Mai 68 encore

Dimanche 27 avril 2008 10h10 - MAI 68 ENCORE - politique On en finit plus de commémorer Mai 68 et bien entendu on dit sur les événements tout et son contraire. La seule chose dont on soit sûr et sur laquelle tout le monde est d'accord, c'est que Mai 68 a bien eu lieu et que quarante ans plus tard on en parle encore. Il doit bien y avoir une raison. Révolution ratée ? Révolution culturelle à lente maturation ? manifestation d'acné juvénile qui a surtout donné des boutons aux bourgeois ? Certainement tout cela et bien d'autres choses encore d'autant que plusieurs courants ont tenté de s'approprier l'événement : les libertaires pourfendeurs de la société de consommation, partisans de la liberté sexuelle, de la libération des esprits, de la communication entre les gens, d'une remise en cause du modèle bourgeois, et qui sont à mon avis à l'origine du mouvement , les gauchistes qui décryptaient l'événement avec leurs lunettes marxistes et l'inscrivait dans un schéma orthodoxe en lui donnant un sens qu'il n'avait pas et les apparatchiks de la gauche communiste officielle bien plus à l'aise sur le terrain connu de l'affrontement classique avec la droite que dans cet événement qui leur échappait et dont ils tentaient de capter la dynamique. Dialogue de sourds. Pas de compréhension possible entre ces trois courants dont les objectifs étaient différents, l'individualisme libertaire étant incompatible avec le collectivisme souhaité par les néo-mao-marxisto-strotkistes ( disséminés en plusieurs courants) qui estimaient que la gauche communiste valet de l'URSS stratifié dans sa bureaucratie avait trahit la classe ouvrière, et enfin les communistes que la critique de la société de consommation à laquelle la classe ouvrière aspirait révulsait profondément et qui voyaient d'un très mauvais  oeil  la remise en cause de leur fond de commerce.
Dans une société qui ne connaissait pas le chômage, dont le pouvoir d'achat augmentait régulièrement, munie d'institutions récentes mais stables, Mai 68, pendant lequel beaucoup de bêtises ont été dites, se permettait le luxe d'extraite de ce fatras idéologique un diamant noir sous la forme d'une question simple : " sommes-nous heureux ? " comme le rappelle J.P Le Goff dans Marianne. Quarante ans plus tard et dans des conditions moins idylliques la question se pose plus que jamais. [Ajouter] [Inverser ▲] 0 miam  | 0 commentaire [0 TrackBack(s)]