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Roms : retour à la case départ dans un pays sans avenir pour eux...

Publié le 29 juillet 2013 par Asse @ass69014555

obligation-quitter-territoire-francais.jpgEn maraude le samedi 27 juillet dernier, nous avons eu la triste surprise d'apprendre que plusieurs familles Roms s'étaient vues notifier leur obligation de quitter le territoire français...

Même s'ils sont épuisés par les conditions dans lesquels ils ont passés ces derniers mois sur leur bout de trottoir 24h sur 24h par tous les temps, leurs regards disent leur chagrin et leur déception.

Mais ils reviendront ! Ils n'ont de toute façon pas d'autre solution que de quitter ce pays où ils n'ont pas choisi de naître et où ils vont continuer de (sur)vivre sans aucun droit - en dépit des subventions européennes - jusqu'à ce que notre pays n'ait plus d'autre choix que de les intégrer après avoir copieusement nourri leur stigmatisation...

Les ressortissants européens bénéficient de la liberté de circulation : ils peuvent librement passer les frontières à l’intérieur de l’Europe, s’installer et travailler dans un autre pays de l’UE.

Sauf les Bulgares et les Roumains - donc les Roms issus de ces pays - qui ne bénéficient pas encore de l’entière liberté de circulation... Une situation qui se rapproche de celle des ressortissants des pays-tiers (hors UE).
Pour les 3 premiers mois de leur séjour en France, le droit de circulation et de séjour des Roumains et des Bulgares ne peut être limité que si les personnes enfreignent la législation sur le droit du travail, constituent une menace pour l’ordre public ou présentent « une charge déraisonnable pour le système d’assistance sociale français » (notamment l’assurance maladie et l’aide sociale).

Au-delà de trois mois de présence, le droit au séjour est subordonné à la condition de détenir un emploi (donc de détenir une autorisation de travail adaptée), d’être étudiant ou encore de disposer d’une assurance maladie et de ressources suffisantes. Il s'agit de mesures « transitoires » que sont libres ou pas d'appliquer les états membres de l'UE pendant 7 ans maximum - soit jusqu'au 31 décembre 2013 - pour « protéger leur marché de l'emploi ».

Jusque là, trouver un employeur qui accepte d’effectuer les démarches nécessaires - qui prennent un temps fou - et de payer la taxe à l’OFII (Office Français pour l’Immigration et l’Intégration) est quasi impossible… Même si la liste des métiers possibles correspond à bien des « profils » de roms en quête d'intégration !

J’entends déjà certains dire que « les français sont eux aussi victime du chômage et prioritaires en matière d'embauche… » Mais il reste en France près de 380 000 emplois à pourvoir notamment dans les secteur de la construction ( 6% des besoins en main-d’œuvre en 2013) ; de l’agriculture et des services aux entreprises (agents d’entretien)…

retour-vers-un-pays-ou-ils-n-ont-aucun-droit.jpg
En évoquant les cas de Roms qui, ayant pu être embauchés dans des collectivités grâce à des dérogations préfectorales, ont avec enthousiasme abandonné mendicité et ferraillage artisanal la sénatrice Aline Archimbaud (Ecolo-Seine-Saint-Denis) témoigne qu’en Seine-Saint-Denis, cela a pris neuf mois pour obtenir un permis de travail avec le soutien des élus et des associations. « Aucun employeur privé ne peut patienter tout ce temps », indique-t-elle.

En octobre 2012, la sénatrice a présenté au Sénat une résolution sur les ressortissants roumains et bulgares, cherchant à mieux intégrer ces populations, souvent non intégrées, et systématiquement exclues de l’emploi.


Elle concernait les citoyens roumains et bulgares - dont environ 15 000 appartiennent au peuple rom - actuellement présents en France, dont une partie est en situation de grande précarité et victime de discriminations, notamment en matière d'accès à l'emploi, à la formation, aux dispositifs d'insertion et à la santé publique.
L'objet de la résolution consistait à souhaiter :
- la levée immédiate des dispositions transitoires qui concernent les citoyens roumains et bulgares en matière d'accès à l'emploi ;
- l'accès aux outils d'insertion et de formation professionnelle pour tous les jeunes Roumains et Bulgares de moins de 26 ans, ainsi que pour les ressortissants de ces deux pays ayant obtenu une promesse d'emploi pendant le délai de traitement de leur dossier administratif ;
- le renforcement de l'efficacité des mesures d'insertion mises en place ou cofinancées par les pouvoirs publics ;
- l'efficacité des actions conduites en matière médicale, afin qu'elles ne soient pas contrariées par les opérations menées par les forces de l'ordre.

A l’issue de cette discussion, cette proposition de résolution a été rejetée par 173 voix contre 157…

Alors en attendant le 1er janvier 2014, que soient levés les derniers freins à une hypothétique intégration par l'emploi ; en attendant l'accès à une possibilité d'hébergement décente et durable ; en attendant que leurs enfants aient accès à l'école dans le pays de la Liberté, de l'Egalité et de la Fraternité, ils vont repartir dans ce pays où ils sont nés sans aucun droit...

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