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L'homme que l'on prenait pour un autre (Joël Egloff)

Publié le 26 juillet 2013 par Dominik89

Etonnant livre que ce roman de Joël Egloff. Le narrateur qui parle à la première personne nous explique qu'il a un visage banal au point que tout le monde le prend pour un autre. Ne me dîtes pas que ça n'existe pas, ça m'arrive tout le temps. Récemment encore, une dame m'a arrêté en voiture pour me demander si j'étais Julien(1) !Egloff.JPG

Mais revenons à nos moutons. Le narrateur dont on ne connaîtra jamais la vraie identité a un autre problème : il n'aime pas faire de la peine aux gens et il ne dément donc jamais. Il préfère endosser provisoirement celle qu'on lui prête, vivant ainsi par procuration une existence qui n'est pas la sienne. Ainsi quand un repris de justice croit voir en lui son ancien compagnon de cellule, il n'ose rien dire. Il finira même par héberger cet ex-taulard pour lui rendre service en souvenir de leur passé commun. Une autre fois, il se trompe d'étage et tente d'ouvrir la porte de l'étage du dessous. Quand une femme apparait sur le pas de la porte et qu'elle lui annonce : "Tu es donc revenu", il endosse le rôle de père de famille. Bien sûr, il n'est pas exempt de tous reproches, et il lui arrive de se tromper d'enfants quand il va les chercher à l'école, mais d'un côté, ce ne sont pas vraiment les siens et ce n'est pas sa faute si les remplaçants se sont jetés sur lui en criant : "Papa !".

Je n'ai pas évoqué le facteur qui lui confie des lettres d'amour destinées à un autre ou des loubards qui lui refont le portrait en guise de vengeance ne le concernant pas.

Ce petit livre est donc un enchevêtrement de situations burlesques, mais pas complètement impossibles où l'esprit un peu tordu du héros le pousse toujours plus loins dans l'inextricable. On rit un peu, on sourit beaucoup de ce récit inhabituel, même si j'ai regretté une fin en queue de poisson, comme si l'auteur n'avait pas su comment achever cette tranche de vie kafkaïenne.

Dominik

(1) : la signature ci-dessus montre à quel point, je ne suis pas Julien, sauf si j'utilise un pseudo pour dissimuler cet aspect sombre de mon existence.


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