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Les firangi de Bollywood

Publié le 25 juillet 2013 par Safran
Les firangi de BollywoodAujourd'hui, c'est JJ qui nous a écrit un article sur les acteurs étrangers qui sont venus s'essayer au cinéma de Bollywood, avec des résultats très divers
 En 2010 un parti de la droite conservatrice de Raj Thackeray a demandé que différentes actrices étrangères soient expulsées d’Inde au prétexte qu’elles volaient le travail des Indiennes. Ce parti (le MNS) visait non seulement Hazel Crowney et Alice Patten mais également quelques centaines d’actrices et d’acteurs étrangers qu’on voit apparaître dans de nombreux films. Le vent de xénophobie semble un peu retombé, mais du coup on peut s’interroger sur la présence de ces firangis à Bollywood.
En fait, à part les extras recrutés par dizaines parmi les jeunes touristes à la sortie de leurs hôtels et qu’on aperçoit à l’écran pour les besoins du scénario, on a toujours vu depuis le début du cinéma en Inde des visages occidentaux. Dans le cinéma d'avant l'indépendance on trouvera des Anglo-Indiennes qui deviendront de véritables stars, acceptant des rôles plus osés qu’une véritable Indienne. 

Les firangi de Bollywood

L'acteur Tom Alter

Le plus célèbre de ces acteurs est l’inusable Tom Alter dont la filmographie commencera avec un joli rôle dans Les Joueurs d’échecs de Satyajit Ray et qui a plus de 200 films à son actif. Journaliste, écrivain, parfait connaisseur du théâtre et de la poésie, il est aussi chroniqueur de sport et parle un hindi parfait (il est né en Inde). Dans les années 70-80 l’épouse de Shashi Kapoor, Jennifer Kendal marquera son époque ; on la verra dans des films ambitieux mais aussi des réalisations plus commerciales, parfois avec son époux et même ses enfants.
Outre les seconds rôles, généralement des amateurs ou de mauvais acteurs souvent insupportables qui devaient débiter des dialogues ineptes, on a heureusement de jolies surprises dans les génériques, des acteurs et souvent des actrices qui ont posé leurs valises, ou leur sac à dos, et qu’on retrouve parfois dans plusieurs films.
Dans le désordre le plus complet :

Les firangi de Bollywood

Giselli Monteiro

Giselli Monteiro, jeune Brésilienne d’abord pressentie pour un petit rôle dans Love Aaj Kal se retrouve dans la peau d’une héroïne, et reste en Inde pour des publicités et un autre film.
Alice Patten, formidable dans Rang de Basanti avec une complicité parfaite avec Aamir Khan, poursuivra sa carrière à la télévision (anglaise essentiellement).
Suzanne Bernert, étonnante Allemande qui parle un bel hindi, qui fait sa carrière et sa vie en Inde (mariée à Akhil Mishra), une des rares firangis à participer à autant d’émissions télévisées.    

Les firangi de Bollywood

Shannon Esrechowitz et Govinda

Shannon Esrechowitz, une belle surprise dans le délicieux Salaam-E-Ishq où elle joue le rôle d’une jeune étrangère amoureuse d’un Indien mais qui doit en fait se marier avec un autre. 
Ses aventures avec Govinda sont pleines de fraîcheur. Un vrai premier rôle pour cette jeune Sud-Africaine qui retournera dans son pays continuer sa carrière.
Rozza (ou Rosa) Catalano est un cas particulier. Cette belle Italienne rencontre Saif Ali Khan dans un spectacle au Kenya, et fera sa vie en Inde pour le suivre pendant trois ans. Abandonnée par ce dernier, elle ne perce pas vraiment à Bollywood et ne fait que des item songs ou de petits rôles.
Hazel (Hazel Crowney) jeune Britannique qui était la cible de Thackeray, continue sa carrière dans la mode et au cinéma. Elle était le seul intérêt d’un assez mauvais film, MP3. Linda Arsenio, actrice intéressante qui a la filmographie la plus importante et variée depuis 2005 avec deux grands rôles dans Kabul Express et dans Aloo Chaat. On la voit dans des films du Sud, parfois en special appearance.
Côté  acteurs, on a deux exemples sympathiques :

Les firangi de Bollywood

Pat Cusik

Pat Cusick, qui joue presque son propre rôle dans le délicieux Bollywood Calling, celui d’un acteur américain en perte de vitesse qui se refait une santé à Bollywood, et du coup c’est ce film qui ressort dans sa filmographie ; on ne l’a pas revu depuis.

Les firangi de Bollywood

Harry Key

Harry Key, cet Australien qui a une une petite carrière en Inde (8 films en 5 ans), a bien choisi ses films (I see You, Dostana, We are Family) et  surtout explique assez bien sur son site et son blog le coté amateur des réalisateurs indiens quand il s’agit d'acteurs étrangers. Pour lui, la plupart n’ont aucune oreille pour l’anglais et font parler une langue ridicule à des seconds rôles, une sorte d’anglais imaginaire ! Ce n’est pas faux, peut-être une vieille rancœur contre le colonisateur et une volonté de le tourner en ridicule ?
 Il y en a d’autres bien sûr, des actrices qui apparaissent dans des scènes de danse uniquement, des binationaux (Sonya Jehan a un passeport français, Katrina Kaif est anglaise de Hongkong par sa mère, Bruna Abdullah, à moitié brésilienne, Indira Varma, Anglaise vue dans Bride & Prejudice, Yana Gupta belle Tchèque habituée des item numbers, etc.).

Les firangi de Bollywood

Kalki Koechlin

Nous devons finir par la découverte de ces dernières années qui a commencé sa carrière par un Filmfare en 2009 pour Dev D, Kalki Koechlin. 
Mais peut être n’a-t-elle pas sa place ici ; née en Inde de parents français, elle a épousé Anurag Kashyap, le réalisateur-producteur qui monte, et se sent très indienne.
L'info du jour Une soixantaine de parlementaires indiens ont signé une pétition adressée à Obama pour maintenir la décision de ne pas émettre de visa d'entrée aux Etats-Unis à Narendra Modi, Chief Minister BJP (extrême droite) du Gujarat. 
Il avait en effet laissé faire les émeutes de 2002, où un millier de personnes sont mortes, musulmanes pour la plupart, faute d'intervention de la police.
Narendra Modi, est dans la course au poste de Premier ministre aux prochaines élections générales, en 2014.


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