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Filippetti : Radio Sarko ou Télé Elysée ?

Publié le 26 juillet 2013 par Juan
Le 24 juillet, l'Assemblée nationale adopte deux textes de lois audiovisuels qui réforment le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel et supprime la désignation des patrons de l'audiovisuel public.
Aussitôt, la ministre de la Culture s'emballe: "On veut en finir avec Radio Sarko et la Télé Elysée".
Vraiment ?
1. Oui, sa loi, adoptée mercredi 24 juillet, qui annule la nomination des dirigeants de l'audiovisuel public par le Président de la République est une bonne chose. Nicolas Sarkozy avait remis la France à contre-courant du monde démocratique. Au point d'installer des patrons mal à l'aise dans leurs baskets et suspects de collusion sarkozyste permanente. Le licenciement de Stéphane Guillon et de Dider Porte fut ainsi commémoré comme la manifestation évidente de cette servilité d'Etat.
Il y a beaucoup à dire contre France Télévisions ou France Inter. Mais on a du mal à les considérer comme des suppôts systématiques du sarkozysme.Sarko parti, on mesure surtout combien le paysage médiatique reste surtout étouffant. Les raisons sont nombreuses - concurrence extatique qui pousse à la course au scoop; collusion socio-économique qui bride ou interdit certaines paroles; etc. Le sujet mérite déjà plusieurs sites à lui-tout seul.
2. Oui, Nicolas Sarkozy se comportait en directeur des programmes. Enfant de la télé, il donnait bruyamment son avis sur tout et n'importe quoi de ce qui se passait sur les ondes publiques. Et sa parole présidentielle faisait évidemment du bruit. Il s'était aussi vanté d'être à l'origine de quelques nominations. François Hollande est bien plus discret, même si sa ministre de la Culture s'est déjà pris quelques salves de critiques - au point de rétro-pédaler - quand elle s'est permis quelques avis qu'on ne savait plus s'ils étaient personnels ou professionnels.
3. Oui, l'indépendance des médias, et notamment publics, est une noble cause, mais cette loi ne change finalement pas grand chose. C'est un toilettage nécessaire de quelques symboles désastreux.
Article 1er :
Réduction du nombre de membres du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) de neuf à sept.
Modification du mode de nomination des six membres désignés par les présidents de l'Assemblée nationale et du Sénat.
Article 3 :
Institution d'un rapporteur permanent auprès du CSA chargé des fonctions de poursuites et d'instruction.
Article 5 :
Modification du mode de nomination des présidents des sociétés nationales de programme.
Article 7 :
Organisation dans le temps du passage de neuf à sept membres, les mandats en cours n'étant pas interrompus du fait de l'entrée en vigueur de la loi.

Il y a bien d'autres sujets relatifs à l'indépendance des médias publics. Par exemple, l'actuel président du CSA, choisi par François Hollande, est un ancien directeur de cabinet de Lionel Jospin. On ne lui fera pas le procès d'intention d'être dépendant du pouvoir politique, mais ce choix a forcément fait grincer des dents et des mâchoires.
Autre exemple, sous forme d'interrogation: qui mettra fin, par exemple, aux pratiques délétères révélée par un site d'informations lyonnais en janvier dernier, à propos du mode de sélection des candidats aux fréquences terrestres ?
On continue ?


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