Inca (T1) L’empire des 4 quartiers

1500, Les conquistadors débarquent. Que pourrait bien changer le destin d’un nouveau né sauvé des eaux (Amaru) tandis que le monde de Huaynac Capac, l’empereur des incas, sombre…

Scénario de Laurent-Frédéric Bollée et Laurent Granier, dessin de Lionel Marty. Public conseillé : Adultes

Style : fresque historique Paru chez Glénat, le 19 juin 2013 Share

L’histoire

1er janvier 1500. Huaynac Capac, l’empereur des incas vient de remporter une grande victoire sur le sud qui lui résistait. Sur le champ de bataille, un présage funeste l’agresse. Quand un coursier à pied vient lui donner des nouvelles des oracles de Cuzno (la capitale), qui ont vus de grands hommes blancs arriver par la mer, il sait alors que plus rien ne sera comme avant.
Neuf ans plus tard, sur le lac Titicaca, une prêtresse vierge recueille un nouveau-né, flottant sur un radeau de fortune. Contrairement à son devoir, elle sauve l’enfant tatoué d’un serpent dans le coup et le nomme « Amaru », en hommage au Dieu Serpent. Le grand prêtre amène le bébé sur l’ile du soleil et le confie à une famille d’accueil.
10 ans plus tard, alors qu’Amaru grandit, sa tribu célèbre pour son artisanat, est envoyée de force par l’inca à Huanucco Pampa, le centre administratif. Commence alors une vie difficile pour Amaru et un destin incertain…

Scénaristes ou historiens ?

Laurent-Frédéric Bollée et Laurent Granier (explorateur et réalisateur) vous invitent à partager une relecture du déclin de la civilisation Inca.
Cette fresque historique, prévue en cinq tomes, vous immergera à l’époque des conquistadors et vous fera partager le destin de trois personnages hors du commun. Le récit commence par l’empereur Inca Huayna Capac, mais se concentre rapidement sur le destin épique d’Amaru. Nourisson sauvé des eaux (comme Moïse), c’est sa vie en tableaux accélérés, que le duo d’auteurs vous invitent à suivre.
Enfin, l’histoire développe la vie tumultueuse de Balboa, le fondateur de la première colonie espagnole sur la « terra firme » avec ses victoires, revers de fortune, puis sa déchéance.

Un album trop ambitieux ?

Fins connaisseurs de l’empire Aztèque et de la vie quotidienne de l’époque, les auteurs ont parsemés de références multiples leur récit à l’aide d’un vocabulaire précis (expliqués en bas de page). Le résultat, historiquement intéressant, rend la lecture de ce tome assez ardue et hésitante.
Entre l’aventure épique d’Amaru (le « fils du soleil ») et le récit réaliste des moeurs inca et de la conquête espagnole, la série cherche visiblement son ton, sans arriver à convaincre complètement. Pourtant, le sujet est là, le contexte historique passionnant. Il manque ce petit grain de folie pour basculer dans un récit plus « entertainement ».

Le dessin

Lionel Marty, dessinateur de “Rêve de Jérusalem” n’est pas vraiment dépaysé dans cette nouvelle série. Il nous offre des planches à l’encrage très présent qui ont “la force de ses faiblesses”. Son trait, brouillé et charbonneux est très impactant et convainquant sur des décors et des scènes de combat. Les visages des personnages, par contre, souffrent de ce traitement un peu approximatif. Dommage, il manque peu pour obtenir un dessin qui pourrait se démarquer dans la production actuelle.

Pour résumer

Laurent-Frédéric Bollée et Laurent Granier nous invitent à partager le destin d’Amaru, l’enfant « du Dieu Soleil ». Posant un tome d’introduction un peu trop descriptif, ils hésitent entre fresque historique et romanesque et ne trouvent pas (encore ?) la façon de nous captiver. Au dessin, Lionel Marty nous offre un graphisme « chargé » qui fait des merveilles dans les décors et les scènes de combat mais trouve sa limite dans les portraits.
Si d’aventure, vous voulez découvrir la vie quotidienne des incas ou l’épopée des Conquistadors, ce tome, très documenté devrait vous plaire.