Magazine Voyages

Petite virée en stop (1ère partie)

Publié le 27 avril 2008 par Madelgado

Il était congé et on avait 5 jours pour voyager. Quoi faire? Où aller? Le soir, Bruno (mon pote des voyages en stop) et moi, les deux chez moi, on discutait nos options: rien faire; aller à l’île (Ilha do Mel); rendre visite à un ami n’importe lequel; ou faire quelque chose de plus audace, de plus intéressante. On a choisi la dernière option. Mais quoi faire? Où aller? Les questions se posaient encore. Pas de réponse pour elles. Moi, un peu iluminé, j’ai eu la très bonne idée de prendre une carte du Sud du Brésil et l’étudier. On pensait qu’avec toutes les options devant nous on allait arriver facilement à un choix. Mais la vie n’est pas toujours en rose. Aucune idée d’où aller pour le congé. Du coup, les deux ont eu une deuxième idée: “Pourquoi on ne ferme pas les yeux et un de nous ne pointe un site? Ça sera notre destination! Pourquoi pas?”, on s’est dit. Ç’a été à moi de pointer et choisir. Me voilà à fermer mes yeux, me concentrer à la recherche d’inspiration et pointer n’importe où. Quelle destination? Le Cânion do Itaimbezinho. Distance de chez nous? 600km. On s’est dit “D’acc. On y va, quoi!”.

Bruno, par contre, m’a dit: “Aller et retourner tout simplement c’est trop facile. On pourrait difficulter un peu plus ce machin, non?” “Comment?” “On pourrait y aller en stop!”, a-t-il dit. “D’acc. Pourquoi pas?”.

Enthousiasmés les deux par notre nouvelle aventure, on a fait nuit blanche en préparant notre virée: tente, tapis de caoutchouc, nourriture, vêtements, carte, etc.

Le lendemain, les deux sans avoir dormi, on est parti de chez moi pour la terminale de bus municipale du centre-ville, d’où on allait prendre un bus qui nous mènerait à une station essence sur l’autoroute d’où on pourrait faire du stop. On est arrivé à la terminal vers 5h30. Il n’y avait personne là. On est allé jusqu’à la voie d’où sortait le bus et on a attendu. Quinze minutes passées, on a sommeillé les deux. On s’est réveillé avec le bruit du moteur du bus qui garait devant nous. On est entré, payé le billet et on s’est rendormi. De la terminale à la station essence il y avait une bonne démi-heure, de façon que l’on a pensé pouvoir dormir un peu dans le bus avant de commencer le voyage. On rêvait même avant qu’il soit sorti de la terminale.

Du coup, je me suis réveillé sans savoir où on était. J’ai regardé autour de moi: dans un bus, dans l’autoroute, une station essence qui s’approchait. Tout allait nickel! Le bus s’arrêta. Heureux, on est descendu. On allait commencer notre virée en stop. Excellent! Excellent!

Un camion s’est arrêté pour se faire remplir de l’essence. On s’est approché du choffeur, lui a demandé si l’on pouvait l’accompagner. Il nous a donc demandé: “Et vous allez où?”. “Vers le sud!”. “Pas de problème”. Montez que je vous emmènerai”. On est monté et le camion est reparti.

Néanmoins, à fur et à mesure que l’on avançait, Bruno et moi soupçonnions que quelque chose de mauvaise arrivait. On ne savait pas exactement quoi. Du coup, Bruno a commencé à perscruter la route. Il avait vu quelque chose… Je le savais. Il a tourné vers moi et m’a dit en basse voix: “Putain, on est sur la mauvaise route! Celle-là va vers les plages, pas vers le canyon!” Quoi?! Mais comment?! C’était vrai: en fait on était sur la mauvaise route. Quels cons! Quels cons!, je me le disais en me frappant la tête. Quel couple de tarés!

Bruno s’est donc tourné vers le routier et lui a demandé: “Est-ce que nous sommes en train d’aller aux plages?” “Absolument oui. Vous ne vouliez pas y aller?” Quoi dire? On s’est regardé l’un à l’autre et s’est dit: “Pas de problème. Tous les chemins mènent à Rome. On ne voulait pas un peu d’aventure? C’est ce qu’on a obtenu!”

N’oublions pas qu’on n’avait que cinq jours pour arriver au canyon, en profiter et revenir chez nous. Commencer comme ça, sur la mauvaise route, allait nous coûter moins de temps là-bas. Mais pas de problème, que le but des voyages c’est profiter de quoi que ce soit qui vous arrive. Nous, on a bien entamé une longue conversation avec le camionneur.

Comme promis, il nous a déposé à Praia do Leste. Pour arriver à l’autoroute BR101 il nous fallait aller à Matinhos, traverser la baie de Guaratuba et prendre l’autoroute PR412 vers Garuva. Le dire c’est simple. Compliqué c’est l’accomplir. Les plages de Paraná (département brésilien dont la capitale est Curitiba) sont complètemente entrecoupées, servies de très mauvaises routes, peu de voitures pendant l’hiver. Autrement dit: un peu compliquer pour ceux qui n’ont pas de bagnole.

Sans réussir à faire arrêter une voiture, bus ou autobus pour nous mener, on a decidé de prendre la route jusqu’au ferryboat à pied, sacs à dos aux dos, encore contents de notre aventure. Mais, comme tout qui commence mal continue mal, on a eu la mauvaise chance de voir une grosse pluie s’approcher. Il allait pleuvoir et on n’avait même pas un parapluie.

Serait-ce un problème pleuvoir? Biensûr que oui. On n’avait pas de parapluie, non plus de protection plastique pour les sacs et par conséquent pour les vêtements qui y étaient. Résultat? Il a plu tellement que nous sommes restés complètement trempés. Le cas écheant pour les vêtements, chaussures, chaussettes et n’importe quoi d’autres qu’on portait dans nos sacs. De la catastrophe!

Comme la pluie ne s’arrêtait point, on a dû faire une halte dans une maison abandonnée et attendre que ça soit fini. Malheureusement, ça n’a pas fini et on s’est rencontré dans la situation de dormir au jardin d’une maison abandonnée, avec une tente mouillée, nous deux trempés… Il ne nous restait que de la pneumonie. Espérons que non, nous nous le disions.

Suite…


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Madelgado 5 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazine