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Sarkozy à la télévision : échec médiatique, échec social.

Publié le 25 avril 2008 par Juan
Sarkozy à la télévision : échec médiatique, échec social.
D'abord les faits : en cumulant les audiences de TF1 (32% des téléspectateurs) et de France 2 (17% des téléspectateurs), Nicolas Sarkozy a été regardé et écouté par 11,66 millions de Français. Environ 6 millions de moins que ses interventions pendant la campagne présidentielle à la même période.
Son intervention n'a pas été jugée convaincante par 52% des Français interrogés par l'institut CSA pour «Le Parisien-Aujourd'hui en France» de samedi 26 avril 2008. Seuls 36% l'ont jugé au contraire convaincant. Exercice raté, donc.
Nicolas Sarkozy n'a pas été trouvé convaincant surtout sur le pouvoir d'achat (73% contre 16%), la réduction des déficits publics (57% contre 25%), la suppression de postes d'enseignants (57% contre 28%), les retraites (56% contre 27%), l'emploi (55% contre 32%) et la défense du «paquet fiscal» (54% contre 23%)
Le sondeur officiel de la Sarkofrance, OpinionWay, confirme que 51% des Français n'ont pas été convaincus : "il n'a pas réussi à transformer l'essai sur son choix d'envoyer les soldats français en Afghanistan, sur le paquet fiscal (35 % de sondés non convaincus) ou sur le pouvoir d'achat (32 %)."
On reconnaîtra cependant que sa communication a changé : tous les observateurs l'ont reconnu. Après son "j'ai changé" paisible du 14 janvier 2007, lors d'un meeting qui lançait sa candidature à la Présidence de la République, voici le "je vais vous expliquer." Un Sarkozy plein de contrition, de calme et de pédagogie.
Sur le fonds, deux remarques essentielles : son grand plan de 166 mesures pour Réviser les Politiques Publiques, à l'origine de multiples couacs gouvernementaux ces dernières semaines, a été totalement oublié de l'intervention: le plan n'a pas été une seule fois mentionné !
A l'inverse, la seule annonce véritable de cette soirée fut le déploiement du Revenu de Solidarité Active... aux détriments de la prime pour l'emploi.
Le principe du RSA, défendu par Martin Hirsch, est louable : compléter les revenus de ceux qui ont un petit travail insuffisamment payé pour les aider à sortir définitivement de la pauvreté. Peu doté au budget 2008 (25 millions d'euros pour une expérimentation dans 34 départements, à comparer aux 15 milliards d'euros annuels du paquet fiscal), le RSA sera étendu en 2009. Ces derniers mois, Martin Hirsch s'inquiétait des menaces sur son dispositif, émanant de la majorité UMP. Le Président a tranché : le RSA ne coûtera que 1 à 1,5 milliards d'euros, quand Hirsch l'estimait à 3 milliards d'euros par an. Pire, le RSA sera financé par une réduction de la prime pour l'emploi.
Avec la PPE, «des salariés modestes, qui sont au Smic en particulier, touchent parfois 100 € par mois de prime pour l'emploi, ce qui leur fait un 13e mois» explique François Chérèque. Pour le secrétaire général de la CFDT, on va ainsi «financer pour les plus pauvres leur accès au travail en enlevant de l'argent aux plus modestes.» (source)

Après les franchises médicales (les malades payent pour les malades), voici la franchise sociale (que les pauvres payent pour les pauvres)...&alt=rss

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