Canulars, impostures, nouveaux objets de sensibilisation ?

ne fois de plus, la télévision a fait une très belle mise en scène le week end dernier avec l’émission hollandaise “Donor Show”. Je m’en étais fais l’échos, stigmatisant le concept ignoble de ce programme. Mais il est à constater que la mode du canular s’affiche dans les prises de conscience nationales.

Cette fois-ci c’était pour mettre en lumière les carences de dons d’organes aux Pays Bas mais il y a quelques mois c’était nos voisins belges qui avaient mis en scène l’indépendance de la Flandre, histoire de remettre au coeur de l’actualité ce débat. Et en France, dans une moindre mesure, c’est l’humoriste Gérald Dahan qui, par ses diverses impostures avait remuer quelques anciens débats.

Et toutes ces actions ont permit de mettre en évidence un phénomène tout particulier qui consiste en une prise de conscience effectuée uniquement lorsque les évènements deviennent extraordinaires. En effet, ces impostures mettent en scène des situations qui dépassent les normes connuess. Et à ce seul moment, leurs impacts atteignent la sphère médiatique en étant la génèse de débats publics.

En contrepartie, les prises de paroles expertes n’ont plus du tout un impact populaire, de ce fait ce moyen “explosif” semble être devenu le seul moyen de sensibiliser l’opinion. Mais cela pose inévitablement de nouveaux problèmes. Museler la parole experte c’est ne plus donner de consistence à ces débats qui s’ouvrent. C’est les rendre comme des phénomènes qui gonflent une spéculation d’opinions sans en donner une vie et des applications concrètes.

Voilà donc ce qui me chagrine dans ces éléments c’est qu’ils ont l’incroyable pouvoir de ramener une masse de personnes impressionnante sans donner vie à une réflexion populaire par la suite. Le fait également que les experts ne soient plus pris au sérieux, mais que la parole lambda la supplante ne va dans le sens d’une interprétation posée, réfléchie faisant appel à de nombreuses références. Mais elle est plutôt l’apanage d’un ressenti de l’instant qui se fonde sur une vision nombriliste, du quotidien, qui ne met pas nécessairement en jeu des tenants et des aboutissants globaux.

Tous ces éléments doivent être mis dans la balance afin qu’une spectatorisation ne soit pas le seul réflexe d’éveil (ou de réveil) des consciences.