement massacré une jeune prostituée. Ivre de rage et de vengeance, elle exige de Julian la tête des meurtriers.
Julian devra alors affronter Chang, un étrange policier à la retraite, adulé par les autres flics …
Cependant, il manque quelque chose à Only God Forgives pour être totalement réussi. Si le film est beau, il n'est pas pour autant très bien narré. Le fait que le film s'attarde sur certaines séquences laisse alors une impression que l'on a à faire à un collage de choses et d'autres. C'est joli encore une fois, mais j'en voulais bien plus. Surtout que dans le film il y a Ryan Gosling, un acteur que beaucoup critiquent pour son côté monoexpressif mais justement, c'est aussi l'une de ses plus grandes forces (comme on avait pu le voir dans Drive où le réalisateur parvient à sublimer son jeu d'acteur, mais aussi dans The Place Beyond the Pines). Et pour tous les vilains qui le critique sur ses expressions, qu'ils regardent Crazy Stupid Love où il passe par tout un tas de stade sans problème. L'idée n'est pourtant pas mauvaise, mais derrière tout cela ne se cache finalement pas grand chose. La violence du film peut être cependant interprétée comme une sorte de métaphore. La mise en scène joue encore une fois beaucoup (les divers plans, la photographie, la bande son).
Tout cela parvient à nous mener jusqu'au bout de ce couloir que l'on nous sert en ouverture du film. Malgré sa lenteur, Only God Forgives est aussi une oeuvre intense. Grâce à la violence mais aussi au nombreux silences (l'absence presque totale de dialogue m'a fasciné), Only God Forgives parvient à devenir une oeuvre d'art. Le seul problème que j'ai finalement eu avec ce film c'est qu'une fois ingurgité, je n'en ai rein réellement ressorti si ce n'est une sorte d'empilement façon mille-feuilles de scènes et d'autres. Je pense donc qu'il faut plutôt prendre ce film comme quelque chose d'expérimental et non pas comme une oeuvre cinématographique logique. Le scénario ne développe donc pas grand chose (la faute aux silences et aux longues contemplations, le film aurait dû durer le double pour pouvoir réellement tout nous dire), et c'est bel et bien la grosse faiblesse de ce Only God Forgives qui aurait pu être aussi fascinant que Drive. Malheureusement, non.
Note : 5.5/10. En bref, intéressant et magnifique, mais complètement creux scénaristiquement parlant.


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